Le scénario est la partie dont j'attendais le plus de ce nouvel épisode de Final Fantasy. L'histoire est censée être basée sur des faits réels (dixit les trailers) mais je n'ai pas décelé la moindre miette de fond dans cet amas de péripéties mal amenées et sans queue ni tête. Le scénario ne nous parle de rien, aucun thème n'est abordé. Au contraire tous un tas de clichés débiles et usés de la fantasy sont utilisés ici : le roi élu, la copine d'enfance prêtresse de je sais pas quoi elle aussi élu, le frère méchant, l'empereur qui veut conquérir le monde, et j'en passe.
D'une manière général aucun retournement de situation n'est amené de manière habile, et on a l'impression que les choses se passent sans aucune raison, sans aucune justification, le clou étant les révélations de l'avant dernier chapitre concernant
Prompto et l'origine des robot magitech
, on a touché le fond du cliché.
Je m'attendais à un scénario béton du fait de la présence annoncée de Kazushige Nojima, mais comme pour le XIII il n'est que le concepteur de l'histoire originale et d'autres scénaristes ont pris le relai sur le jeu.
Les personnages principaux sont d'une platitude déconcertante. Nous ne sommes jamais amenés à les connaitre plus. Cette bande de pote reste une bande d'inconnus jusqu'à la fin du jeu. À aucun moment l'histoire ne se pose pour nous parler du passé des protagonistes, nous parler de leur motivation, leurs liens... Au final on connaît moins bien ces personnages qui sont censés être nos amis que les personnages des autres Final Fantasy que l'on rencontre en cours de route et desquels on ne sait rien au départ mais qu'on apprendra à connaître durant le jeu.
Les personnages secondaires quant à eux ne sont pas mieux réussi. Ils n'ont absolument rien à raconter et sont pour la plupart schizophrènes tant ils changent de camp sans raison apparente.
Les musiques sont mieux réussies que dans les deux derniers épisodes, un peu plus d'orchestration, moins d'électro, un peu plus de mélodies, on retrouve l'esprit Final Fantasy qui s'était perdu à partir du XII. Malheureusement aucune musique ne ressort vraiment du lot et aucune mélodie ne restera dans les mémoires.
La technique, comme pour chaque épisode de la série celui-ci ne déroge pas à la règle et est une réussite. Le monde ouvert est superbe les paysages sont magnifiques et certains panorama sont bluffant.
Les combats sont dynamiques et faciles à prendre en main pour les néophytes, et la magie n'est pour une fois pas anecdotique.
Les quêtes secondaires sont hyper décevantes dans la première partie du jeu. Après The Witcher 3 les RPG devraient bannir les stupides quêtes de remplissage or FF XV en est rempli. Après 10h de jeu pas une seule quête secondaire n'a servi la narration, il s'agit toujours uniquement de ramener un objet. Je vous dit pas mon étonnement quand arrivant vers ces 10h de jeu je me vois proposer par un protagoniste d'aller ramasser des grenouilles et par un autre d'aller chercher des flageolets... "Hé ho les gars je vous rappelle que c'est la guerre, que mon père est mort, donc vos grenouilles et vos flageolets allez les chercher tout seul !" Voilà ce que j'aurai aimé pouvoir répondre :)
Je tiens à souligner la bonne qualité de la version française. Étant assez puriste et comprenant le japonais, j'ai mis le jeu en japonais au début. Je me suis vite aperçu que les traductions françaises étaient souvent assez éloignées des dialogues japonais et j'ai trouvé qu'elles apportaient plus de naturel dans les conversations de la bande de pote, notamment par l'utilisation d'un langage assez familier, là où le japonais utilisait la plupart du temps des expressions plates, fades et toutes faites. J'ai donc passé le jeu en français vers le chapitre 4 et je l'ai laissé jusqu'au bout à mon grand étonnement.
Ce Final Fantasy est très loin de ce qui a été fait pas le passé en terme de qualité scénaristique. Et ses mécaniques de jeu sont archaïques et dépassées.