Pourquoi doutais-je. “ J’attends les retours “, ce furent mes mots il y a de ça deux semaines, encore hésitant de passer à la caisse. Fire Emblem est pourtant une série d’une renommée grandissante et ce nouvel épisode sur Switch était annonciateur de grandes ambitions. Mais depuis Fates, j’ai toujours eu peur de me procurer ces jeux aussi rapidement. Et chaque fois je n’arrive pas à résister. Et aujourd’hui, je suis content de n’avoir pas pu dire “ non “.


Waifu School Emblem, c’était ma première réaction une fois arrivé dans ce monastère. J’étais parti avec l’avatar féminin, Dieu seul sait pourquoi. Propulsé au milieu d’étudiants bourgeois dont certains ne te laissent même pas le moindre doute quant à leurs origines. Les prémisses des grandes écoles de sciences politiques ou de commerces. Et au milieu, nous avons les chefs. Les nobles beau parleurs, qui vous veulent à tout prix dans leur équipe. Il faut avouer qu’en tant qu’ancienne mercenaire, aucun de leurs regards n’a pas su déceler votre potentiel, c’est là tout l’art de profiter des gens et de leurs qualités.


Hélas, votre vie de mercenaire, joyeuse et tempérée, jonchée de cadavres souriants se retrouve permutée avec une vie de professeur smicard dans ce noble monastère, composé de nobles gens. Votre mission est bien sûr de les guider vers l’excellence en leur enseignant les sciences pour qu’ils puissent faire des boules de feu ou leur foi pour propager la propagande, tout en formant ceux qui vous sauverons la vie grâce aux sorts remède et soin, de quoi rendre utiles les plus naïfs de vos nobles élèves.


Premier choix, votre maison. Les aigles de jais, originaires de l’Empire, waifu numéro 1 aux commandes. Des nobles et quelques roturiers poisseux que vous virerez vite de votre équipe sous l’accord des bourgeois.


Les cerfs d’or, de l’alliance. Les fêtards du monastère, ceux qui font le mur et parlent fort au fond de la classe. Dirigée par le charismatique Claude, seul noble du groupe me semble-t-il. Au delà du fait que si vous mettez les voix japonaises, vous entendrez tout le temps “ clodo “ au lieu de Claude, cette maison semble être un des meilleurs choix au niveau des personnages.


Enfin, les lions de saphir, du royaume. Le prince au sommet et presque uniquement des nobles ou des fils adoptifs de nobles. C’est la maison la plus riche et votre ancienne vie de mercenaire vous rappelle à quel point vous mourrez d’envie d’avoir de l’argent plein les coffres, rémunérée au black pour éviter que Dame Rhea et l’église vous coupe vos vivres et votre salaire, d’une valeur de 500 écus le premier mois, de quoi vous acheter trois potions et une voix. C’est évidemment cette maison que je pris.


Contre toute attente, cette maison de riches propriétaires s’avéra bon vivante, un brin chaleureuse. Malgré le patrimoine de chacune de vos unités, elles arrivent à réfléchir comme des êtres humains normaux. Elles seront enfin plus que des unités que vous enverrez à la mort, tout en passant leurs dialogues pas intéressants. (Vous reconnaissez de quel jeu je parle)


Ce prince aux multiples zéro sur son compte en banque nommé Dimitri a fière allure, il faut l’avouer. Et en plus d’être un personnage généreux et amical, c’est une bête en combat et il s’efforcera de vous sauver la mise environ cinquante-six fois à chaque mission.


Vous êtes maintenant à la solde de l’église de Seiros et vous jurez allégeance à nos grands dirigeants et ancêtres. Vous jurez de porter à bras le corps la noble maison des Lions de saphir, composée de nobles gens.


Les missions s’enchaînent et vous retrouvez le plaisir du gameplay de Fire Emblem. Toujours aussi propre et raffiné, toujours un plaisir d’y jouer. C’est même une des rares fois où j’ai laissé les animations de combat, croyez-moi c’est rare.


Le changement maintenant, c’est qu’au lieu d’avoir un vulgaire château qu’on explore en dix minutes, nous avons un véritable monastère à explorer, peuplé de nobles gens si vous ne le saviez pas. Au début du jeu, c’est une véritable jouissance d’en découvrir les moindres recoins. On n’était pas habitué à avoir une telle mobilité entre chaque missions. Les options avec les unités sont nombreuses et je vais me faire un plaisir de vous en dire plus.


Le thé. Vous pouvez prendre un thé avec vos unités. Avoir une conversation avec eux, conversation qui se résumera à trois phrases maximum, et encore c’est seulement si vous choisissez les bons sujets. Si l’unité aime les chevaux, il ne faudra pas lui parler de Dame Rhea, sinon il vous fera la gueule et le thé ne sera plus qu’un vaste malaise. Si vous réussissez à animer la conversation, vous pourrez examiner vos unités de plus près. Il est donc normal d’inviter vos meilleures amiEs à prendre le thé.


La chorale. Vous pourrez chanter, le temps d’une simple et unique seconde.


Le jardinage… où le jardinier fera tout à votre place, laissez lui vos tâches les plus indignes, il ne vous demandera rien si ce n’est quelques écus.


La pêche. Pour pêcher.


Les tournois d’armes, qui vous feront gagner des prix et des thunes pour acheter du thé.


La cuisine. Pour manger avec vos unités les plus appréciables et monter leur motivation.


Conclusion ? Oui, les petits bonus de cet opus sont plutôt anecdotiques, si ce n’est carrément génériques au possible. Et malgré tout, c’est rafraichissant. C’est toujours mieux que dans les anciens après tout, et cela simule une pseudo liberté qui au final vous convaincra que le jeu est bel et bien vivant et immersif.


À force de faire des activités, vous monterez la motivation de vos alliés, cette motivation vous permettra de leur donner des cours. Car si vos unités ne sont pas motivées, vous ne pourrez rien leur apprendre. Il faut bien que les nobles ait un avantage non ? S’ils ne veulent pas travailler, ils ne le font pas. Vous ne voulez pas réviser vos soixante pages de droit privé ? Vous êtes cuits si vous n’êtes pas nobles.


Ces cours sont d’une importance capitale, car ils permettent de monter le niveau d’arme et de classe de vos alliées, engendrant l’apprentissage de compétences et de techniques très utiles sur le champ de bataille.


Donc oui, ce début de jeu représente tellement quelque chose de nouveau dans la saga qu’il vous manipule, en tout cas il a réussi chez moi. J’explorais partout, je parlais à tout le monde, je me sentais libre.


Mais au fur et à mesure que le jeu avance, il est évident qu’une routine va s’installer, car certaines actions sont plus importantes que d’autres. Si vous ne faîtes que boire des thés avec vos waifu, vous n’allez jamais gagner de batailles, mais si vous augmentez la motivation de vos alliés, ils pourront se défendre. Cette motivation ne peut découler que de la cuisine, hélas. Je vous conseille donc de vous mettre aux fourneaux car seule l’option de partager un repas vous permettra de rendre réellement utiles vos unités. Vous pouvez aussi leur donner des cadeaux et des ressources pour qu’ils montent leur motivation.


Chaque semaine, vous avez droit à trois programmes. Le quartier libre, ce qui représente l’exploration hebdomadaire du monastère, vous pourrez parler à vos unités, monter leur motivation, prendre le thé, etc… Les séminaires, qui sont des cours faits par les professeurs du monastère, qui montent certains niveaux d’armes et les missions, qui vous permettent d’aller sur le terrain et décimer du bandit.


Quand vous aurez compris que les séminaires sont inutiles et que les missions ne sont importantes qu’à la dernière semaine avant la mission principale, votre routine s’installera. Oui, le quartier libre est l’option la plus recommandée pour monter vos unités. Et à force de faire et refaire exactement les mêmes choses, vous comprendrez que vous vous êtes fait bercer par cette fausse liberté qu’offre ce monastère. Cela prendra peut-être une vingtaine ou trentaine d’heures pour s’en rendre compte, mais une fois cette routine présente, vos phases de quartier libre s’avéreront d’un ennui remarquable et vous prierez pour que le jeu en arrive vite à la mission principale.


Et parlons en de ces missions principales. Il faut dire que le scénario de ce Fire Emblem, se trouve pour une fois être d’une qualité plus que correcte. Si vous êtes habitués aux épisodes sortis sur 3DS, vous serez plus que content d’allumer votre Switch chaque jours pour progresser dans l’histoire.


Évidemment, certaines maisons sont plus intéressantes à suivre que d’autres, mais il faudra de toute façon toutes les faire si vous souhaitez comprendre l’histoire dans son entièreté et révéler les zones d’ombre, encore présentes après la complétion d’une maison.


Comme attendu, le jeu est assez facile pendant la première partie du jeu et se compliquera au fur et à mesure. Certaines map sont très bien pensées et ce fut un véritable plaisir de faire la route des Lions de saphir et d’arpenter le scénario, qui développe bien plus les personnages que les anciens opus. Les lords ont tous leurs idéaux et leur volonté de changer le monde et c’est très intéressant de voir à quel point ils ont tous tort.


Et c’est pour ça que le jeu me plaît, aucun n’a raison, ils le savent très bien. Leurs débats militaires et politiques ne s’éternisent jamais car ils savent à quel point ils sont dans l’erreur. Ce n’est pas une lutte pour savoir qui a raison et qui a le droit de diriger Fodlàn, c’est une lutte de sang et d’épées. De tous les côtés il y a des morts, des regrets, des erreurs, et notre personnage est témoin de tout cela. Et il s’efforce de suivre ceux qu’il apprécie, car il ne veut pas les perdre. Même s’il devra tuer des proches, il continuera d’être spectateur du massacre et de soutenir le lord de sa maison.


La route de Dimitri fut une belle expérience, car elle représente l’acceptation. Là où Dimitri est d’abord aveugle et souhaite révolutionner facilement le royaume en devenant roi. Puis il se rend compte que tout ne sera pas aussi simple et s’isolera, il comprendra que cela ne sert plus à rien de diriger car rien n’avancera tant que les autres dirigeants seront là, il se résoudra alors à tuer ses ennemis et à haïr le régime mis en place. Puis il acceptera finalement la situation actuelle et se mettra en route vers une guerre, non pas avec des pensées de violence, mais avec une pensée d’espoir.


Chaque route a ses subtilités et j’ose imaginer qu’elles représentent toutes un sentiment spécial, au centre du scénario. Que ce soit Dimitri, Claude ou Edelgard, le jeu nous montre que même si les idées sont différentes, cela n’enlève rien au plaisir de suivre tel ou tel chef.


Et c’est là toute la réussite de ce Fire Emblem, qui arrive à mettre en place ce système ingénieux, caché au milieu d’un scénario agréable à suivre et d’un gameplay parfaitement au point. Une grande réussite, à n’en point douter.

LaVeine
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le 4 août 2019

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La Veine

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