F1 of the 30th Century : F-0 X

J’avais promis il y a fort longtemps de dire du bien d’un jeu Nintendo 64, machine que je ne porte pas spécialement dans mon cœur, notamment à cause de sa manette pourrave (élue pire pad de tous les temps par moi-même)… et bien ce jour est enfin arrivé (car je tiens toujours mes promesses) ! Le choix était difficile et la liste éclectique (Conker’s Bad Fur Day, Diddy Kong Racing, Majora’s Mask, Perfect Dark…), mais j’ai finalement jeté mon dévolu sur ce F-Zero X, trop souvent et injustement mal considéré, coincé entre le génial précurseur et "l’aboutissement" du genre. D’ailleurs à ce propos…

J’ai une confession à faire : je n’aime pas F-Zero GX. Ou plus exactement, je m’y ennuie ferme, tout ça à cause d’un infime petit détail… Oui, le jeu est beau, est speed, et on peut même se fabriquer ses propres bolides…mais la musique est on ne peut plus merdique, et ça me sort tout le temps du jeu. Une espèce de soupe techno-dance indigeste dont même les pires heures des 90's auraient honte ; et qu’on ne me parle pas des quelques versions remix "cover" bidons, qui sont tout sauf inspirées. Bref, laissez donc ce genre musical à ceux qui savent l’exploiter (WipEout…) et gardez votre identité, celle-ci n’est pas étrangère au succès de la franchise. F-Zero X l’a lui bien compris, nous accueillant dès l’intro par un bon gros riff de guitare bien senti…

Alors oui, F-Zero X est "moche". Ou plutôt, ses bolides sont assez "grossièrement" modélisés, tandis que les décors sont quelquefois un poil trop vides. On note également un clipping très présent. Mais rien n’est vraiment rebutant. Et puis lorsque le cahier des charges impose des courses endiablées contre 29 adversaires à l’IA plutôt poussée et personnalisée, et des pointes de vitesses décoiffantes à près de 2.000 km/h à 60 images par seconde sans que ça ne rame jamais même en cas de peloton dense et touffu, la bécane a beau avoir une tripotée de bits, sa puissance n’est pas infinie, et les concessions étaient donc inévitables… Les circuits ont de plus gagné un level design plus ingénieux, pas avares en loopings, passages sur les murs et au plafond, et autres sauts de la foi de plusieurs dizaines (centaines?) de mètres !

Côté gameplay, je n’aurais qu’un seul véritable "grief" à formuler : les bolides sont beaucoup trop légers ! Et ce, quels que soient leurs caractéristiques ou les réglages effectués (on peut favoriser la vitesse de pointe au détriment de l’accélération, et inversement). Ce que j’aime dans les WipEout (qui ont l’air de véritables "simulations" à côté), c’est ressentir le poids du véhicule, sa résistance à l’air, afin d’optimiser mes trajectoires, ce qui n’est pas vraiment la philosophie de F-Zero X, beaucoup plus tourné "arcade". On (je) s’y habitue relativement vite, mais ça restera (pour moi) toujours moins intéressant à jouer.

N’allez cependant pas croire que le jeu n’est pas technique pour autant : entre les dérapages, les aérofreins et le braquage/contre-braquage, il faudra un léger temps d’adaptation avant de maîtriser parfaitement toutes les petites subtilités du pilotage, notamment à haut niveau. Même le petit côté bourrin introduit dans cet opus requiert un minimum d’habileté : on peut charger latéralement ses opposants (Z, Z à gauche ou R, R à droite) ou effectuer une attaque tournoyante (R+Z, Z, à gauche ou R+Z, R, à droite), et attention à ne pas se rater ! Le meilleur reste toutefois la révision du système de boost ; accessible dès le deuxième tour, il est à utiliser avec jugeote car il consume notre jauge d’énergie (d’où la présence de zones de recharge beaucoup plus imposantes que celles de F-Zero) ! En bref, un game design tout entier au service de la vitesse.

Enfin pour ce qui est du contenu, je pense que F-Zero X explose tout ce qui avait été fait jusque là dans le genre, étant plus proche d’un mariokart-like que d’un jeu de course futuriste : 30 bolides (dont 24 à débloquer), 24 circuits répartis sur 4 coupes, jeu à quatre en simultané (pour des décors encore plus vides ! :p), les habituels Time Attack et Practice mode (qui cette fois-ci contient TOUTES les pistes), et enfin le fort oubliable Death Race (un circuit unique dans lequel on doit dégager un par un tous les adversaires…). Et si ça ne suffit pas, une cinquième coupe est déblocable, la X-Cup, qui génère aléatoirement ses circuits ! Si la plupart sont assez basiques, on tombe occasionnellement sur quelques pépites, si bien qu’il est un peu dommage de ne pas pouvoir les sauvegarder ! Bref, il y a largement de quoi faire…

Inutile de préciser que si vous aimez le genre, il n’y a pas vraiment mieux sur le support. Et si vous pouvez y jouer en émulation avec un vrai pad, pour lequel le mot ergonomie signifie quelque chose, ce sera une expérience encore meilleure (prends-toi ça dans les gencives, manette de Satan!). Petite anecdote pour finir, un circuit coloré bien connu des adorateurs du plombier italien est présent dans le jeu, et bordel ce que ça fait du bien de tracer cette looooongue piste à des vitesses supersoniques !