Final Fantasy X
7.8
Final Fantasy X

Jeu de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment (2001PlayStation 2)

Épisode charnière à bien des égards, FF X symbolise beaucoup de choses (et en passant il fut l'un de mes 2 premiers achats sur PS2).

Le premier Final Fantasy de la génération 128 bits, le premier de la série à introduire des voix. Malheureusement, il signe aussi une rupture avec certaines valeurs du passé. Adieu la carte du monde, bonjour les couloirs, adieu les véhicules à contrôler soi-même, on sélectionne maintenant sa destination sur une liste une fois qu'on a obtenu le vaisseau (vaisseau qui n'a même pas de nom,un détail, mais cette petite touche d'immersion et d'identification avait un charme incomparable).

Pour l'époque, FF X était vraiment très beau, je trouverais plus à redire sur l'apparence des personnages, parfois vraiment stylée (Auron, Lulu), plus souvent discutable (tous les autres).

Le système de combat revient en partie aux 3 personnages contrôlables en même temps, bien qu'en réalité, on peut faire intervenir tout le monde durant la bataille. Les chimères prennent elles aussi plus d'importance, puisqu'elles peuvent exécuter différentes actions , là où par le passé, elles étaient restreintes à une attaque unique. L'évolution et la montée en niveau passe par le sphérier (soit standard où on est un peu guidé, soit sphérier expert où l'on est plus libre), système dont je ne suis pas trop client. On évolue en fait uniquement en fonction des compétences acquises, d'où les "niveaux d'évolution" différent des niveaux habituels que l'on gagne en accumulant l'expérience. Or pour débloquer les compétences, il faut gagner des sphères qu'on peut trouver à certains moments, en fin de combat notamment.

On pouvait reprocher à FF VII et surtout VIII le fait que les personnages pouvaient facilement se retrouver avec exactement les mêmes capacités, au vu du système de level-up. C'est encore plus vrai pour ce dixième épisode. Si l'on utilise le sphérier expert (qui offre une plus grande liberté dans le choix des compétences qu'on va attribuer), on peut facilement faire en sorte que nos 7 personnages soient identiques en combat et uniquement identifiables par leur apparence physique (je caricature, mais vous voyez l'idée).

Scénaristiquement, c'est vraiment intéressant. La civilisation de Spira envoie des invoqueurs affronter Sin, créature marine monstrueuse qui a détruit leur monde il y a un millénaire, durant une guerre opposant les cités de Zanarkand et Bevelle, annihilant toute la technologie... ou presque. Le monde de Spira se réfugie alors majoritairement dans la religion, vouant un culte à Yevon. Le peuple des Al-Bhed, est méprisé par le reste de la société car il continue à se servir de la technologie. Sin réapparaît dans un cycle de 10 ans, et à chaque fois les invoqueurs sont envoyés mourir pour "l'apaiser". Tidus, le personnage principal débarque mystérieusement au cœur de cette civilisation, d'autant plus surprenant qu'il vient en fait de 1000 ans en arrière.

Les personnages dont j'ai critiqué l'apparence plus haut gênent aussi beaucoup par leur comportement. Je déplorais dans FF IX Zidane/Djidane et son tempérament de mariole, mais Tidus est encore pire. En plus de toujours vouloir en placer une, il a une attitude de branleur agaçante, façon quarterback de l'équipe de football , un pousse-au-meurtre. Quant aux autres ... Yuna, la gentille invocatrice nunuche bouffée par son sens du devoir, Wakka, le brave type voulu sympa mais plus énervant qu'autre chose, Kimahri le paria de son peuple qui ne dit presque rien, Rikku la petite peste, Lulu la belle mage noire gothique et le mystérieux Auron, gardien de gros secrets. Seymour, l'un des antagonistes récurrents est vraiment plat. Et le boss final est totalement ridicule, car en plus d'être extrêmement facile, il s'oublie très vite: pas de mise en scène qui en fout plein la rétine, absolument rien de mémorable (mais on pourrait débattre que le vrai boss est en fait celui qui le précède ...)

L'introduction des voix est une bonne chose, dommage que Square n'ait pas compris qu'on préférerait toujours avoir le choix des voix originelles et non pas se faire imposer une voix anglaise (il semble qu'ils ne l'aient toujours pas compris d'ailleurs).

Déception aussi au niveau des quêtes optionnelles qui pour la plupart sont totalement inutiles. Les armes légendaires et les sceaux à trouver pour les rendre vraiment efficaces en combat sont tout sauf indispensables et c'est pourtant ce qu'il y a de plus long à faire. La quête annexe la plus débile dont je me souvienne étant celle consistant à éviter 200 fois la foudre sans jamais sauvegarder entre temps. Et le blitzball m'ennuie (déjà que le foot dans le monde réel ... bref).

Les thèmes traités par FF X (fanatisme religieux, opposition technologie/spiritualité qui était déjà au cœur de l'épisode VI) sont passionnants. Le souci se trouve plutôt au niveau de la forme: les personnages, les combats, même les cinématiques, grande force de Square en son temps n'ont plus ce "Wow effect" qui faisait des merveilles. La bataille de l'opération Mi'hen ou l'attaque de Sin sur le bateau en mer font pâle figure en comparaison de l'attaque de Bahamut sur Alexandrie dans FF IX ou du combat grandiloquent entre les troupes de Balamb et Galbadia dans FF VIII. L'histoire d'amour est un peu trop téléphonée, elle n'était pas indispensable du tout et voir Yuna s'attacher à cette tête à claque de Tidus, ça fait doucement rigoler.

L'intrigue malgré ses qualités devient même quelques peu brouillonne sur la fin (l'explication pas très claire sur la provenance de Tidus et Jecht). Une relative déception et pour moi le début de la chute de Square malgré quelques éclaircies dans les années qui ont suivi.

Critique lue 294 fois

2

D'autres avis sur Final Fantasy X

Final Fantasy X
Uldryn
10

Un chef-d'oeuvre maudit.

Épisode charnière de la série, Final Fantasy X a profité du tremplin technologique pour imposer ses choix, car à la manière d'un FF VII, il sait qu'il aura la possibilité de redéfinir le genre. ...

le 9 juil. 2014

46 j'aime

21

Final Fantasy X
Goldynateur
9

J'écris cette critique avec une larme aux yeux.

C'est avec 11 ans de retard que j'ai enfin mis la main sur ce jeu. Ayant commencé mon aventure Final Fantasy avec Dissidia puis Crisis Core, je me disais qu'il était temps de faire un jeu de la...

le 8 mars 2013

32 j'aime

10

Final Fantasy X
Camiille
10

Sous-estimé et mal compris par le plus grand nombre : dommage.

J'ai défendu corps et âme ce jeu face aux fanatiques assassins qui prennent (connement) Yuna pour leur modèle absolu. Je l'ai défendu comme j'ai pu contre les neuneus qui n'y voient qu'une histoire...

le 4 févr. 2012

24 j'aime

24

Du même critique

Projector
JoroAndrianasol
8

Critique de Projector par Joro Andrianasolo

Projector est, pour beaucoup de fans, le mouton noir dans la discographie de Dark Tranquillity. L’accueil mitigé qui lui a été réservé à sa sortie (et même encore aujourd’hui) est clairement lié aux...

le 18 févr. 2013

10 j'aime

2

Alive or Just Breathing
JoroAndrianasol
9

Critique de Alive or Just Breathing par Joro Andrianasolo

Killswitch Engage, fer de lance du mouvement décrié qu’est devenu le metalcore fut aussi à l’origine d’une mini-révolution dans la grande famille metal. On leur doit en partie un certain regain de...

le 29 août 2013

9 j'aime

Spiritual Healing
JoroAndrianasol
9

Critique de Spiritual Healing par Joro Andrianasolo

Album quelques peu oublié parmi les grands classiques que l’on doit au parrain du death metal, Spiritual Healing fait figure de transition entre les premières années de la formation où elle proposera...

le 31 oct. 2013

8 j'aime