Celui qui est vraiment fort cache sa force

Tout commence lorsque le groupe Tanthalus, des bandits déguisés en troupe de théâtre, décide d'enlever la princesse Grenat. Ce qui tombe bien vu que celle-ci, ne supportant plus les agissements de sa mère la reine, veut s'enfuir du palais. L'enlèvement réussit donc avec une certaine facilité, ce qui ne plaît pas du tout à la reine qui envoie alors ses troupes à la poursuite de nos héros, et c'est le début d'une grande aventure...

Ce neuvième épisode marque un retour aux sources. Il puise ses racines dans les plus vieux épisodes de la série. On retrouve donc avec plaisir un univers plutôt heroic-fantasy avec ses guerriers, ses magiciens et ses dragons. Pour bien marquer le changement par rapport aux épisodes VII et VIII, Square a modifié le look de ses personnages. On est bien loin de ceux du huitième épisode, ultra réalistes et ultra torturés, et on retrouve des héros S.D. aux caractéristiques assez...particulières. Jugez plutôt: Djidane notre héros, est un bandit au grand coeur affublé d'une queue de singe; Grenat est la princesse de service, mais elle rejoint bien vite le camp de Djidane. Nous avons aussi Bibi le mage amnésique âgé de neuf ans qui passe son temps à trébucher.
Viennent ensuite des personnages plus ou moins secondaires tels qu'une rat-chevalier-dragon, Kweena qui ne pense qu'à manger et qui peut cuisiner les ennemis ou encore un moine taciturne spécialiste des arts martiaux. Toute cette fine équipe est très attachante, drôle, et nous entraîne dans les méandres d'un scénario en béton, servi de plus par une version française de bonne facture, et plus réussie que celles des précédents "Final Fantasy".

On en prend plein les yeux! Les cinématiques sont nombreuses, superbes, en plein écran et sans défauts de compression. Elles nous prouvent une fois de plus que Squaresoft est bien le maître en la matière. De plus elles s'intègrent parfaitement au jeu: on avance tranquillement, et hop, une cinématique s'enclenche sans transition. Les décors en 2D dans lesquels nos héros se baladent ne sont pas en reste: chaque écran est superbe et bourré de détails. L'interactivité avec l'environnement a été renforcée par une méthode simple mais bien pratique: un petit point d'exclamation apparaît au-dessus de la tête de notre personnage pour chaque objet caché dans le décor. Autre nouveauté, l'Active Time Event: cela nous permet de voir ce que font les autres personnages que nous ne dirigeons pas. Les combats, quant à eux, sont toujours aussi magnifiques.

Côté gameplay c'est aussi la loi du changement. Exit, les matérias! Exit, le vol de pouvoir! Bienvenue aux Compétences! Explication: chaque perso possède ses capacités propres qui dépendent de son métier. Les invocations sont toujours présentes, toujours aussi belles, mais on n'a droit à l'animation complète qu'une fois de temps en temps, ce qui raccourcit énormément la durée des combats. Si le jeu en lui-même est assez court quand on se contente de se laisser porter par le scénario, il y a heureusement énormément de sous-quêtes à accomplir comme le jeu de cartes ou bien la chasse au trésor à dos de Chocobo qui nous emmène à travers le monde entier.

Les héros sont attachants, l'humour omniprésent, les combats épiques, les invocations explosent l'écran; bref tout, absolument tout dans ce jeu est peaufiné jusqu'au moindre détail pour nous donner envie d'aller plus loin et nous faire rentrer dans l'histoire.