Supa Sugoï Neptunia

Hyperdimension Neptunia est une série qui me fait de l'oeil depuis un moment. Le pitch faisant la part belle aux métaphores vidéoludiques, le genre à mi-chemin entre le RPG et le Visual Novel, et le character design très fan service... l'emballage est intrigant ! Qu'en est-il du jeu en lui-même ?

Eh bien franchement ça n'est pas si mal que ça !

Graphiquement, les environnements sont très pauvres, mais on arrête vite de les regarder. En ce sens, si vous avez déjà joué à un Tales Of, c'est à peu près la même chose (en pire mais de peu). Les dessins pendant les phases de dialogue sont, eux, beaucoup plus beaux. Le design des personnages est d'ailleurs très érotisé, et si cela pose problème à certains personnellement cela m'a plu. Mais soyez averti : si c'est cela que vous recherchez, vous risquez d'être un peu déçus parce qu'au final les artworks sont relativement peu nombreux.

Au niveau sonore, le côté J-Pop / électro pétillant change agréablement, mais je dois avouer que je n'y connais pas grand chose dans ce genre. Peut-être est-ce de la mauvaise J-Pop ? Je n'en sais rien. Mais pour un néophyte cela passe bien.

Le système de combat est plus riche qu'il n'en a l'air, même si au bout d'un moment on trouve quelques techniques qui marchent que l'on applique de manière systématique. On apprend vite à abuser notamment des EXE Drives, et à la fin du jeu j'avais une Blanc complètement abusée qui sortait des coups EXE absolument dévastateurs.
On m'avait beaucoup parlé du grind apparent inhérent à la série. Sachez qu'en réalité, même si les boss peuvent être de véritables sacs à PV, pourvu que vous vous organisiez un minimum, vous n'aurez pas à en arriver là. Tout d'abord il est possible de crafter un plan pour rendre les ennemis plus faibles (un mode "facile" déguisé, donc). Ensuite on peut trouver dans beaucoup de maps des monstres qui rapportent ENORMEMENT d'expérience. Au final on monte de niveau très très vite, parfois deux par deux, si on sait s'y prendre. Surtout que toute l'équipe profite de l'XP collectée, pas seulement les membres actifs. J'ai donc trouvé les montées en niveau plus satisfaisantes qu'autre chose.

J'aime également le principe du craft, des plans et des disques. Tout cela s'intègre parfaitement dans le jeu sous forme de méta clin d'oeil.

Quelques mauvais points liés au gameplay cependant : il est impossible de quitter le jeu quand on est en combat. Donc si l'on est confronté à un ennemi vraiment trop puissant ou si on veut tout simplement quitter sa partie, il faut se laisser tuer. Cela fait perdre du temps.
On pourrait éventuellement envisager de s'enfuir, sauf que contre certains monstres très puissants, le même message ne cesse d’apparaître à l'écran : "failed to escape". C'est hyper rageant. Autant désactiver complètement l'option plutôt que de faire croire que c'est possible alors que non.
Il existe bien un item craftable qui permet d'assurer des fuites à 100%. A un moment j'ai eu moi-même envie de me le constituer sauf que... pour cela il fallait récupérer un objet pendant le chapitre 5... et j'étais déjà au chapitre 7 ! Eh oui : il y a des objets que l'on peut rater et qui ne réapparaîtront pas ! Au final je m'en suis passé mais cela m'a coupé l'envie de faire les side quests. Ce n'est pas très grave, je ne partais pas pour faire le 100%, mais cela doit être bien dur de platiner ce jeu.

L'histoire est.. étonnamment agréable à suivre ! J'ai fini le jeu en un peu moins de 20h, et les 8 chapitres se sont enchainé sans souci.
On va donc suivre Neptune, l'incarnation de Sega, qui a perdu la mémoire suite à une mauvaise chute lors de la Guerre des Consoles. Dans sa quête elle va rencontrer les incarnation de Nintendo, Microsoft et Sony, Blanc, Vert et Noire et toutes vont devoir faire front commun contre Arfoire (en référence à l'R4, qui permettait d'émuler des jeux DS) qui cherche à absorber le pouvoir des quatres déesses pour conquérir le monde.
Tout se tient et est plutôt cohérent. Les personnalités des personnages principaux sont bien marquées, et on se prend vite d'affection pour notre équipe. Surtout que les doublages sont bons dans leur genre. C'est du côté des personnages secondaires que la caractérisation pèche un peu, en revanche. CC2, Falcom, Broccoli, MAGES., MarvelousAQL, etc... ont certes des design intéressants, mais ils sortent un peu de nulle part et c'est dommageable car on ne parvient jamais à s'attacher à eux.

Pour conclure, au final on se retrouve avec un jeu vraiment sympathique, dont l'histoire est mine de rien captivante, et les personnages, attachants. C'est donc un bon petit RPG que je recommanderais vivement, notamment ceux souhaitant découvrir un univers Japonais/Japoniais rafraîchissant entre deux RPG occidentaux. Le jeu conserve des défauts depuis sa version originale sur PS3, mais difficile de nier que le "Re;birth" du titre est tout ce qu'il y a de plus mérité.