Ça fait un moment que j'ai mis 10 à New Vegas. Je me dit qu'il faudrait peut-être expliquer pourquoi j'ai mis une note aussi haute à un jeu que beaucoup n'ont vécut que comme une avalanche de bugs, de freeze et de loadings interminables. PC oblige, les moddeurs ont mis en ligne le patch que les dèv' et éditeurs auraient dût sortir eux-même. D'ailleurs ledit patch va jusqu'à corriger les fautes de français, un comble. Ainsi mon expérience sur le jeu s'est passé de manière relativement bug-free, me permettant de me concentrer sur l'oeuvre elle-même.
Mais avant je ne peux pas ne pas parler de Fallout 3. Fut un temps où j'achetais les jeux parfois sans avoir lu de tests au préalable voire sans même savoir quel type de jeu j'achetais. Il était en vitrine, la jaquette était jolie, je l'ai acheté. 1H est le temps qu'il m'a fallut pour me rendre compte que j'avais affaire à un Oblivion avec des flingues. 4 de plus pour me rendre compte qu'ils avaient oubliés les quêtes annexes qui vont avec. Je renvoi à mon article sur ledit jeu pour le reste mais disons que l'expérience n'avait pas été suffisamment plaisante pour me pousser à acheter ni même m’intéresser à sa suite jusqu'aux soldes steam de l'année dernière. Fallout 3 ayant ses moments de grâce, je me suis dit qu'après tout, j'allais peut-être m'amuser sur ce New Vegas. Et aujourd'hui je l'affirme : je n'ai pas pris un tel pied sur un jeu depuis Ocarina of Time sur N64 quand j'étais enfant. Ni plus ni moins.

Tout d'abord il convient d'affirmer une chose : à l'instar de Kotor 2 de la même équipe, New Vegas reprend les très grandes lignes de son prédécesseur au niveau du gameplay. Toujours cet aspect shooter teinté de rpg (ou vice-verça dans ce cas-ci) qui ne plaira pas à tout le monde. Oubliez donc la pêche des armes de F.E.A.R, New Vegas/Fallout 3 se rapprochent d'avantage d'un System Shock 2 avec barre de vie et gestion des dégâts en fonction des armes et des statistiques du héros. Il est donc normal de vider deux à trois chargeurs sur un ennemi si ce dernier s'avère un peu costaud. A cela s'ajoute la surcouche du VATS qui permet de mettre le jeu en pause et utiliser une visée automatique basée sur des pourcentages de chance. Ce n'est rien d'autre que la tentative de Bethesda d'émuler le système au tour par tour des anciens opus pour faire plaisir aux puristes. Donc rien de neuf si ce n'est que là ou le VATS était nécessaire pour faire vraiment mal dans Fallout 3, il n'est pas obligatoire dans New Vegas. Ce dernier peut donc être joué comme un fps lambda.
Ensuite l'oeuvre d'Obsidian souffre d'un gros problème par rapport à son aîné : là où Fallout 3 malgré tout ses défauts avait pour lui une ambiance graphique et sonore saisissante, New Vegas demande en revanche un certain investissement du joueur pour s'immerger dans le Mojave tant c'est visuellement fade. Barbant serait le terme qui conviendrait le mieux pour décrire le premier contact avec le jeu lors des premières heures tant les paysages qui s'étendent devant le joueur respirent le néant. De plus les premières heures de jeu ne sont pas enthousiasmantes et les changements opérés par Obsidian ne sautent pas aux yeux.

Car changements il y a. En profondeur. Si Fallout 3 cachait derrière ses paysages magnifiques une vacuité écrasante, New Vegas derrière sa laideur a des choses à dire et regorge de situations intéressantes. L'écriture signé Chris Avellone fait merveille ici et les différents dialogues font souvent mouche et parviennent à donner de la dimension et de la profondeur à des personnages auquel le GameBryo ne rend pas forcément justice. Du rancunier Boone en passant par l'enthousiaste Veronica ou la sérieuse Alice McLafferty, le terrible César ou le mystérieux Mr House, tout les personnages constituent une constellation de personnalités qui rendent le mojave non seulement cohérent mais aussi vivant. Oui, vivant. Malgré l'animation de robot des pnj et les extraits audio répétés ad nauseam (« patrouiller dans le Mojave, ça donne parfois envie d'y déclencher un bel hiver nucléaire »), l'univers de New Vegas est l'un des bac à sable-RPG les plus abouti de l'histoire du jeu vidéo si ce n'est LE plus abouti. Rien que ça.
Et contrairement à son pas terrible ancêtre Fallout 3, New Vegas laisse une marge pour le joueur, pour lui laisser être qui il veut. Un guerrier adepte du corps à corps ultra bourrin ? Pas de problème. Un marchand avec zéro aptitude au combat ? Aucun soucis. Le jeu réagira aux choix fait par le joueur en proposant très souvent des choix de dialogues spéciaux réagissants aux stats du héros, créant de nouveaux choix et de nouvelles récompenses. Sans compter les nombreux embranchements dans le scénario. Bien entendu il est impossible de tout voir et faire d'un coup donc la rejouabilité est encouragée.

Malgré tout, puisqu'il faut trouver des défauts, le jeu est buggé sa race sur console. Sur PC, c'est grosso modo plus stable mais un patch non officiel est recommandé. D'autant plus que le patch non-officiel officiel (haha) permet de réduire la police des lettres sur le bip boy, ce qui le rend plus user-friendly pour les joueurs sur clavier souris. Par contre faut faire gaffe avec les dlc, ils rendent le jeu un peu plus instable (coucou les gérants de casino qui te rendent pas tes armes en sortant !!).
Le jeu distribue les points de compétence comme des petits pains au chocolat. Résultat on se retrouve trop rapidement avec un personnage couteau-suisse et même s'il est très difficile d'atteindre les 100 points sur chaque stats, c'est néanmoins possible et c'est franchement triste. Pan ! Dans tes dents le roleplay !!
De plus, il faut ajouter que si New Vegas est bourré de contenu, il n'en reste pas moins que nombre des quêtes sont des quêtes fedex. C'est d'autant plus dommage qu'on a l'impression que le temps passé à les mettre en place aurait pût servir à terminer le jeu. Car en effet, il manque, à vue de nez, un tiers de la quête principale. Je ne veux pas spoiler mais les quêtes de Yes Man (visiter toutes les factions du jeu) n'atteignent pas leur potentiel et il y a trop peu de quêtes avec Cesar.
Frustrant.
Mais on atteint heureusement pas le niveau d’incomplétude d'un Kotor 2 donc ça va.


Au final, ce dont je me rappelle, c'est que jamais dans un jeu vidéo je ne m'étais autant sentit aspiré par un univers numérique. Jamais je n'ai eu l'impression qu'un simple jeu me transporterai à ce point là et les heures passés sur ce chef d'oeuvre du rpg se sont enfilés comme des perles. Je recommande à ceux qui souhaite une œuvre mature et rolistique de haut niveau. Une sorte de Vampire Bloodlines sous stéroïde.
Valdrade
10
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le 19 déc. 2013

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Valdrade

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