Remember to turn off your cell phones, and please don't masturbate

Ma première expétience avec la franchise Grand Theft Auto eut lieu alors que je devais avoir dans les 12 ans. Il s'agissait de GTA 2, sur Playstation.

C'était moche, curieusement vu de dessus et un concert de voix-off lançait un «oooh» de dépit si l'on venait à mourir. Mais il y avait déjà de quoi être fasciné dans ce jeu par le traitement de la criminalité et des guerres de gangs. Et puis y avait un tank, quoi ! (Je suis aujourd'hui un adulte honnête et équilibré si vous vous posez la question).

Je n'ai jamais eu la possibilité de jouer à GTA Vice City (l'un de mes plus grands regrets à ce jour) mais j'ai pu passer une centaine d'heures sur GTA San Andreas, totalement pris par son histoire, son univers, la variété de ses paysages, ses easter eggs, etc.
Après la petite déception que fut pour moi GTA IV (trop gris dans l'ensemble, une simple métropole tentaculaire peu variée, reste cependant le personnage intéressant de Niko Bellic), j'attendais avec beaucoup d'impatience de pouvoir à nouveau explorer San Andreas via le nouvel opus GTA V.

Chose rare, j'ai acheté le jeu le jour de sa sortie. Et il s'est montré à la hauteur de mes attentes.

Le principe de contrôler 3 personnages m'avait laissé perplexe lors des premières annonces concernant le jeu, mais le tout est bien fichu et l'on prend un réel plaisir à jongler entre les protagonistes. Chacun dispose d'un background fouillé, que ce soit Franklin qui souhaite se sortir du ghetto, Michael -pour qui j'ai eu le plus d'empathie- désirant retrouver une vie sans histoire après s'être rangé des bécanes, ou encore cet agent du chaos taré qu'est Trevor, immonde rejeton d'un Gremlin et de Murdoc Niccals, dont il reste bien difficile de comprende les motivations.

L'environnement dans lequel évolue les trois compères est d'une incroyable richesse et d'une variété digne de GTA SA. La carte s'inspire d'ailleurs directement de ce dernier, même si elle s'est vue réarrangée (à moins de supposer que San Fierro et Las Venturas soient maintenant sous les eaux). Les clins d'oeil au précédent jeu font d'ailleurs plaisir: le mont Chiliad, Vinewood et ses rues en épingle, le barrage, Verona beach...
Mais la force du titre repose avant tout sur son histoire et les liens entre les trois protagonistes, le passé de Michael et Trevor étant peu à peu révélé à travers les yeux de Franklin. Cependant, les missions ont beau s'enchaîner, l'intrigue n'avance pas des masses et l'on ne voit pas bien où l'on va jusqu'au dernier quart de l'aventure. L'envie d'en découvrir plus à la fois en terme d'histoire et de possibilité de gameplay m'ont poussé à privilégier les quêtes (principale et secondaires, ces dernières apportant leur lot de personnages tarés propres à la franchise) à l'exploration de l'île (pourtant gigantesque).

Malgré quelques missions qui sortent du lot, on reste bien souvent dans l'habituel combo fusillades-courses poursuites fidèle à tout GTA qui se respecte. Mais qu'importe, c'est la trame entourant chacune des missions qui les rend unique malgré l'apparente répétitivité. En parlant de courses-poursuites, celles avec la police n'ont rien à voir avec les précédents jeux et montre une police plus intelligente (et très exaspérante lorsque l'on débute en ayant en tête le système des précédents opus) nécessitant réactivité et sang-froid pour trouver les meilleurs cachettes afin qu'elle daigne nous lâcher la grappe.

Évidemment, l'intérêt de GTA V repose dans les braquages tant mis en avant par les développeurs: nécessité de jongler judicieusement entre les personnages, de bien décider qui recruter en annexe (chauffeur, pirate informatique...), de choisir entre différents plans d'attaque...
Le résultat se montre en réalité légèrement décevant, d'une part parce que les choix préliminaires n'impactent que très peu le montant final du casse, et d'autre part parce que sur les presque 70 missions que comptent le jeu, à peine 4 ou 5 sont des braquages de grande envergure.
De plus, seul le dernier de ces braquages permettra de gagner une somme suffisante pour se faire réellement plaisir dans le jeu en permettant de s'offrir différentes propriétés ou véhicules jusque-là hors de prix.

Autre reproche du jeu: sa -relative- facilité par rapport à ses prédécesseurs. Ainsi, une fois qu'un véhicule se retrouve sur le dos après avoir mal négocié un virage ou un crash, une simple pression sur la gâchette permet de le remettre sur ses roues. C'est magique, mais assez irréaliste. En plus d'enlever tout le stress lier au fait de se planter bêtement en bagnole (responsable d'une bonne partie de mes échecs de missions dans GTA SA et GTA 4). De même, nouveauté non-négligeable apportant d'autant plus de facilité au soft :la santé des personnages se restaure automatiquement (jusqu'à 50% si celle-ci passe en-dessous de ce cap).
Même les courses de voitures, inhérentes à tout jeu GTA, sont d'une grande simplicité puisque la compétence spéciale de Franklin lui permet de ralentir le temps lorsqu'il conduit.
Bref, inutile de préciser qu'aucune mission du jeu ne présente une difficulté telle qu'il est nécessaire de la recommencer 10 ou 20 fois pour enfin en le voir bout (follow the damn train, mh?).

Bon au moins la conduite est bien plus agréable et fluide qu'elle ne l'était dans GTA 4 et ses deux épisodes affiliés (quelle plaie c'était !). Par contre la gestion des personnages est malheureusement restée la même (vous savez, cette impression de contrôler un obèse sous sédatif se déplaçant constamment sur du verglas). Il aussi amusant de voir qu'il est maintenant possible de cogner ses personnages contre les murs ou de les faire dégringoler des escaliers si on saute au mauvais moment.

Pour ce qui est de la critique de la société contemporaine (GTA oblige), c'est assez drôle dans l'ensemble mais pas franchement d'une impertinence folle. Se lâcher sur les atteintes à la vie privée du combo Google-Facebook-Twitter, sur la télé-réalité ou encore sur les hipsters, c'est toujours rigolo et appréciable mais déjà vu.

Au final, même si je ne connais pas la carte dans ses moindres détails (contrairement à celle de GTA SA), j'en ai suffisamment vu pour apprécier l'immensité de l'oeuvre. Le travail réalisé sur les trois protagonistes n'en fait pas une coquille vide (même s'il est dommage que la quête principale ne nous envoie pas visiter plus en détail la prison de Sandy Shores ou le mont Chiliad par exemple). GTA V est une merveilleuse expérience vidéoludique et ses quelques défauts restent largement excusables. Il s'agit plus que vraisemblablement du chant du cygne des consoles actuelles.
Atnam
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les jeux sur lesquels vous avez passé le plus de temps en 2013

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le 12 nov. 2013

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Atnam

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