Version PS3 (Remastered)


DÉVELOPPEURS : SONY SANTA MONICA


De par son immense popularité depuis son arrivée sur le marché des jeux vidéo, la Playstation 2 a su attirer bon nombre de développeurs pour s’offrir un catalogue conséquent. Tous types de jeu a ainsi pu voir le jour sur la console de Sony, une part belle étant faite aux jeux d’actions et beat them all. Et comme quantité ne rime pas toujours avec qualité, plus d’un titre s’est avéré décevant une fois manette en main. Pourtant, quand il s’agit des petits gars de Sony Santa Monica, on a le droit à la naissance de ce qui deviendra l’une des licences phares du constructeur nippon.


God of War. Sans être la référence technique des beat them all, il en est pourtant la vitrine commerciale, la pierre angulaire du genre depuis son excellente approbation par l’ensemble des joueurs. De par ses qualités intrinsèques, mais également par son simple héros. Kratos, fier guerrier spartiate, multiplie les conquêtes au fil des batailles. Jusqu’à un affrontement contre les redoutables perses, qui n’ont aucun mal à mettre en déroute l’armée de Sparte. Désespéré face à l’échec le plus cuisant de sa carrière et face à sa mort imminente, le mortel s’adresse en dernier recours au dieu de la guerre, Arès, l’implorant de venir à son secours en lui promettant son âme en retour. Un pacte auquel la divinité répond favorablement, sauvant ainsi Kratos, mais le condamnant à 10 ans de massacres sans relâche et de servitude. Devenu marionnette de son nouveau maître, Kratos en viendra même à massacrer sa propre famille. N’ayant plus d’autre but que de se venger d’Arès, le guerrier s’en remet à Athéna pour pouvoir vaincre le dieu de la guerre.


D’apparence classique dans son récit de vengeance, le scénario de God of War se laisse suivre, la quête désespérée de Kratos vers la rédemption s’apparentant comme seule motivation. Prenant place dans un univers (celui de la mythologie grecque) au final bien peu usité dans le monde des jeux vidéo, c’est une véritable bouffée d’air frais qui vient saisir le joueur. Toutefois, il ne faut pas là s’attendre à un respect strict des grandes figures de la Grèce Antique, seulement à une source d’inspiration. Les nombreux flashes back parsemant les cinématiques permettront surtout au joueur de comprendre comment Kratos en est arrivé là. Dans le traitement du tout et de son rendu, le studio de développement se plait surtout à embrasser un aspect très hollywoodien, se basant sur une mise en scène des plus grandiose. Et, là encore, c’est assez révolutionnaire pour un titre de 2005, l’inspiration cinématographique n’étant alors guère répandue. Aussi, les plans de caméra sont particulièrement réussis (je pense notamment à Kratos escaladant la façade du temple de Pandore sur le dos du titan Kronos), se basant régulièrement sur une échelle de démesure tel l’affrontement du prologue face à l’Hydre, excellente introduction pour marquer le souffle épique de l’aventure qui se profile. Une caméra fixe qui peut toutefois montrer ses limites à certains moments : il se peut en effet que les ennemis soient hors champ, le joueur ne pouvant ainsi apprécier la distance qui les sépare du personnage. Un défaut toutefois minime qui ne vient jamais réellement desservir la progression.


Des combats, Kratos en aura à foison, affrontant un bestiaire assez riche, puisant là encore dans le folklore de la mythologie grecque. Des soldats basiques aux cyclopes en passant par les centaures, tous sauront montrer plus ou moins de résistance au Fantôme de Sparte. Et certains pourront bien faire mal en quelques coups. Une très bonne chose, la difficulté du soft n’étant ainsi pas dû uniquement à une surabondance d’adversaires. User des contres et de la roulade d’esquive deviendra ainsi fortement nécessaire en mode difficile.
En revanche, là ou l’on peut relever une certaine déception, c’est au niveau des boss. Peu nombreux et guère mémorables, on en vient jusqu’au boss final qui s’avère bien décevant. Offrant un design assez douteux (les cheveux de feu et les pattes d’araignées dans le dos), Arès se révèle inutilement looong, mal construit (la phase des clones venant prendre part au combat sans réelle logique) et d’une difficulté proche de l’absurde (dont les fameux clones, encore !). Un comble pour un beat them all, qui pouvait pourtant se targuer d’adversaires de grande classe. Même le Minotaure, mal amené, se révèle simplement trop répétitif, tandis que l’Hydre est bien trop rapide.
Heureusement, si le point précédent vient quelque peu noircir le tableau, le système de combat s’avère très plaisant. Moins technique que ne pourra le proposer plus tard un Bayonetta, il propose un enchainement de quelques combos permettant de varier les mouvements (pour peu que l’on abuse pas du carré/carré/triangle). Se basant sur les coups rapides mais plus faibles et les coups plus lents mais plus puissant, le joueur a ainsi le choix de varier ses attaques. Tous puissants et brutaux, ils participent grandement à la dynamique du titre, encore plus mise en relief par la brutalité des mises à morts de Kratos. Mises en scène par des QTE renforçant l’aspect spectaculaire, elles laissent le féroce guerrier démembrer ou décapiter joyeusement tout ce petit monde, ne rechignant pas sur quelques belles giclées d'hémoglobine. Ames sensibles s'abstenir. En parallèle, quelques pouvoirs magiques gracieusement offerts par les Dieux viendront compléter les possibilités. En plus de ces lames dévastatrices, Kratos pourra également compter sur l’épée d’Artemis pour varier les instruments de travail, et pourra même passer des uns aux autres à la volée. Toutes ces compétences sont de plus améliorables, moyennant une quantité d’orbes suffisante. Faire monter les armes en niveau permettra de débloquer de nouveau coups, tandis que les pouvoirs magiques atteindront un niveau dévastateur à leur maximum. Toutefois, tout ne pourra être améliorable jusqu’au dernier niveau, il faudra donc faire un choix selon son style de jeu. Une réelle puissance ne sera de toutes façons nécessaire que dans les modes de difficulté les plus élevés, le jeu se montrant bien généreux en orbes de vie dans les autre. A ce titre, seule la possibilité de récupérer de l’énergie en tuant des innocents laisse dubitatif, le scénario et la personnalité de Kratos ne justifiant pas sa volonté de s’en prendre ainsi à tous.


Au-delà des combats, God of War évite l’écueil de son avancé en lorgnant davantage vers l’action/aventure dans sa deuxième partie. Le temple de Pandore est ainsi l’occasion de faire la part belle aux énigmes couplées à quelques phases de plate-forme. Plutôt basiques, celles-ci permettent de varier les phases de jeu et, bien que les sauts de Kratos ne soient pas de la plus grande précision, l’ensemble reste d’une qualité suffisante pour ne pas être frustré. Ces passages permettent de rythmer la progression, et certains coffres s’avèrent même bien cachés (hors champ de la caméra). Ceux ci renferment des orbes (verts pour la santé, bleu pour la magie et rouge pour l’amélioration des armes), mais aussi des yeux de gorgones pour accroitre la barre de santé et des plumes de phénix pour améliorer la quantité de mana. De quoi laisser trainer son regard dans le décor autrement que pour apprécier l’immensité autour de Kratos, avant de replonger dans le feu du combat.


Malgré sa simplicité d’apparence, Kratos se présente comme un anti héros au charisme certain, invitant le joueur à le suivre dans ses pérégrinations pour se venger d’Arès. Mortel renonçant à se résigner à sa condition, le guerrier spartiate n’aura de cesse d’affronter des vagues d’ennemis, massacrant tout opposant sans faillir. Et quand il le faut, il n’hésitera pas à recourir à ses méninges pour résoudre quelques puzzles. Fort d’une aventure portée par un souffle résolument épique, marqué par une violence jouissive et des combats d’une réelle intensité, God of War pêche seulement par ses boss peu nombreux et décevant, ainsi qu’une durée de vie (une dizaine d’heures de jeu) un peu courte, mais bien rythmée. Le Dieu de la guerre est mort, vive le Dieu !


LES PLUS :



  • Une mise en scène digne des plus grands blockbusters

  • Des combats violents et d’une dynamique délicieuse

  • Kratos, héros malgré lui


LES MOINS :



  • Aventure rythmée mais courte

  • Un peu chiche en combos disponibles

  • Boss décevant, boss final raté

David_AVINENC
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Créée

le 16 déc. 2019

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David_AVINENC

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