Il y a du léger SPOILER. Léger, mais SPOILER quand même.

Si je devais résumer la partie narrative, sans prendre encore en compte les mécaniques de jeu centrales, ce qui est sans doute une erreur quand on parle de jeu vidéo, je dirais qu’au global GTAV se tient. Légèrement penché comme la Tour de Pise, mais sans menace de s’écrouler sur lui-même. Il est un peu trop cynique parfois, pas assez attentif à nous faire aimer les amis des héros, s’attendant sans doute à ce que l’on s’attarde avant tout sur notre trio de protagonistes tarés. Cela pose clairement problème au premier tiers, voire à la première moitié du jeu, mais il parvient à se rattraper avec quelques intervention assez hilarantes et touchantes, comme Michael qui balance un ordinateur portable au visage du désormais ex-amant de sa femme, ou Trevor qui succombe à une crise de larmes en ramenant l’amour de sa vie dans les bras de son mari sur If You Leave Me Now de Chicago. De même le système de sorties, bancal puisqu’il y a peu d’activités valables à faire à plusieurs, se voit contrebalancé par des coups de téléphones qui donnent plus régulièrement des conversations sympathiques, ainsi que Life Invader et ses statuts en rapport avec la trame principale. Cette trame principale dont on regrettera forcément l’aspect éculé (on ne travaille encore une fois pas à son compte, mais pour une organisation policière quelconque) et surtout la toute fin qui ramène de nul part des antagonistes dont on a pas entendu parlé depuis une plombe, elle reste agréable à suivre par sa légèreté de ton et son rythme.

Côté mécaniques de jeu, Grand Theft Auto V est une grosse machine qui fonctionne pour (dans le but de) satisfaire les deux clans séparés par le quatrième épisode. Si on ne prend garde qu’aux jeux dans le jeu, qu’aux mécaniques revues pour être plus jouables, plus agréables, plus instantanées, le titre bénéficie de vraies possibilités d’amusement immédiat. Il embrasse également sa dimension boîte de déguisements, offrant au joueur de quoi faire sa tambouille en terme de role-play en-dehors des gros braquages. Pour les joueurs bouddhistes de l’école du milieu, la recette n’est pas forcément la bonne. Choisissant une linéarité à toute épreuve sur les grosses missions principales qui ne peuvent être résolues que de deux manières déterminées avant l’assaut, enlevant ainsi la possibilité de création sur le terrain et d’improvisation de la part du joueur, ils seront face à une quintessence de la génération HD ; du spectacle et des phases scriptées pour le meilleur et pour le pire.


Au final, oui j’ai aimé GTAV. Je l’ai adoré même. J’y ai trouvé une source d’immersion fantastique, un jeu drôle et un jeu de rôle. Incarner chaque personnage apporte son lot d’activités et d’immersion. Le jeu évidemment fait un travail technique hallucinant sur les machines dont il clôt la génération ; c’est beau à sa damner, malgré un aliasing assez prononcé sur ma version PlayStation 3. La direction artistique n’est pas en reste et la bande-son revient au niveau de San Andreas avec de quoi satisfaire à peu près tout le monde. Le seul vrai reproche, que je n’ai pas amené jusqu’à présent parce qu’il va me permettre de parler de l’avenir de la saga, c’est l’absence d’un personnage féminin jouable. Une ambiance entre-testicules qui commence à être un peu, voire très pesante.

PS: Ma critique ne concerne que le mode solo et n'est que l'assemblage des résumés de chaque partie d'une critique initiale...bref si vous avez le courage de lire beaucoup (beaucoup (beaucoup)) il y a une version longue sur mon blog.

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le 21 janv. 2014

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seblecaribou

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