L'infiltration, la vrai

Hitman fait partie de ces sagas de jeux vidéo auxquelles je n'avais jamais touché auparavant et qui ne me tentait pas du tout, mais alors pas DU TOUT. Tous les retours que j'avais entendus sur les différents opus de la série semblaient décrire un jeu exigent demandant de la patience, de l'écoute, de l'attention et de la prise d'initiative. En bref, tout l'inverse des standards actuels auxquels j'étais habitués et qui consistent plutôt à prendre le joueur par la main pour éviter qu'il ne se sente perdu ou abandonné.

Mais un jour, le premier épisode reboot édité par IOI interactive s'est retrouvé offert comme jeu du mois par le PlayStation plus, et pour une fois la curiosité m'a poussé à en profiter pour le télécharger, et autant dire que je ne regrette pas. C'est bien simple, cette nouvelle trilogie Hitman fait désormais très largement partis de mon top 5 des meilleurs jeux auxquels j'ai joué.

(J'en profite pour préciser que cette critique concerne bien les 3 épisodes de la trilogie, et non pas seulement le dernier, puisque chaque opus forme ensemble un seul et unique gros épisode.)

Alors, Hitman c'est quoi ? Pour résumer grossièrement, on peut dire qu'il s’agit d'un jeu puzzle bac à sable camouflé derrière une façade de jeu d'infiltration. On y incarne l'agent 47, un tueur à gage effectuant différentes missions d'assassinats à travers le globe pour une organisation secrète. A chaque mission, le joueur est placé sur une grande carte remplie de personnages, et doit atteindre et tuer sa cible, si possible sans se faire remarquer.

Le postulat de base est donc très simple, mais le jeu brille par son exécution. En effet, il n'y a pas UNE bonne façon d'effectuer sa mission, et le jeu ne va de toute façon pas guider le joueur dans une voie particulière : chaque carte est remplie de tout un tas d'opportunités diverses et variés menant chacune à des directions différentes. Pour les découvrir, il faut écouter les conversations, espionner, se fondre dans la masse, récupérer des objets importants, analyser son environnement, etc ...

La nuance par rapport aux autres jeux d'infiltrations (en plus de la pluralité de chemins disponibles) est que le joueur doit se camoufler en se faufilant dans la masse. Ici, il n'est pas nécessairement question de se cacher derrière un mur ou de se déplacer accroupis pour échapper au regard des gardes. Le jeu propose plutôt une mécanique simple mais qui révolutionne toute la dynamique du gameplay : les déguisements. En effet, il est possible d'assommer un membre du personnel pour lui voler son uniforme et ainsi avoir accès à certaines zones interdites au public.

Chaque carte est donc conçue comme un grand puzzle au sein duquel il faudra alterner entre différents costumes tout en analysant son environnement pour venir à bout d'une opportunité et éliminer sa cible. Pourquoi ne pas se déguiser en cuisinier et empoisonner un plat ? A moins qu'il soit plus simple de se faire passer pour un journaliste et obtenir un entretient particulier avec notre victime ? Le jeu offre une liberté qui peut être désarmante au début, et c'est pourquoi les développeurs ont prévus des aides permettant aux joueurs les plus désarçonnés de repérer les opportunités plus facilement.

Il faut également préciser qu'IOI interactive ne manque pas d'humour et que la plupart des opportunités d'assassinats se font avec un ton d'humour noir sadique franchement jouissif, surtout que la plupart des cibles sont présentées comme des personnes franchement peu fréquentables.

Cependant il est important d'être prévenu : si au total les trois jeux offrent un nombre de missions plutôt conséquent (sans compter les DLC), chaque jeu prit individuellement ne propose pas plus de 5 ou 6 cartes. Cela peut paraître peu, mais chaque carte étant faite pour être rejoué encore et encore pour découvrir toutes les possibilités (je pense que l'on peut compter plus d'une quinzaine d'heure sur chaque carte pour venir à bout de toutes les opportunités, sans compter les défis), vous en aurez pour votre argent.

Il faut également préciser que l'histoire est très secondaire (bien qu'elle prenne une place plus importante dans le troisième opus), c'est bien pour son gameplay que le jeu vaut le détour.

En fait, à part les quelques bugs, la rigidité des animations et une petite répétitivité je ne vois pas de véritable défaut à cet trilogie Hitman que je recommande chaudement.