Fear Effect
7.1
Fear Effect

Jeu de Kronos et Eidos Interactive (2000PlayStation)

En 1999, alors que son jeu a encore pour nom provisoire Fear Factor, Eidos Interactive commence à teaser allègrement sur son bébé, nous promettant monts et merveilles.
Il faut dire qu'à l'époque, la Playstation première du nom a atteint la maturité et amorce doucement mais sûrement sa fin de vie. Dès lors, les développeurs sont censés être capables de la pousser dans ses derniers retranchements, "argument" qui sert du reste à de nombreux effets d'annonce.
Finalement, le renommé Fear Effect sort début 2000, seulement quelques mois avant l'arrivée de la PS2.
A t-il tenu toutes ses promesses?


Là où on pouvait le plus attendre Fear Effect au tournant, c'était sur la qualité de ses graphismes, quasi annoncés comme révolutionnaires par Eidos. En effet, l'éditeur nous promettait du jamais vu, notamment au niveau des décors du soft, présentaient comme "animés", c'est à dire que contrairement à la plupart des jeux en 3D pré-calculée présentant des décors fixes (comme le premier Resident Evil par exemple), il s'agissait ici d'offrir des arrière-plans en mouvement, devant permettre -en théorie- un rendu bien plus réaliste et saisissant.
Dans les faits, Fear Effect n'impressionne pas tant que ça. Certes, on voit parfois des enseignes clignoter, on imagine le trafic automobile en contrebas d'un building ou on observe une paillote entrain de brûler, mais l'ensemble est tout de même limité. Et si ces animations sont un petit plus, il n'y a pas non plus de quoi tomber à la renverse.
De plus, on ne pourra que regretter le faible nombre de décors auxquels on est confronté durant l'aventure. C'est finalement assez simple, le jeu compte 4 disques, à chaque disque correspond un lieu. Du reste, chaque lieu propose une "map" assez restreinte.
Pour le reste, si les personnages manquent forcément de finesse à l'heure de la PS4, leur rendu était très convenable pour l'époque. En revanche, côté charisme, on repassera, puisque seule la gentiment sexy Hana fait illusion.
D'une manière générale donc, Fear Effect tient tout à fait la route esthétiquement, mais n'impressionne pas autant qu'on nous l'avait laisser espérer, et l'ensemble manque un peu de charme et de personnalité. Cela en dépit d'une mise en scène qui se voulait manifestement ambitieuse et impressionnante...


Au-delà de ces considérations, Fear Effect est avant tout un jeu difficile d'accès, qui plus est pour un joueur des années 2010/2020.
Les jeux d'action/aventure en 3D pré-calculée de la génération 32 bits ont toujours été réputés pour être assez lourds à prendre en main. Le jeu d'Eidos ne déroge pas à la règle avec ses personnages patauds difficile à manier. Les débuts sont assez calamiteux, et même une fois le système de roulade un peu maîtrisé, force est de reconnaître qu'on galère toujours un peu, surtout dans les moments où l'ennemi se montre coriace.
Le problème, c'est que ce qui était accepté par les joueurs dans les premières années de la PSX, l'était beaucoup moins à l'aube des années 2000. En clair, Fear Effect a un train de retard sur ce point.


Pour ne rien arranger, les développeurs n'ont rien trouver de mieux que de proposer un jeu franchement difficile. Même en mode "normal" (le plus bas proposé), vous allez claquer un sacré paquet de fois, avec les temps de chargement qui vont avec. Autant le dire de suite, si le jeu ne vous passionne pas, vous risquez d'abandonner avant la fin...ou d'utiliser les cheat codes...et même dans ce dernier cas, il vous faudra quand même résoudre des énigmes réservées aux diplômés de Polytechnique!
Bien sûr, on pourra légitimement y voir une "manœuvre" pour prolonger la durée de vie du soft, qui tournerait sûrement autour de 7/8h s'il était plus abordable.


Et quitte à enfoncer le clou et à en finir avec les critiques, on regrettera également une histoire un peu confuse, bien que pas inintéressante, servie par une narration inégale et des doublages souvent ridicules.


En dépit de ses nombreux et indéniables défauts, Fear Effect dispose d'une certaine cote de sympathie auprès des joueurs. A vrai dire, malgré la difficulté trop élevée, le challenge est assez stimulant et on a tendance à s'acharner, dans l'espoir de découvrir de nouveaux environnements et de connaître le fin mot de l'histoire. Et puis l'ambiance globale du jeu reste assez sympa (notamment les passages en milieu urbain), tout comme les trois héros du jeu, à la fois un peu ringards et pourtant plutôt attachants.
Malgré tout, il faut se rendre à l'évidence, le soft développé par feu Kronos Digital est loin d'être un indispensable de la PSOne. On ne le conseillera donc qu'aux fans de jeux action/aventure ayant déjà épluché une bonne partie du catalogue de la console.

billyjoe
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le 31 mai 2017

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Billy Joe

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