Les jeux d'ambiance, ça passe ou ça s'fracasse.
L'avantage d'en faire, c'est qu'on peut faire couler n'importe quel défaut dans la trachée comme du miel.
Du moment que ça touche au coeur.
C'est à peu de choses près l'époque où j'ai réellement découvert Miyazaki avec son incroyable Laputa (mon petit préféré). La mélancolie qui se dégage de lieux tombés dans l'oubli, ce rayonnement dont il ne reste plus rien que de la vieille pierre pleine de mousse... Et ce gigantisme hypnotique, écrasant, qui force l'humilité.
Car on n'entre pas dans ce genre de monde en conquérant, juste en petit aventurier contraint. Une petit bestiole brave mais démunie, coincée dans une souricière immense...
Et le silence de mort qui semble nous dire "Vas-y recompte bien, t'es qu'un !". Ce silence, qui fait barrière à toute idée parasite, force l'immersion.
Le gameplay qui va avec est d'une simplicité touchant au génie (je dis c'que j'veux !). Comme si les développeurs s'étaient dit "Faut pas que le joueur regarde trop souvent sa manette pour retrouver les commandes, sinon il va se rappeler que c'est qu'un jeu vidéo."... Alors on dirige son petit cornu de manière dépouillée, intuitive, comme dans un tableau vivant.
Seul vrai combat du jeu : la fin, qui brise le coeur et qui fini de poser les questions auxquelles on a pas forcément envie de répondre, parce que la mélancolie d'Ico est un sentiment qu'on a envie de garder. Et même 14 ans après, je sens l'empreinte de cette expérience vidéoludique.
Si vous n'aviez pas "joué" à Ico, profitez de sa réactualisation pour y remédier !
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