"La guerre, la guerre ne MEURT jamais" (ou comment les 15 premieres sec de l'intro m'ont bien teasé

Bon... par ou commencer ?


Premièrement je suis un aficionados de Fallout, en 1997 alors que la populace roliste PC-iste se ruait sur Baldur's Gate en frottant sauvagement leurs dès sur leurs clavier et humectant massivement sur leurs souris, j'étais moi tombé éperdument amoureux d'un ptit bout de jeu sortie de nul part avec une boite marron, découvert au détour d'une demo trainant sur un CD de feu "Joystick", demo en anglais (et j'etais vraiment pas bilingue) mais ou l'on pouvait combattre au tour par tour et tirer en rafale sur des ennemis qui explosaient en morceau.


Douce époque ou j'etais tres jeune adolescent et trouvait super-cool tout ce qui était gore de prêt ou de loin. Bref, j'avais rien bité a la demo, mais c'était chouettement mignon et gore, et pour ne rien gaché le coté Post-Apo m'avait toujours vachement plu.


Bref, Fallout premier du nom est arrivé entre mes patounes et j'ai decouvert un univers incroyable, des dialogues passionnant fleurant bon l'authentique, des choix impactant, un environnement qui subissait et réagissait a mes actes et mes paroles. Et un avatar possédant des caractéristiques modelant ses capacités réel. Un abruti congenital tout en muscle ayant des lignes de dialogues affreusement reduite, alors qu'un ptit intello pouvait apprendre a un fermier lambda le principe du jachère. Putain je passais d'un potentielle defouloir catarthique pour ado cretin a experience videoludique scenarisé et immersive.


Voila pour mes débuts, Fallout m'a conquis, pour sa finesse, sa profondeur, la liberté absolu de créer qui l'on souhaite, jouer comme on l'entend, vivre littéralement dans un monde a part. Sa suite n'aura fait qu'enteriner cette amour inconditionnel, plus grande, plus varié, plus longue, plus folle.


Vint ensuite le nauffrage, Fallout 3, avec sa 3D "moderne" (et degueulasse), son scenario boiteux, ses dialogues insipides, son environnements mou et froid (et mou... mais vraiment hein, le chiant incarné quoi), quelques idées pas trop mal, mais dans l'ensemble c'etait vraiment une translation de l'univers et du style vers du moins bon, avec des bouts de scotch dans tous les sens pour faire semblant que ça tiens. Je ne m'en souviens qu'a peine, tout juste Megaton, la tour en face (ceux qui veulent faire péter Megaton) et le gros bateau/ville... Ah et Washington en micro-instance avec a bloc de tunnel de metro pour passer d'un quartier a un autre. Et je ne m'etendrais pas sur le design completement pété des ennemis, les super-mutant ressemblant a des ogres, les goules a des morts vivant, etc, etc... Bref Fallout version moderne, sans talent.


Puis Fallout New Vegas a tout defoncé. Avec des outils degueulasse (obligation de bosser sous GameBryo le moteur tout cracra de Bethesda) Obsidian a reussi a créer un vrai jeu, ou les choix et dialogues ont tous leurs importance, laissant une trace indélébile dans le jeu.


De ma propre expérience : debutant le jeu, croisant les légions de Caesar et les villages massacré par leur soin, je m'etais radicalement opposé cette faction sauvage et barbare. Et alors que je n'etais que tres petit level, j'avais accepté l'invitation de Caesar, le rencontrer dans son camp avancé. Je ne lui ai pas adressé la parole, je n'ai fait que rentrer dans le camp lourdement défendu, laissant mes armes a l'entrée (j'avais beau être invité, il est pas con le Caesar). Puis j'ai fouillé discrètement chaque tente, chaque recoins du camp, jusqu'à trouver un fusil de sniper fort puissant, je suis alors rentré dans la tente ou Caesar m'attendait, sous couvert d'un StealthBoy (donc invisible) et me droguant a bloc pour augmenter mes caractéristique et mes chances de toucher, je lui ai aligné un coup critique a la tete. Explosion du crane, bidoche dans tous les sens, camp en alerte. J'ai détalé comme un lapin sans demander mon reste, satisfait d'avoir tué le chef de ces salauds. Ce devait être ma huitieme ou dizieme heure de jeu... J'ai continuer a jouer plus 100h, ayant tuer Caesar, grand patron d'une des factions pilliers du jeu au limite de l'introduction. Le jeu l'a accepté, cela avait été pensé possible, tout l'univers restait cohérent et avait réagi naturellement a un acte gratuit et totalement hors des limites de mes quêtes.


Voila un Fallout qui en avait dans le scenar, dans la coherence narrative, dans la liberté offerte au joueur. Voila un jeu qui me disait que "La guerre, la guerre ne change jamais".


Fallout 4 c'est... la guerre ne meurt jamais. C'est un environnement mignon (gros travail sur les éclairages) oscillant entre le franchement jolie et le un poil degueulasse, un level design ouvert assez sympathique, une region pas immense mais plutôt chouette a explorer, quoiqu'un peu redondante (marecage, ville, foret irradié, bord de mer, zone ultra-irradié, et c'est tout), avec de temps a autre des effets meteo plutôt chouette.


C'est de la customisation d'arme super sympa, quoique finalement assez simpliste, vu qu'on fini par comprendre qu'il n'y a que le choix entre "coups par coups" et "automatique" et qu'apres on ne fait qu'augmenter les dégâts sur l'un des deux parametres. Cela jouant sur le recul, la precision, la porté. Il y a bien quelques armes a energie qui propose des effets secondaire, mais rien de foufou. Pas vraiment de choix cornelien, on en revient toujours a "fusil qui tire super fort au coups par coups" ou "fusil qui tire tres fort en automatique", avec au choix, lunette pour visé loin mais avoir un mauvais tire au jugé (hors iron-sight) ou viseur pour un ironsight plus precis et un tir au viser correct et une fois l'une de ces options choisi, quelque upgrade plus efficace.


La construction de "colonies" est anecdotique, rigolo au début, sympa dans l'idée, mais en definitive l'interface mal foutu et la lourdeur de devoir trimballer des matériaux d'une zone a une autre pour pouvoir construire 3 conneries font que je me suis concentrer sur ma base principal et n'ai fournis que le strict minimum a toute les fermes/colonies debloqué en cours de jeu. Certains y trouveront de l'amusement, mais personnellement je préfère encore perdre du temps sur Minecraft (je reconnais cependant y avoir perdu 3 ou 4 bonne heure dans Fallout 4). Le fait est qu'il n'y a pas grand bénéfice et qu'au dela de la satisfaction de créer un village post apo, tout fait tres "toc".


Du reste, 80% des missions de Fallout 4 sont du "va la bas et tue tous le monde" et "va la bas et ramene moi ça... et tue tous le monde en chemin". Et si il y a bien des factions differente, n'espérez pas reussir a convaincre qui que ce soit de quoique ce soit. Tout est coulé dans un bronze gravé dans la pierre cristallisé dans du quartz (avec une chape de béton autour pour être bien sur). Vous ne ferez RIEN hormis au final choisir UN vainqueur et massacrer les autres. Et qu'importe si vous avez des informations pouvant permettre de négocier une trêve ou de faire comprendre que tout ça n'est qu'un quiproquo, un malheureux malentendu. Non, ici c'est "toi tu vis mais pour ça faut que tous les autres crèvent".


Et pas la peine d'espérer quoique ce soit du système de dialogue, c'est juste du "oui" "non" "peut être" (en fait c'est non) et "dis moi en plus". Avec parfois la possibilité de faire jouer du bagou... pour gagner plus de capsule (et rarement, au point que ça en devient anecdotique, limite ce serait un bug dans le game-design, vous aurez la possibilité d'éviter de vous faire tirer dessus par un PNJ... qui pourrait bien rejoindre votre colonie. J'en ai eu 2 comme ça en plus de 100h de jeu).


Du reste, hors des villes tous le monde veut votre mort. Hormis quelque rare personnage, type caravane (on en croise 3 différente... grosse ambiance dans le Commonwealth), ou des mecs des factions amis (très souvent en prise avec des bad-guy et autre créature violente... Y a des pays en guerre moins "festival de la balle" que le Commonwealth), mais la plupart du temps vous croiserez des gens qui veulent votre peau... au sens littéral.


Bref, Fallout 4 est un excellent shooter, un skyrim post-apocalyptique un peu bourrin, avec des combats qui claquent, un environnement plutôt sympa, des ennemis divers et des armes plutôt sympa (quoique finalement pas si nombreuses si l'on excepte le coté custom, une vingtaine tout au plus, ptetre trente).


Mais niveau JDR c'est un echec complet. Et je parlerais meme pas de cette fiche de perso totalement pété. Il m'est (réellement) arrivé d'y aller et de me rendre compte que j'avais pris 3 niveau sans distribuer mes points de "compétence". C'est vous dire a quel point la progression du personnage est stimulante.


Et c'est terrible car j'ai passé 100h sur Fallout 4, je m'y suis majoritairement amusé, je ne regrette pas, je le conseil même, car il est vraiment chouette. C'est un des meilleurs FPS auquel j'ai joué en 2015. Mais c'est tellement pas un jeu de rôle -_-'


Au moins il a la décence d'etre un bon jeu, d'être agréable, Fallout 3 fut un médiocre jeu et un mauvais Fallout (mauvais dans le sens abominable, tendance a souiller une licence), Fallout 4 est un bon jeu, totalement perverti et sacrifié sur l'autel de l'action. Et toute la haine que j'éprouve a son encontre ne vient que de la sensation de gachis. Avec un vrai travail d'ecriture, avec des auteurs, avec des efforts, ils avaient une base de gameplay pour faire un excellent JDR "bourrin".


En finissant Fallout 4 j'ai hurlé en rage les choix cornéliens absurde qui m'étaient imposé (a la fin, désespéré des choix de merde qu'on m'imposait, j'ai tourné des heures et ait fini multitude de missions inepte et inutile dans l'espoir de débloqué des situations, de m'offrir d'autre choix... mais non, même avec la confiance d'une faction au max, devenant grand patron de tous le monde, le premier balayeur venu peut me dire "non mais en fait on va tuer tous les mecs de l'autre faction"... sérieusement... c'est moi le boss, c'est a moi de dire avec qui on est en guerre et pourquoi !) . Et insultant les développeurs et leurs familles sur 3 générations je me prenais a rêver du même jeu, du meme gameplay, mais avec Obsidian a l'ecriture. Et j'ai repenser a Fallout 3, puis a Fallout New Vegas... A la magie qui avait su naitre, du copier/coller d'un etron, pour en faire un colosse d'argile et de glaise. Et je reve, je reve je reve je reve... Fallout New Orlean (ou pourquoi pas New Angeles ? ça serait classe aussi), la fluidité et la pèche des combats de Fallout 4, la mignonnerie de son moteur grandement dépoussiéré, et la subtile et fine écriture d'Obsidian (le bayou irradié ça serait tellement classe, j'imagine déjà les perso haut en couleur possible... et pas forcement des robots navigant sur un bateau qui vol... putain Bethesda sérieusement :-/).


Fallout 4 est la base d'un potentiel futur grand jeu. Maintenant il manque juste des artistes, des auteurs, des créateurs, des esprits. Car ici vous ne trouverez que la guerre et elle semble ne jamais vouloir mourir.

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le 12 déc. 2015

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