Inside
8.1
Inside

Jeu de PlayDead, Arnt Jensen, Dino Patti et Jeppe Carlsen (2016Xbox One)

Les déveleppeurs du studio Playdead sont des ovnis venus des terres du Nord et du froid. Étrangement on ne pense pas souvent à eux du fait de leur quasi absence de la scène vidéoludique mais force est de constater que le peu qu'ils nous ont proposé a su se garder à l'esprit pour les années à venir et aura grandement impacté l'univers du jeu indé et des jeux de plate-formes dès leur premier titre. Voilà donc 6 ans après la sortie de leur premier titre Limbo, qu'ils nous gratifient aujourd'hui de leur dernière (chef-d')œuvre nommée Inside.


Personnellement je n'étais même pas au courant de la date de sortie de ce titre, et je remercie le Xbox Store de me l'avoir suggéré au démarrage de la console. Je n'ai pas eu à réfléchir bien longtemps pour me décider à télécharger cette perle, sachant qui en étaient les auteurs et le souvenir de la claque que m'avait donnée Limbo en 2010. Une fois de plus le hasard m'amenait donc à eux.


Si tant est que j'ai pu avoir des craintes au lancement du jeu, celles-ci ont eu tôt fait de s'envoler dès le premier plan et les premiers sons. Premier constat sans même avoir enclenché la partie, le menu titre très élégant. La palette de couleurs, les filtres, la typo, le cadrage.. tout. Tout semble millimétré et ultra calibré, et du démarrage de l'aventure jusqu'à sa conclusion, cette impression ne s'estompera jamais.


Nous voilà donc plongé dans un monde dystopique totalitaire où l'on incarne un jeune garçon qui semble de prime abord s'échapper. En effet le jeu aura beau être muet, dès les premières minutes on devine aisément que les personnes masquées que l'on croise sur notre route en ont après nous, et qu'il ne faudra à aucun moment se trouver dans leurs pattes, faute de se faire attraper et remettre dans leurs sillons.
Les masques et notre capacité à se mouvoir de façon autonome, voilà ce qui nous diffère du reste du monde. Car en dehors de ces types sans visage, les seuls personnes que l'on trouvera au fil du jeu ne sont plus que des coquilles vides, ou des "automates". Notre tâche est simple : leur rendre leur humanité.


Fort de ce postulat original, Inside a bien d'autres arguments à faire valoir. Commençons donc par la partie graphique :
Comme je l'ai déjà dit, le jeu est élégant. Et pas qu'un peu. Ces petits génies ont eu le plaisir de se refaire un tout nouveau moteur graphique afin de gérer de nouveaux éclairages plus réalistes, une physique convaincante, des effets de particules pour les séquences aquatiques, pour le feu, la fumée etc.. L'autre constat que l'on peut faire en le comparant à Limbo, c'est que si le jeu reste un long traveling en scrolling horizontal, la grande différence est le retour des couleurs. Exit les tons criards et les textures baveuses et place au froid. Et la seule couleur qui va à cet encontre est portée par notre protagoniste vêtu de rouge, indiquant alors que c'est bien la seule âme à vraiment exister dans cet univers.


À tout cela il faut ajouter l'animation. Force est de remarquer que le tout est d'une très grande maîtrise. Notre garçon se déplace avec un naturel déconcertant, et le regarder tomber, arracher une planche clouée au mur, ou encore escalader un parapet est presque un plaisir en soi. Du côté de la hitbox et des sauts, idem. Et si l'on tombe, glisse, ou rate n'importe quelle action, la faute sera toujours de notre fait.
On notera également un level design réussi et exemplaire. Échouer dans ce domaine aurait été du suicide quand on sait que l'on entre dans le plate-forme/énigme.


Certains crieront à la faible durée de vie (m'est avis que ce n'est pas forcément une tare en soi, si tant est que l'on sait à quoi on joue et des intentions des développeurs) mais pour autant rien d'alarmant car Inside est bien mieux rythmé que leur précédent titre. Là où d'ailleurs de nombreux jeux se laissent piéger dans ce genre de jeux, Inside sait parfaitement éviter cet écueil : la redondance des types d'énigmes (notamment vers les fins d'aventures où rares sont ceux qui savent renouveler le gameplay sans réutiliser les mêmes codes). Seule la fin du jeu en laissera certains sur le carreau tant est elle particulière.


Enfin mention spéciale à la bande-son, car là aussi il n'y a rien à redire. L'ambiance est impeccablement retranscrite malgré l'absence de "musiques". Les différents sons du décors sont des modèles du genre, et les rares notes intervenant durant notre fuite en avant, appuient parfaitement bien la tension de certaines séquences.


Nous voilà donc avec un titre d'exception, simple et intelligent. J'aurais beau chercher des détails à redire, je ne trouverais rien.
Même son prix me semble parfaitement adéquat et à 20€ je ne peux que le conseiller.

juliengeffroy
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste E3 2016 : Les jeux les plus marquants

Créée

le 18 nov. 2016

Critique lue 245 fois

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Julien Geffroy

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