Brat out of Hell!

Hades est l’exemple même d’un jeu disponible en accès anticipé et qui parvient à utiliser pleinement son temps pour offrir une expérience finie et presque exempte de bugs. Un an après, on récupère un jeu au polish impressionnant et avec non seulement une meilleure balance en matière de difficulté mais aussi en matière de quantité de contenu disponible pour une version 1.0.

Rage against the Machine
Dans Hades, il est question de combattre des créatures de l’enfer, d’emmagasiner des ressources et une fois notre mort arrivée les utiliser afin d’améliorer nos statistiques ou nos compétences. Ce qui différencie le jeu des autres rogue-lite c’est qu’il le fait avec style et un côté narratif que seul Children of Morta arrive à approcher.

On commence le jeu avec très peu de vie et surtout un armement très limité que l’on étoffera plus tard grâce à des clés que l’on trouvera comme récompense une fois la salle dans laquelle on se trouve est vidée de ses ennemis. Les premières heures de Hades sont passionnantes avec des découvertes par dizaines que ce soit en matière de créatures à affronter, de parties scénarisées ou d’avancée de notre personnage.

Une fois les différents symboles liés aux salles, on comprendra vite qu’il faut privilégier les clés et les cadeaux comme récompenses. Pourquoi des cadeaux? Et bien, on a la possibilité de faire des offrandes aux différents personnages et autres dieux que l’on rencontre lors de notre périple. Ces offrandes nous ouvriront de nouveaux pans complets de scénario mais nous donneront aussi des objets qui nous aideront dans nos combats.

Chaque personnage et dieux nous offrira des bonus, des magasins spécifiques et autres bonus que l’on devra choisir dans une liste aléatoire et qu’il faudra appréhender afin d’être certain de faire les bons choix. Hades a d’ailleurs la très bonne idée d’être sélectif au début et de ne pas nous perdre sous les compétences et les autres bonus passifs.

Non seulement chaque dieu à son style de combat mais il nous donnera également des passifs qu’il sera possible de cumuler avec d’autres dieux. Autant vous dire qu’avec autant de dieux (et autres demi-dieux) différents, les possibilités sont presque illimités même certaines combinaisons sont plus fortes que d’autres en début de partie.

Trois têtes valent mieux qu’une
Hades propose un système de combat simple mais diablement efficace avec de très nombreuses armes différentes qui disposent d’un tir principal et d’un tir secondaire et un lancer qu’il sera possible de modifier à loisir au grès de nos découvertes divines. A chaque rencontre on pourra choisir une compétence qui pourra altérer ou modifier un de ces tir ou notre vitesse de déplacement.

Ces compétences pourront également être améliorées grâce à des marteaux ou par le biais de futures rencontres que l’on fera plus tard dans le jeu. Il y a mille et une façon de jouer dans Hades et on trouvera toujours un style de combat qui nous plaira que l’on aime les combats au corps à corps ou à distance avec l’arc ou d’autres armes que je ne citerais pas pour éviter les spoils.

Combattre dans les enfers d’Hades est un réel plaisir tant les combats sont nerveux et fluides. Même s’il peut arriver que l’on soit un peu perdu devant le nombre des ennemis ou les effets des sorts et autres compétences, on arrive toujours à se situer à éviter les coups grâce à un système de dash non seulement bien pensé mais aussi magistralement bien implémenté.

Il nous sera possible d’éviter les coups, de passer au dessus des effets de zones mais également de traverser des éléments du décor afin d’aller se battre de façon plus posée et moins dangereuse. Certaines compétences ajouteront des effets dévastateurs au dash comme des éclairs, des lames tournoyantes ou encore des renvois de projectiles.

Vous l’aurez compris, il y a énormément de choses à apprendre et à maîtriser dans Hades mais le jeu rend l’apprentissage fun et ludique. On est jamais débordé d’informations, on joue, on meurs, on recommence mais toujours dans l’amusement et surtout la découverte d’une véritable histoire.

Nyx in the Styx
Hades est un pur bijou que ce soit au niveau du gameplay ou de la direction artistique. C’est une évidence et il suffit de regarder quelqu’un y jouer pour s’en rendre compte néanmoins il y a un autre point où le jeu éclate littéralement la concurrence, c’est sa narration et l’histoire qu’il nous raconte au travers de nos actions.

J’irais même presque à dire que l’histoire est l’aspect le plus fort du jeu tant on découvre de nouveaux dialogues, de nouvelles scènes mais aussi de nouveaux personnages tout en jouant et en progressant de façon régulière. Il y a toujours quelque chose à faire, quelqu’un à qui parler ou une nouvelle scène servant l’histoire dans nos parties.

Hades a également la brillante idée de disposer d’un doublage intégral de tous les personnages en anglais. Au niveau qualitatif, on est à des années lumières de ce que peut proposer la concurrence avec des acteurs qui jouent juste, des voix qui se marient à merveille avec les personnages et une réelle implication émotionnelle dans les interventions. Au pire on regrettera de ne pas avoir de voix françaises mais sincèrement je ne suis pas certain que cela aurait fait honneur au jeu tant certaines versions françaises sont bâclées.

Autre gros point fort, l’identité visuelle du jeu. Les personnages de Hades sont sincèrement tous magnifiquement illustrés et on appréciera à sa juste valeur le travail de design et surtout la diversité culturelle des dieux. C’est logique si l’on se place au plan géographique de la mythologie mais cela apporte un réel plus au jeu. Mention spéciale à Cerbère, Meg, Nyx et Dusa qui sont remarquables en matière de design.

Supergiant Games oblige, on bénéficie d’une bande son phénoménale qui mérite non seulement l’achat mais également une écoute attentive. Il n’y a qu’à voir le nombre de reprises de titres comme Out of Tartarus pour se rendre compte de l’impact de la bande son. Sachant que les titres des chansons divulgachent un peu l’histoire, privilégiez une écoute intégrale une fois le jeu terminé une première fois.

Chaos Divine
Hades est un jeu qui peut se terminer en quelques heures pour peu que vous ayez l’habitude de ce genre de jeu mais si vous souhaitez débloquer la vraie fin, il faudra compter plus de 70 heures. Il faudra bien entendu pas mal de runs pour espérer vaincre le boss final du jeu une première fois (environ 25 me concernant) et vous vous doutez qu’il en faudra encore bien plus encore!

Le jeu n’est pas forcément très difficile mais il existe des moyens de simplifier l’aventure avec l’activation d’une option nous permettant de devenir plus fort automatiquement à chaque mort. C’est à la fois super intelligent et brillant comme concept. Le jeu est également bien plus facile que lors de sa version Accès anticipé mais c’est logique vu les améliorations apportées aux compétences et au déplacement du personnage.

Avec ce système, Hades permet à tout le monde de jouer sans forcément se sentir dévalorisé en devant baisser le niveau de difficulté ou de passer en facile. Pour moi c’est une trouvaille géniale qui mérite vraiment que l’on en parle car cela indique vraiment à quel point Supergiant Games a réfléchi au concept et à tenter de redéfinir ce que peut impliquer la difficulté dans un jeu sur le mental du joueur.

Hades est intégralement en français dans le texte et il peut se jouer au clavier-souris ou directement à la manette. Le jeu a énormément évolué par rapport à sa phase d’accès anticipé en bien mais également dans sa progression. Le jeu est bien plus complet et intéressant désormais.

Au final, Hades est très certainement un des meilleurs jeux de l’année et je suis ravi qu’il soit enfin disponible sur Steam afin que plus de joueurs puissent y jouer. C’est une tuerie ludique et une véritable claque artistique. C’est très certainement le meilleur rogue-lite que j’ai pu tester et désormais j’ai hâte de voir ce que va nous proposer Supergiant Games. Foncez l’acheter, vous ne le regretterai pas.