Une maison et une vie désertées. Le jeu de la solitude, du secret et de l'abandon.

Je précise d'emblée que j'ai eu la chance de pouvoir jouer gratuitement à Gone Home (jeu gold sur xbox live). Et même si la note qu'on attribue à un jeu ne devrait refléter que sa qualité intrinsèque, je comprends aisément que celles et ceux qui auront déboursé 19€ pour l'acquérir ne pourront s'empêcher de traduire en points de note le sentiment d'arnaque qu'ils auront ressenti en reposant la manette/le clavier.

Malgré ses évidents défauts (durée de vie, qualité graphique, révélations cachées dans des endroits peu cohérents etc.), Gone Home m'a énormément plu car c'est un jeu de silence, de secrets dissimulés et de solitude : un univers qui retranscrit parfaitement la détresse et l'isolement de l'histoire d'amour homosexuelle qu'il déroule en fil rouge.
Gone home parvient à mettre en place des mécaniques de jeu qui immergent le joueur dans l'histoire qu'il a décidé de mettre en scène : les passages secrets, les pièces désertées, les coffres à ouvrir sont d'abord imposés sans raison au joueur qui se demande bien ce qui le pousse à avancer dans cet univers froid et sans saveur avant qu'il ne saisisse l'intrigante ressemblance entre la maison qu'il explore et la vie de cette adolescente qu'il découvre marginale, isolée, poussée au secret et à la solitude par des parents qui nient sa nature profonde.

Je suis aisément parvenu à pardonner au jeu son manque d'ambitions/de moyens tant j'ai trouvé touchante et réussie cette mise en abysse de l'histoire par les mécanismes de jeu qu'il développe.
Définitivement à jouer si disponible à moins de 10€.