Par Vincent Montagnana

Divergences esthétiques, dichotomie souris-clavier délicate à retranscrire sur joypad, l'histoire d'amour-haine entre consoles et FPS a connu de nombreuses secousses affectives, des adaptations plus ou moins accomplies des grands classiques PC (de Half life à Unreal tournament) aux tentatives désespérées de créer des standards sur console (Outtriger sur Dreamcast). De fait, le potentiel de réussite de Halo, première véritable killer-app autoproclamée de la Xbox, ne tiendrait pas tant au fait que le jeu innove et transcende les caractéristiques du genre, mais plutôt de son aptitude à proposer une jouabilité satisfaisante sur joypad. Un stick analogique pour avancer / reculer / marcher de côté, un autre pour diriger le champ de vision : pour les habitués de Resident evil-like, ou MGS-like, pas facile de s'adapter à une maniabilité aussi segmentée. Le récent échec de Max Payne, "third person shooter" répondant aux mêmes attributs de manoeuvrabilité, sur PS2, l'a malencontreusement prouvé : le challenge n'était pas gagné d'avance pour l'équipe de Bungie.

Si Halo a largement mérité les lauriers qu'on lui a tressés ici ou là, c'est donc bel et bien parce qu'il est parvenu à rendre le contrôle bipolaire de son cyborg-guerrier sur-armé supportable. Un petit temps d'adaptation pour les réfractaires aux FPS et puis, ça devient vite une seconde nature, à peine brisée par le maniement des divers véhicules -jeeps, vaisseaux, etc.-, nettement plus pénibles, surtout dans des espaces confinés. Mais est-ce suffisant pour démarquer le wannabe-a-hit de Bungie ? Pour être franc, le point fort de Halo, c'est indiscutablement les extérieurs : une planète bucolique, entachée çà et là de quelques constructions extra-terrestres. Rien de bien original, mais le côté champêtre de Halo est un véritable régal pour les yeux. Et permet à ceux qui auraient du mal avec l'esthétique PC-SF de rentrer en douceur dans un univers qui diffère notablement de la plupart des productions nippones sur console. Le scénario quant à lui ne casse pas trois pattes à un canard, même s'il se complexifie parfois à grands renforts de ramifications emberlificotées. Qu'importe : cette lutte aliens intégristes religieux (!) vs. humains acculés permet de rappeler aux plus cinéphages les meilleurs moments de référents on ne plus classiques. De Starship troopers -un "débarquement" sur une plage paradisiaque en compagnie de marines déchaînés, l'infiltration nocturne d'une base ennemie le sniper à la main-, à Predator -la lutte désespérée d'un petit groupe de soldats contre une créature surhumaine en combinaison de camouflage optique- en passant par Aliens -un épisode marécageux franchement flippant. (...)

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Chro
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le 7 avr. 2014

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