Un code-barre un peu trop scanné

La saga Hitman n'a jamais brillé par son scénario. Et ça n'a jamais dérangé personne, jusqu'à Absolution en 2012, délaissant la liberté d'action pour une histoire plus dirigée, et des checkpoints remplaçant les sauvegardes manuelles. Cette nouvelle trilogie reprenait donc la formule des anciens jeux avec un scénario anecdotique, voire incompréhensible sur fond de Constant, ICA et Providence. Troisième et dernier épisode oblige, ce Hitman 3 essaye d'innover afin de clôturer tant bien que mal ses intrigues au lieu de nous servir une collection de maps entrecoupées de cinématiques comme d'habitude.

Malheureusement, ces passages dirigés coupent plus du jeu qu'autre chose, rappelant Absolution par moments, la fin de Blood Money dans d'autres. Et surtout, malgré de jolis univers -la soirée techno dans le hangar berlinois et l'architecture du vignoble argentin en tête-, la plupart des niveaux se révèlent assez petits et peu inspirés. Comme si les développeurs avaient déjà épuisé toutes leurs cartes dans les deux précédents jeux. Pourtant, ce troisième essai n'est pas avare en bonnes idées sur le papier, tombant malencontreusement vite à l'eau une fois la manette en main. En proposant une enquête au sein même de la mission, le niveau du manoir augurait un réel Knives Out interactif. Mais, la partie de plaisir tourne à la facilité, tant tout nous est montré sans le moindre effort. Enfin, le dernier niveau, sorte de couloir sur rails empruntant autant à la direction artistique de Life Is Strange qu'à un fameux niveau d'Uncharted 2, s'avère incroyablement plat et pauvre en contenu si vous choisissez l'infiltration. Il faut donc passer en mode bourrin, même si ce n'est pas vraiment pour ça qu'on joue à Hitman.

Allez 47, on te pardonne pour cette fois. Reviens-nous dans quelques années avec un costume flambant neuf et ce sera déjà oublié.