Il est difficile de parler d’un jeu tel que FF VII, sur lequel tout a été dit et redit. C’est 10 ans après sa sortie que j’ai essayé – brièvement certes 3 h de jeu – cette légende du jeu vidéo, et 15 ans après, cette année donc seulement, que je l’ai achevé. Autant dire que tout aspect nostalgique sera logiquement absent de ma vision de Final Fantasy VII.


Pour parler de Final Fantasy VII… je crois que c’est l’ambiance que je ferais ressortir. FF VII est un jeu à ambiance, qui englobe le joueur, et lui permet d’intégrer son monde. Une ambiance bien singulière par ailleurs. C’est à coup de décors typés cyberpunk « crasseux » d’abord, tirant dans les teintes grisâtres et maronnâtes que le jeu commence, à Midgar. Puis l’on découvre peu à peu l’envers du décors, et l’autre côté de Midgar. Pour finalement, en sortir, après un peu moins de dix heures de jeu, et découvrir un monde qui touche à tout, et qui marque par sa fin annoncée, sincère, un monde en déclin. J’ai été emporté par son ambiance, je ne m’en cacherais pas, c’est pour moi la grande réussite du jeu, ce qui fait son identité propre et forte, une identité si forte qu’elle peut même rebuter.

Et pour accompagner cette ambiance, un scénario traitant de thèmes particuliers, l’écologie d’une certaine manière, mais aussi une part de schizophrénie, ou encore la perte… Chaque personnage qui compose l’équipe a perdu quelque chose. Et le joueur lui-même perdra quelque chose en chemin. Mais tous gagneront autre chose. J’ai apprécié le scénario de FF VII dans ses thématiques, et ses grandes lignes. C’était une histoire bien construite, complexe et complète.

Mais voilà, c’est là qu’on commence à avoir les premiers mais. Si le scénario est bon, il possède ses points faibles. Ainsi, le rythme du jeu sera toujours en dent de scie, alternant les passages forts, et ceux vides. Le jeu a des moments captivants, et d’autres qui sont d’un ennui incroyable. Et plus loin encore, les personnages qui font le scénario sont d’une inégalité rare. On va des personnages mauvais, à ceux dans la moyenne, pour arriver aux quelques-uns qui touchent l’excellence – Cloud de mon humble avis, ou encore Cid, bien que plus en retrait.

Paragraphe à part d’ailleurs sur Sephiroth… Je ne sais pas vraiment comment commencer ça… Peut-être par ma réaction après avoir fini le jeu en pensant à son personnage : « … C’est ça le « grand » Sephiroth ? » Je crois que j’ai rarement vu un méchant aussi transparent dans un jeu de rôle. Aucun charisme, aucune volonté propre, et – ce sera peut-être un détail pour beaucoup, mais moi ça m’a vraiment sidéré – aucun speach de pré-combat final, le néant ! Voilà, le néant, rien. Sephiroth n’est qu’une marionnette, en plein Œdipe monstrueux. J’ai du mal à comprendre qu’il soit parfois adulé, malgré le très bon One-Winged Angel, une musique de boss final, ça ne fait pas tout (surtout que c’est loin d’être ma préféré). Jenova ou Hojo sont en revanche de bons antagonistes. PAS SEPHIROTH. Ce coup de gueule étant fait, je peux reprendre ma critique.

Pour accompagner le jeu donc, l’ambiance. Si je n’ai parlé que du ressenti, je dois aborder l’un des acteurs de cette dernière, et l’un des vecteurs du plaisir de jeu, à savoir la bande sonore du jeu. Je pense que je ne surprendrais personne en disant qu’elle est excellente. Les musiques de combats sont excellentes, celle d’ambiances magnifiques, et seules quelques rares fausses notes sont à noter, rien de grave. Pourquoi un jeu aussi moche a-t-il d’aussi bonnes musiques ?

Oui, parce que bon, okay en 1997, c’était impressionnant, mais aujourd’hui, ça pique un peu beaucoup les yeux. Mais heureusement, l’identité et la qualité de la direction artistique rattrape tout ça, et contribue aussi à l’ambiance. Même si je dois avouer avoir été très peu convaincu par les décors liés aux anciens. Mais subjugué par Midgar. On ne peut pas tout avoir après tout… Autre point à mentionner dans l’aspect visuel, la mise en scène. Autant des fois elle est excellente, autant parfois, elle devient mauvaise, et rend les scènes brouillonne, et certains éléments de scénarios difficiles à saisir. Mais je ne taperais pas dessus, je n’oublie pas l’âge du jeu, encore une fois.

Et je finirai avec le gameplay. Bon, c’est du classique niveau combat, du tour par tour par ATB, pas de quoi casser trois pattes à un canard, et toujours efficace. Surtout que les matérias sont un système très intéressant, peut-être encore un brin optimisable, mais très intéressant. Surtout qu’on peut totalement craquer le jeu à coup de combinaisons géniales. Ca me rappellerais presque les combinaisons de Gambits de FFXII dans un autres genre, mais c’est anachronique niveau date de sortie – pas de jeu joué, puisque FF XII est mon premier FF achevé… FF VII ayant été mon premier FF réellement essayé.

Ah, dernier point à aborder : la localisation. J’ai fait le jeu en Français, je précise ce point. Et en cela, j’ai forcément déploré la traduction Française totalement catastrophique, qui rend le scénario parfois incompréhensible, et beaucoup de dialogues sans queue ni-tête. Et puis sérieusement, « Elément » ? A la place d’un « Inventaire » ou « Objets » ? Au diable un remake, au moins une retraduction.


J’ai apprécié FF VII. Ce serait mentir que de dire que je ne l’ai pas aimé. Et ce serait troller que de le qualifier de mauvais jeu. Le plaisir est présent, le contenu aussi (je n’ai pas parlé des annexes, je pense que là encore je n’ai rien à apprendre à personne), malgré quelques couacs, qui font parfois grincer des dents. Non, Final Fantasy VII n’est pas le jeu parfait, il n’est même pas le meilleur FF à mes yeux. Mais il reste une pierre angulaire du JRPG, que je me devais de faire, au-delà de la légende bâtie autour de lui, et qui restera tout de même un bon jeu dans mon esprit, sans atteindre les sommets.
Nivarea
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le 2 janv. 2013

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