Final Fantasy VII: Remake
7.5
Final Fantasy VII: Remake

Jeu de Square Enix (2020PlayStation 4)

23 ans après la sortie de Final Fantasy VII, et 5 ans après son annonce à l'E3, le très attendu Final Fantasy Remake débarque sur PS4. Visant à remettre au goût du jour l'un des épisodes favoris des fans de la série, ce remake tient-il ses promesses ?


Note : cette critique sera dénuée de tout spoiler concernant le Remake. Néanmoins, Final Fantasy 7 ayant maintenant plus de 20 ans, je n'hésiterai pas à le spoiler quelques éléments. Si vous n'y avez jamais joué, je vous invite à le faire, l'appréciation de ce remake dépendant énormément, je pense, de la connaissance de l'original.



8x4 = 32



Tout d'abord, rappelons que ce Final Fantasy VII Remake (que je vais dorénavant abréger FF7R) ne couvre que la section du jeu original se déroulant à Midgar, et représentant à peu près les 8 premières heures de jeu dans la version originale. L'objectif étant ici d'offrir une durée de vie d'une trentaine d'heures (il m'a fallu 32 heures pour compléter le jeu, sans me presser, en terminant une bonne partie du contenu optionnel), le contenu a forcément été allongé et enrichi.


De fait, si la structure du récit conserve celle de l'original, de nombreux éléments sont venus s'y greffer, avec plus ou moins d'intérêt et de réussite. Nombre de ces sections permettent d'enrichir les personnages, et notamment les personnages secondaires. Biggs, Wedge et Jessie voient ainsi leur personnalité approfondie, permettant au joueur de s'y attacher un peu plus avant de devoir s'en séparer. Néanmoins, si certains de ces ajouts sont appréciables, la plupart tombent à plat, surtout en ce qui concerne les nouveaux personnages qui y sont présentés, n'apportant rien ni au récit, ni au gameplay, et certaines séquences s'avèrent laborieuses.


Pour ce qui est des sections déjà existantes, toutes ont été allongées. Ainsi, n'imaginez pas marcher quelques minutes le long d'un tunnel pour atteindre le réacteur du secteur 5. Avant de pouvoir accomplir votre mission, vous devrez tout d'abord traverser des kilomètres d'installations techniques, et désactiver divers mécanismes bloquant votre chemin, le tout évidemment en affrontant régulièrement les monstres ayant envahi les lieux. De fait, ces sections étendues, qui semblent souvent être plutôt des phases de remplissage, sont de qualité assez inégale, et parfois assez mal rythmées.


Côté contenu original, FF7R se dote de quelques sections ouvertes (la majorité du jeu étant linéaire), l'occasion d'une poignées de quêtes secondaires ayant pour objectif de faire de Cloud un mercenaire renommé au sein des bidonvilles de Midgar. Ici, l'intérêt est plus que limité, et je ne suis personnellement pas convaincu que retrouver des chats perdus contribue réellement à la réputation de notre héros. Pour la majorité de ces quêtes, néanmoins, vous serez tout simplement envoyé chasser quelques monstres ayant envahi les bidonvilles de la cité, en échange de babioles rendant vos personnages plus efficaces durant les combats.



Avec une épée de cette taille...



Le système de combat, justement, cherche à proposer un gameplay dynamique, tout en conservant l'esprit tour par tour du jeu original. Durant les affrontements, vous contrôlez l'un des 3 personnages de l'équipe active (dont vous ne choisirez jamais la composition), avec lequel vous pourrez attaquer les ennemis, les autres étant contrôlés par le jeu. Vos attaques chargeront votre barre d'ATB et vous pourrez, à tout moment, activer une pause afin d'utiliser une compétence, un sort ou un objet, en dépensant une de ces barres d'ATB. De plus, votre personnage actif pourra esquiver ou bloquer les attaques ennemies, ce qui s'avère très vite indispensable, et contribue à rendre les combats plus dynamiques.


En pratique, vous passerez pas mal de temps à marteler la touche Carré, avant de donner des ordres à vos personnages, dans un système à mi-chemin entre DMC et KoTOR. Et si cela peut sembler ennuyeux sur le papier, la propension des ennemis à vous harceler, et la nécessité de s'adapter à leurs spécificités pour en venir à bout, sauront vous tenir en haleine. En mode Normal, la difficulté est plutôt bien dosée, et certains boss vous donneront du fil à retordre si vous refusez de vous conformer à leur stratégie.


Et bien que les affrontements puissent néanmoins s'avérer assez confus, particulièrement lorsque la zone praticable est réduite, ils sont au final plutôt plaisants, et mille fois plus dynamiques que ne pouvaient l'être ceux du jeu original, tout en offrant au moins autant de possibilités stratégiques.



Et la technique ?



Côté graphismes, si le jeu est visuellement plutôt réussi, surtout pour ce qui est des personnages principaux, tout bonnement sublimes (dont le design est proche de celui d'Advent Children), il s'avère par contre assez peu inspiré répétitif pour ce qui est des environnements. Inévitablement, les bidonvilles de Midgar manquent de variété, et les quelques égouts et complexes industriels que vous visiterez peinent à offrir un bol d'air frais. La propension du jeu à vous faire retourner dans des lieux déjà visités, notamment lors des quêtes secondaires, contribuera à créer de ce côté une certaine monotonie assez regrettable, bien que prévisible. Dans cet enfer industriel, jamais vous n'aurez été aussi heureux de découvrir les fleurs d'Aerith.


Évidemment, difficile de parler d'un Final Fantasy sans en évoquer la bande sonore. FF7R recycle évidemment les musiques du titre original, dans des versions très légèrement remixées qui donneront des frissons à tous les joueurs ayant un jour parcouru Midgar. Quelques nouveaux morceaux plutôt sympathiques (voire, pour certains, carrément entêtants) viennent se greffer aux classiques, afin d'éviter une trop grande monotonie. Globalement, de ce côté, FF7R est sans fausse note.


Notons, côté sonore, que le jeu permet de sélectionner les voix françaises, anglaises, ou japonaises, pour ceux, apparemment plutôt nombreux, qui auraient eu un haut le cœur en entendant le doublage français, ou qui préfèrent tout simplement entendre les personnages parler japonais.



Oh douce Materia



Évidemment, qui dit Final Fantasy 7, dit Materias. Comme dans le jeu original, vous pourrez récupérer un certain nombre de ces sphères colorées à sertir dans votre équipement afin de débloquer de nouveaux sors et de nouvelles compétences. Et comme dans l'original, ces materias accumuleront de l'expérience au fil des combats, augmentant le nombre de possibilités vous étant offertes.


FF7R ajoute néanmoins deux nouveautés assez importantes dans la progression des personnages : l'amélioration des armes, et le personnage de Chadley.


Pour ce qui est des armes, chacune des armes que vous récupérerez pourra être améliorée, en dépensant des points acquis lors de la montée de niveau de vos personnages. Chaque arme disposant d'améliorations spécifiques, le choix de l'équipement vous permettra de spécialiser vos combattants.
De plus, chacune de ces armes dispose d'une compétence bien à elle, ne pouvant initialement être utilisée qu'en l'ayant équipée. Au fil des combats, et des utilisations de cette compétence, votre personnage pourra néanmoins l'apprendre définitivement. Chacune d'elle ayant son utilité propre, elles viendront progressivement enrichir le système de combat, et s'avèreront salvatrices lorsque vous affronterez des ennemis disposant de résistances spécifiques.


Chadley, quand à lui, est un jeune scientifique qui vous donnera une liste de challenges à accomplir au fil du jeu, afin de débloquer de nouvelles materias aux effets uniques. De plus, ce personnage vous permettra d'acquérir de nouvelles materias d'invocation, à condition d'affronter l'entité liée au sein d'une simulation en réalité virtuelle. L'occasion d'obtenir des invocations qui n'étaient pas disponibles si tôt dans le jeu original.
Ces invocations, quand à elle, ne pourront être utilisées que face à des adversaires particulièrement puissants (selon les critères hautement arbitraires du jeu : il m'est déjà arrivé de pouvoir invoquer Ifrit alors que je combattais un duo de chiens...). L'entité invoquée se battra alors à vos côtés pendant un certain temps et, de la même manière que pour vos compagnons, vous pourrez leur ordonner d'utiliser des compétences spécifiques, avant qu'ils ne disparaissent non sans avoir utilisé l'attaque dévastatrice qui a fait leur réputation.



Et le scénario, alors ?



Avec ses ajouts et ses modifications de contenu, une des grandes craintes était de voir le scénario de l'original se faire charcuter. Il n'en est rien. FF7R est, globalement, très respectueux de son aîné. La structure globale du récit reste la même, les changements et les nouveaux éléments se contentant de venir l'enrichir, ou d'ajouter des détails intéressants.


Je regrette néanmoins que, plus encore que dans l'original, Cloud soit ici un véritable "Gary Sue", parfait en tout point, dont la présence est la seule raison de la survie du groupe. C'est à se demander comment Avalanche a bien pu exister avant que le blondinet ne soit là pour continuellement les mettre hors de danger.
De la même manière, les membres de la Shinra, et en particulier le Président et Heidegger, sont développés de manière plus caricaturale encore que dans le jeu original, quand ce remake aurait été l'occasion de leur donner un peu plus de profondeur.


Enfin, malgré la fidélité au récit, je regrette aussi quelques écarts assez étranges. Si certains se justifient par le fait de vouloir démarrer l'intrigue un peu plus tôt (en introduisant notamment le personnage de Sephiroth), d'autres sont plus... délirants, dans le mauvais sens du terme.



En conclusion



J'admets aisément que, au vu de l'avis développé ici, une note de 8 puisse sembler généreuse. La raison en est simple : au-delà de son rythme, de ses combats, et de son scénario, Final Fantasy 7 Remake est tout simplement une merveille de nostalgie, un jeu qui parvient avec brio à remettre au goût du jour d'un jeu mythique.
Si vous n'avez pas d'attachement particulier envers Final Fantasy VII, vous pourrez aisément retirer 1 ou 2 points à cette note. Sans être mauvais, FF7R n'est pas un grand jeu. Mais, comme toute œuvre, il ne se juge qu'avec une subjectivité toute personnelle, largement influencée par le passif de chacun. Et FF7R saura sans aucun doute titiller la fibre nostalgique d'un grand nombre de joueurs.

Maximelene
8
Écrit par

Créée

le 7 avr. 2020

Critique lue 486 fois

5 j'aime

Maximelene

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5

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