Court (à moins de vouloir jouer le scoring, le jeu est parfaitement taillé pour cela) et intense, on ne ressort pas indemne de Hotline Miami. Tout comme le film Drive de NWR dont il s'inspire très fortement, ce jeu m'a foutu une bonne claque. L'ambiance est particulièrement remarquable. Le jeu a beau être moche, la direction artistique est phénoménale. Le pixel art crade et psychédélique à souhait, totalement maitrisé, la musique (cette merveille) parfaitement choisi et rythmée, les protagonistes aussi mystérieux que barrés, et tout plein d'autres détails, donnent presque le tournis plongeant ainsi le joueur dans une sorte d'état second à l'instar du dorénavant célèbre "Jacket" (à ma connaissance, ce nom provient de la communauté, celui ci n'étant pas cité dans le jeu... tout comme the Driver dans Drive). Même si je ne pense pas avoir tout saisi à l'histoire (un second run s'imposerait), la narration, étrange mais bien présente, et justifiant parfaitement l'enchainement des niveaux, participe tout autant au sentiment général que dégage l'oeuvre.
Et bien entendu un gameplay dynamique, punchy et prenant, lorgnant du côté du beat et shoot em all. L'aspect "die & retry", fort présent, le jeu se voulant volontairement punitif, fonctionne à merveille car sans temps mort. La moindre erreur, sanctionnée par la mort prématurée de notre avatar, s'enchaine instantanément par le reset du niveau en cours. Niveaux nombreux et dans l'ensemble assez courts, parfois subdivisés en checkpoints. Et comme le jeu offre au final suffisamment de manœuvre au joueur (masque au choix, armes à ramasser, level design), point de frustration. On tente, on s'adapte, on meurt, on tue, et on réussit finalement à vider cette foutue zone. La musique s'arrête. On contemple presque avec écœurement le résultat de notre visite dans les lieux tout en rejoignant notre véhicule. Le téléphone sonne, de nouveau.
Bref, une tuerie <3