Fortnite
5.6
Fortnite

Jeu de Epic Games et Tim Sweeney (2020PC)

Commandant qui sauve le monde un jour. Survivant qui en massacre d'autres le suivant.

01/01/2019 > Update avec... une bonne tonne de mises à jour (corrections dans le texte ou en commentaires).


..// OVERVIEW //..


Développé et édité par Epic Games, géniteur de l’Unreal Engine (4 actuellement) utilisé dans bon nombre de productions actuelles.


Temps de jeu : 625h. Les statistiques officielles d’Epic ayant été débranchées en cours de route, mon estimation actuelle après de savants calculs à quatre inconnues me donne environ 200h de Battle Royale (PvP), et 425h de Sauver le Monde (PvE).


Build PvE joué : plutôt Soldat mais en fait je touche à un peu tout, selon l’humeur, la mission, le défis du jour, ou plus simplement mon objectif du moment. J’ai donc de tout en stock, en légendaire ou mythique.


..// HISTORIQUE DE DEVELOPPEMENT //..
En mise en bouche, voici quelques dates pour illustrer son développement des plus chaotique (à zapper si l’Histoire c’est pas votre truc… ni le mien quand j’y pense) :


2011 – Décembre : Epic Games dévoile Fortnite dans une première vidéo, son futur Free To Play Cartoon à la sauce Zombies et Survie. Cool.
2013 – Novembre : Epic Games annonce une sortie « au mieux en 2014 ». Moins Cool.
2014 - Décembre : Première Closed Alpha. Cool.
2016 – Mars : Toujours en Closed Alpha, le développement du jeu est ralenti. Paragon, le MOBA d’Epic, prend la priorité. Pas cool du tout.
2017 – Juin : Epic annonce une date de sortie pour fin juillet, mais en Early Access via des « Packs Fondateurs » allant de $40 à $150. Donc pas trop gratuit là quand même. Joie blasée.
2017 – Juillet : Comme prévu, Fortnite « Sauver le Monde » est disponible sur PC/PS4/Xbox One. Joie pour ceux y croyant encore un peu.
-- Epic annonce qu’il sera gratuit en 2018, comme prévu initialement, sans préciser à quelle date.
-- Les premières reviews sont mitigées, et beaucoup de Fondateurs critiquent la première version trop pensée RNG, avec de la monétisation à outrance et des Lootbox dont le taux de contenu Epic et Légendaire est ridicule.
-- 500 000 packs ont été vendus, ce qui n’augure pas forcément d’un futur sombre pour ce jeu.
-- Le jeu est Cross-Play PC et PS4 uniquement.
2017 – Septembre : Epic annonce le mode Battle Royale pour le 26 septembre, totalement gratuit, sans monétisation « Pay-To-Win ».
-- Ce mode en gestation depuis quelques mois a été développé par la Unreal Tournament Team, venu en renfort sur le projet.
-- Le jeu affiche plus de 1 million de joueurs à la sortie du Battle Royale, toutes plateformes confondues.
-- Des joueurs ont détecté du Cross-Play PS4 et Xbox, mais Sony n’en voulant, Epic confirme un « Bug » de leur côté.
2017 – Octobre : deux semaines après son lancement, le Battle Royale de Fortnite explose tout avec 10 millions de joueurs connectés.
2017 – Novembre : 20 millions de joueurs.
2018 – Janvier : 40 millions de joueurs.
2018 – Février : Paragon va disparaître. Tout le contenu du jeu sera offert aux utilisateurs de l’Unreal Engine 4.
2018 – Mars : Epic annonce la version iOS, jouable en Cross-Platform et confirme le Cross-Play PS4/PC/Mac/iOS (et Androïd à venir) ainsi que Xbox/PC/Mac/iOS (et Androïd à venir). Par contre, PS4 et Xbox, non toujours pas (Sony bloque toujours). Le tout avec un seul compte Epic Games (Cross-Progression).
2018 – Avril : la version iOS sort de sa Beta et est disponible pour tout le monde.
-- Le jeu a rapporté plus de $223 millions en micro-transactions, sans plus de détail sur les chiffres et la répartition entre le PvE et le PvP.
-- Fortnite devient le Free-to-Play générant le plus d’argent sur consoles.
-- Epic espère toujours que Sony lève son embargo sur le Cross-Play avec la Xbox.
2018 – Mai : le jeu rapporte toujours gros (environ $300 millions) est toujours considéré en « Accès Anticipé » et aurait attiré à lui plus de 125 millions de joueurs.
2018 - Juin : la version Switch sort (Battle Royale uniquement) et là stupeur, ceux qui ont lié leurs compte Epic à leur PS4 ne peuvent pas lier leur compte Nintendo, Sony bloquant totalement cette possibilité contractuellement, même en supprimant son compte PS4.
2019 - décembre : Epic et les joueurs en colère ont fait plier Sony. Epic a imposé sa loi à Google en ignorant son store sur Androïds (30% de taxe quand même). Arrivée du premier vrai Boss pour le PvE. Epic lance son propre Store sur PC (et aller, encore un...).


..// PROS aka “Heal the World, make it a better place, for you and for me, ‘cause there is no more human race… ” //..


Le concept de Sauver le Monde. Selon comment l’on aborde ce mode, on peut y passer du bon temps comme très vite tourner en rond et se demander ce qu’on fout là. Coup de bol, ça a été la première option dans mon cas pendant quelques dizaines d’heures. Mais autant être prévenu que le scénario est très léger et que contrairement à ce que montre les World Maps, on n’est pas du tout dans des Open World mais dans des zones isolées les unes des autres, toutes entourées de vide, avec un format de missions à la Monster Hunter ou Warframe (donc assez courtes). Quoiqu'il en soit, malgré la redondance des objectifs, on progresse plutôt vite et finit par se constituer un vivier de héro(ïne)s légendaires (voir Mythiques) plutôt classes et varié(e)s, appuyé(e)s par une armées de survivant(e)s légendaires (voir Mythiques²) et du matos(se ?) légendaire (mais pas Mythique cette fois). On devra également se construire une base dans chaque zone, et l’améliorer régulièrement pour pouvoir résister aux phases de défense. Bien qu’il y ait une limite en nombre d’objets constituant ces bases, on a largement de quoi exprimer sa créativité. Le temps que vous passerez sur ce mode dépendra donc de votre affinité avec les systèmes de collections et votre résistance à pouvoir refaire en boucle les mêmes objectifs encore et encore pour crafter de quoi passer au suivant, et/ou vous amuser à construire une forteresse imprenable (ou à défaut, faire un parcours d’Hoverboard). Les missions de Sauver le Monde sont également un bon moyen pour gagner des VBucks régulièrement, utilisables dans ce mode ou dans le Battle Royale.


Très complet (trop ?), le mode Sauver le Monde a de quoi dérouter. Il faut prendre le temps de bien assimiler toutes les possibilités du jeu, entre les héro(ïne)s à améliorer ou envoyer en expédition, les schémas d’armes et pièges à améliorer, les survivants à organiser en sections ou défenseurs de base ou renforts de mission, les nombreuses ressources à gérer pour la fabrication d’un peu tout, les possibilités de transformation de nos rebuts, et les divers Market à récompenses, le tout avec des chiffres et statistiques dans tous les sens. Ainsi, sans être un impératif à notre progression, le jeu souffre du même problème que d’autres comme Warframe, avec une exposition un brin brutale de tous ses systèmes, tout en contournant ici le problème de manière intéressante, notamment via les défis quotidiens qui permettent de gagner quelques VBucks supplémentaires et poussent le joueur à explorer les différentes zones en utilisant les divers archétypes de héro(ïne)s à disposition. Une solution également utilisée dans le Battle Royale qui possède ses propres défis même s'ils finissent par être sérieusement redondant. Une fois que l'on a bien tout pigé, ça roule tout seul et on peut se concentrer sur l'essentiel : dézinguer de la Carcasse avec l'impressionnant arsenal mis à notre disposition. Puisqu'on en parle...


Un arsenal riche et varié. Avec ses quatre classes principales de héros et héroïnes (Soldat, Ninja, Constructeur et Aventurier), il en fallait également pour tous les goûts en matière d'armes de destruction massive. Et ça tombe bien, Fortnite n'y va pas de main morte avec tout un panel de fusils d'assaut, d'armes à énergie, de lance-missiles ou roquettes, de fusils snipers (inclus l'arbalète), de fusils à pompe, et de pistolets en ce qui concerne les armes de tir. Pour les contacts plus directs, on a des épées, de marteaux à deux mains, des faux, des lances et divers accessoires sportifs et outils qui font bien mal. Selon les événements saisonniers, des armes plus exotiques viennent s'ajouter à la liste déjà conséquente, comme les armes du Nouvel An Chinois à base de pétards explosifs, ou les plus improbables pistolet-minigun ou pistolet-miniNuke. Tout cela sans compter également sur les pouvoirs spéciaux des diverses classes pouvant inclure un vrai minigun pour certains soldats, les double-pistolets pour d'autres, un tourelle "OURS" assez originale pour les aventuriers, et j'en passe. C'est tout l'avantage d'un design Cartoon : aucune limite, tout est permis.


Un Battle Royale solide, gratuit, et mis à jour très régulièrement. N’étant pas porté sur le PvP dans les jeux, j’ai néanmoins fait mes premiers pas dans Fortnite via le mode Battle Royale, surtout parce qu’il était gratuit et que j’étais curieux d’essayer ce mode à la … mode. Sauter avec notre plus beau "parachute" (le Vaisseau Interstellaire dans mon cas ^^), trouver des armes et protections, survivre le plus longtemps possible, un concept simple et efficace. Jeu en coopératif familial aidant, mon fils m’a motivé au point de prendre assez vite le Passe Combat de la Saison 3, et de le finir (comprendre « tout débloquer »). Bien que la lassitude m’ait gagné entre temps (et hop, Sauver le Monde acheté), j’avoue que ce mode offre de bon moments, même si on avait conscience avec mon fils de s’imposer un handicap en jouant au pad sur PC. M’enfin on est des warriors ou pas hein ? Bon, on va pas s'mentir, on se rabat plus souvent sur le mode 50 vs 50 qui est une vraie ode au Chaos et au grand n’importe quoi, assez amusant à jouer avec des bases improbables qui poussent de partout, et des joueurs qui tirent parfois sur tout ce qui bouge, dans le doute que ça soit un ennemi infiltré. Cela étant, on ne peut pas nier qu’Epic a vite compris que les millions des joueurs qui se sont rués sur ce mode étaient l’occasion en or d’en amasser plein, de l’or. Ainsi, la boutique « Cosmétologie » renouvelle en permanence son contenu, et de nouveaux modes font régulièrement leur apparition, comme celui où l’on pouvait devenir Thanos des Avengers, brillante idée promotionnelle s’appuyant sur le succès croisé du film et du jeu (C-C-C-C-Coooomboooo Buisnessssss). Et puis bon… c’est gratuit et amusant à jouer.


La brillante idée du Passe Combat. Tellement brillante que la concurrence s’y met avec des versions dérivées, y compris PUBG qui s’entête à vouloir attaquer Epic pour plagiat du concept Battle Royale (c’te blague), ou Rocket League. Le Passe Combat, qui ne concerne que le mode Battle Royale, c’est l’assurance de débloquer une centaine d’objets si l’on fait preuve d’assiduité et de motivation pour progresser jusqu’au dernier palier. S’étalant sur dix semaines et ne coûtant qu'une dizaine d’euros, la force de ce concept est que l’on sait exactement ce que l’on va gagner à chaque passage de palier. On peut ainsi voir tout le contenu d’un Passe Combat sans même l’acheter, et le prendre en cours de route. Aucune mauvaise surprise ou « Lootbox Effect » avec du contenu aléatoire dont on a potentiellement rien à foutre. Ici, on voit ce pour quoi on paie, et on achète en connaissance de cause. Une forme d’abonnement à bas prix qui annonce clairement la couleur de son contenu et n’impose aucune adhésion automatiquement renouvelable, ce qui est clairement une belle progression en matière de jeux gratuits, habituellement pensés pour saigner au maximum les joueurs et faire cracher les baleines à cash.


..// CONS aka « Et toujours ces fusils à pompe qui font du 9 en headshot et 200 en visant la Lune » //..


Sauver le Monde… au 3/4 (à la moitié début 2018). Arrivé à la quatrième et dernière zone de Sauver le Monde, c’est la déconfiture totale. Alors que je m’attendais à une montée en puissance d’un peu tout, c’est tout l’inverse qui se produit. Plus aucune trace du semblant de scénario puisque Rey, notre charmante drone pleine d’humour, ne donne plus de signe de vie. Ainsi, après avoir remis en état notre dernier bouclier, et donc avoir accès à notre quatrième base située cette fois sur un volcan (soyons fous), on constate que la carte de Pic-Hardi n’a aucun rapport avec cette thématique. Pire encore, non seulement la carte est semblable aux précédentes, mais les lieux des missions sont également issus des trois premières zones. Donc si on pouvait éventuellement faire l’impasse sur le peu d’histoire que racontait ce mode, il est beaucoup plus difficile d’accepter le foutage de gueule que représente Pic-Hardi. On se retrouve ainsi à enchaîner ad nauseam des objectifs génériques au possible, sans autre but que finir par débloquer la défense de bouclier suivante, puis la suivante, puis la suivante, jusqu’à atteindre Pic-Hardi, et recommencer en difficulté supérieure. Précision : l'ajout de Morne-la-Vallée courant 2018 fut une bonne chose. On ne peut pas en dire autant des missions scénarisées plus infectes les unes que les autres, avec une histoire qui part dans tous les sens, pour justifier des missions à rallonge.


Système de construction sous-exploité. Constat qui touche surtout le mode Sauver le monde, construire sert le plus souvent à créer un bunker, une base, une forteresse ou une cabane bancale qui tente de faire illusion en matière de protection de l’objectif. Certes, on peut s’amuser à faire des ponts immenses pour aller de toits en toits dans les villes mais c’est justement là que l’on se rend compte que Fortnite manque d’audace et d’imagination. A cela j’ajouterai l’absence totale de « Super Boss Uniques » qui, combinés à des missions plus originales poussant justement à utiliser plus avant l’ingénieux système de construction, auraient justement permis de le mettre plus en valeur tout en donnant plus de sens à la coopération. Avoir par exemple un Boss dans une zone percluse de vide, nous obligeant à construire des ponts un peu partout pour affronter le Boss sereinement, puis une tour pour accéder à un palier supérieur, etc. (L'arrivée fin 2018 du Roi de la Tempête va justement, ô surprise, dans ce sens. Un combat original qui ne révolutionnera pas grand chose, mais ose enfin quelque chose de plus grandiose. J'ai quand même laissé mon paragraphe à ce sujet). Bref, de l’originalité au-delà de la réutilisation des archétypes vus et revus, même si la Carcasse Terminator est sympa ou que les ennemis « Epic qui pique » peuvent être parfois bien pénibles à tuer.


Une modération inexistante (Correction : ils ont coupé toute possibilité de chat publique hors mission, le temps de trouver une solution j'imagine. Je laisse néanmoins ce paragraphe pour montrer à quel point ils ont fait preuve d'amateurisme). Enfin si elle existe, je ne la vois pas, et ça n’est pas faute d’avoir fait la remarque sur le forum officiel. J’ai plutôt tendance à croire qu’Epic se fout Battle Royalement de ce qui se passe actuellement sur Sauver le Monde, et préfère laisser les joueurs se dénoncer entre eux si nécessaire. Résultat, des joueurs avec des pseudos surprenant de vulgarité ou d’imagination pour être insultant, quand ça ne sont carrément pas des louanges aux groupes terroristes du moment. Même constat sur le chat général où, non content de ne censurer que les mots anglais (casser = c###er … logique), les joueurs s’insultent là encore régulièrement. Si encore il était désactivable autrement que par une feinte (Tips : taper « /Fondateur » pour aller sur le canal réservé aux Fondateurs, ce qui permet de couper le chat général, même si on n’est pas Fondateur), mais non. Après plusieurs mois sur un Warframe hyper encadré, il est tout bonnement inacceptable de voir un tel bordel régner sur un jeu mine de rien assez grand public, aussi du fait de son côté cartoon et « mignon », où sévit une communauté remplit d’illettré(e)s incapables d’écrire une phrase correctement en français ou sans insultes. Les anglophones s’en sortent étrangement mieux, malgré la tonne d’acronymes utilisés pour un peu tout, au point de pouvoir écrire un gros lexique Fortnite sur Sauver le Monde (Tips 2 : « omw = on my way = J’arrive », « sc = Storm Chest = Coffre de la Tempête », etc.)


Bugs en pagaille. Après tant d’années de développement, on pourrait espérer un jeu assez propre mais c’est loin d’être le cas, surtout du côté Sauver le Monde. Sans être généralement dramatiques, les bugs rencontrés mettent en évidence un manque de finition parfois surprenant, notamment sur l’écran de débriefing de missions où les héro(ïne)s sont parfois à l’envers ou absents, quand ça n’est pas le cadrage qui est à l’ouest. Il arrive également que l’Hoverboard soit invisible une fois activé mais bon, la lévitation c’est cool aussi donc ça passe. Ce qui l’est moins et laisse songeur, c’est de voir que le menu des ressources est incapable de combiner correctement notre stock qui limite chaque emplacement d’objet à deux cent unités. Sauf que parfois, le jeu ne veut pas les combiner et utilise deux emplacements de 145 et 35 unités du même objet par exemple. Le nombre d’emplacements des inventaires étant limité, c’est un peu pénible de devoir parfois jouer à transvaser nos objets entre notre sac à dos et la base, pour qu’il veuille bien les réorganiser correctement. Tout cela se corrige petit à petit mais franchement, ça ne fait pas très sérieux en l'état.


RNG World. Pour ceux qui se demandent ce qu’est le RNG (Random Number Generation), c’est tout simplement le mot à la mode pour définir la part d’aléatoire dans un jeu, qui ici domine (pourrit) tout le mode Sauver le Monde. A quelques exceptions près de récompenses clairement affichées, tout ce que l’on peut obtenir est aléatoire. Si pour ma part je peux m’estimer heureux d’avoir obtenu les héroïnes qui m’intéressent et un bon paquet d’armes et pièges légendaires, j’en connais qui dépriment à force d’ouvrir des Lama Pinata (lootbox), sans jamais obtenir ce personnage qu’ils ou elles aimeraient tant avoir. Les événements étant à durée limitée, cela contraint d’autant plus les joueurs à obtenir le plus rapidement possible les tickets du moment, ces derniers servant justement à débloquer les Pinata qui vont avec l'événement en cours. Et comme on dit toujours : « Pas d’Pinata, pas d’Chocolat… ». Donc si votre chocolat est plutôt blonde à forte poitrine pour que ça vous intéresse aussi (bonjour la référence de vieux), va falloir farmer pour les avoir ces « Lootinata » (pas peu fier de ce jeu de mot qui restera assurément dans les annales du genre). Non parce qu’après avoir obtenu 15 fois le même flingue « Légendaire », j’étais pas mécontent d’obtenir ma « Evelynne, Soldate de classe Double-Agent … Epic ». Mais ? Même pas Légendaire ? Raaaaaah oui, on peut monter la rareté c’est vrai. Ouf, tout va bien (un mois plus tard…).


Un Battle Royale où la beauté a un prix… exorbitant. Le bon côté dans un jeu gratuit blindé de skins/emotes/danses payants, c’est que c’est purement cosmétique et jamais « Pay to Win ». On peut même enrichir sa garde-robe à moindre frais avec Twitch-Amazon Prime, ou en étant assidu sur le Passe Combat qui, je le rappelle, ne coûte qu’une dizaine d’euros pour dix semaines de contenu. Par contre, dès que l’on commence à taper dans le Market du jeu, ça devient n’importe quoi, avec des skins pouvant aller jusqu’à 2000 VBucks (simplifions par « environ 20 euros »). 20 euros… un truc purement cosmétique, ou pour les moins chers, 2 euros une animation simple. Alors oui c’est optionnel, et c’est juste pour briller en société avec un personnage qui ne sera même pas unique puisque l’on ne peut rien personnaliser, mais puisque le jeu fait son argent sur toute la partie cosmétique, autant la rendre un peu plus accessible financièrement et arrêter de nous faire croire qu’un simple skin coûte 20 euros, soit le tiers de n’importe quel AAA. Pour un skin. Même pas personnalisable, sauf certains, et encore. Idem pour les planeurs, les pioches, ou les sacs-à-dos. On finit ainsi toujours par croiser son clone, quand ça n’est pas toute une armée de clones qui se sont rué(e)s sur les dernières nouveautés.


Manque de personnalisation, que ça soit côté SLM ou BR. OK, Fortnite n’est pas un RPG, mais il joue à fond la carte du cosmétique imposé, accentué par la rareté des éléments allant de Commun à Mythique. En résulte des looks et accessoires prédéfinis, avec couleurs imposées. Dans la continuité de ma remarque ci-dessus sur le Market du BR, il est impossible de modifier quoique ce soit pour se détacher un peu du lot, à l’inverse de Warframe qui permet de changer certains accessoires et d’utiliser toutes les couleurs disponibles dans nos palettes. Comme toujours, on peut n’en avoir complètement rien à secouer de tout ça, ou à l’inverse trouver qu’à vouloir mettre autant l’accent sur l’esthétique, autant aller au bout des choses et bien le faire. Ce n’est pas le cas ici, et ça ne coûterait pas franchement plus cher de permettre aux joueur(se)s de se différencier un peu plus les un(e)s des autres.


..// CONCLUSION //..


Difficile de passer à côté du phénomène Fortnite qui se déverse un peu partout. Là où les autres Battle Royale jouent la carte du réalisme et que d’autres cherchent à se démarquer pour espérer chopper la plus grosse part du Cash Cake à la mode, Fortnite a su capitaliser sur son concept initial qui était loin d’avoir trouvé le succès tant attendu. A la croisée des genres, mi-Minecraft, mi-Shooter Arcade, Fortnite réunit tout un tas de concepts qui fonctionnent et restent vendeur. De la construction, des armes en pagaille, du PvP gratuit à 100 joueurs avec des modes renouvelés régulièrement, du online de plus en plus stable, un suivi exemplaire avec du contenu rajouté de partout, le tout dans un enrobage cartoon qui choquera moins les mères de familles assistant au carnage de masse qui en résulte parfois. « Fortnite c’est mignon, ça passe ».


Toutefois, si comme moi le PvP finit par rapidement vous gonfler ou ne vous a jamais attiré, vous recommander d’acheter l’actuellement payant « Sauver le Monde » reste délicat (en attendant son passage en version gratuite, prévu de base, et normalement pour cette année 2019). S’il reste divertissant jusqu’à un certain point, et que le système de construction bien pensé permet d’accoucher de quelques folies architecturales, il finit par s’essouffler, surtout à partir de la quatrième zone (fin 2018) où l’on comprend que son développement avance pépère, malgré les mises à jour régulières qui apportent leur lot de nouveaux contenus ou de quêtes événementielles. Cela sans parler de l’overdose de RNG qui peut vite frustrer, à ne jamais obtenir les récompenses après lesquelles on court depuis plusieurs jours. Les bases sont pourtant là, mais l’exécution reste bancale. Quoique à la vitesse à laquelle est mis à jour le jeu, pas impossible que le temps de finir d’écrire ces mots, Epic ait déjà tout corrigé. Dans six mois ? Un an ? Aller on dit deux grand max ok ? Deux et demi ? Never say never …


Comme il est difficile d'évaluer correctement un tel jeu, en permanente évolution et amélioration, je me réserve le droit de mettre à jour régulièrement cette critique, et d'ajuster la note si nécessaire. A ce jour, Fortnite est un jeu bien pensé qui propose des centaines d'heures de défouloir en famille ou entre ami(e)s, que ça soit uniquement en Battle Royale et/ou dans Sauver le Monde. On va assurément en entendre parler encore quelques temps car il dépasse le cadre simple du jeu vidéo et se place en vecteur social plus important qu'il n'y paraît.


..// UPDATE 01/01/2019 aka Quantité plus que Qualité ? //..
Jouant toujours régulièrement après les nombreuses mises à jour, je ne peux que constater plusieurs choses :
1. Epic tient encore et toujours une cadence infernale dans la création de nouveaux skins, de nouveaux modes, et de nouveaux ingrédients, comme s'ils avaient peur que le jeu puisse lasser trop vite. Entre les étranges personnages à tronche de tomate ou de burger (ma foi), on trouve des Maîtres Sushi , des baba-cools Peace & Love (qui tuent ... concept), des ... bref, tout et n'importe quoi. Un vrai fourre-tout. Au moins il y en a pour tous les goûts, mais toujours pas de changement de couleurs en vue, donc aucune réelle personnalisation possible.



  1. J'ai remarqué que chez Epic, on semble toujours avoir une sérieuse dent contre les femmes. La majorité des derniers héros "Mythiques" rajoutés dans le PvE sont des hommes. A Calamity près, les nouvelles héroïnes doivent se contenter d'être "Légendaires", donc le rang juste en-dessous. Le BR a rééquilibré un peu les choses, en proposant en général deux versions des nouveaux skins importants. C'est toujours pas la fête de la customisation, mais ça progresse.


  2. Les bugs vont et viennent aussi vite que les mises à jour. C'est toujours surprenant de voir qu'ils maîtrisent aussi mal ce concept de "playtest", repoussant régulièrement la sortie d'une mise à jour, ou retirant du jeu un ingrédient buggé. Pire encore, depuis que je joue à Fortnite, donc un an, le bug des écrans de fins du PvE sont toujours régulièrement buggés. Incroyable qu'ils soient infoutus de corriger ce bug.



Au final, après environ 625h de jeu au global, Fortnite n'a pas foncièrement changé mais devient toujours plus riche, plus complet, plus à l'écoute de sa communauté semble-t-il. Il expérimente toujours divers concepts de BR, conserve son design unique, corrige les bugs selon la météo, vend toujours ses skins à des prix délirant, et a rendu Epic plus riche (3 milliards de bénéfices) en une seule année que tous les plus gros éditeurs du secteur (les actionnaires sanguinaires d'EA et d'Activision doivent saigner des yeux comme jamais). A suivre...

Dark_Inquisitor
7
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le 25 juin 2018

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