Comme son nom l'indique, Journey, c'est l’histoire d’une obsession. Celle d'un rêve dont on oublie la moitié cinq minutes après s'être réveillé. Celle dont on aura effacée la presque totalité quelques instants plus tard à peine.

C'est cette fille qui hante vos nuits, qui vous embrouille les sens, fait préférer les fantasmes à la réalité et que l'on est persuadé de n'avoir jamais vue. Mais on ne rêve que des visages que l'on connaît. Même s'il disparaît dans le brouillard du réveil, l'amour que l'on a ressenti, véritable, demeure, troublant.

Il reste sur le bout de la langue la sensation âpre de la nostalgie d’un bonheur perdu, d’autant plus frustrant que le retour au monde réel est cruel.
L'oeil rieur, on repense à ces moments qui s'effacent peu à peu alors que le jour se fait dans notre esprit embué. Les choses qui comptent vraiment ne s'affadissent pas pour autant. Le vertige de la liberté pour ces courts instants merveilleux hante l'âme de celui qui a vécu ce même rêve. Parcouru les monts de sable. Accompagné d'un inconnu solide et solidaire, curieux et débonnaire, soucieux et transparent. Glissé sur les plages dorées au soleil couchant. Escaladé les pics abrupts et dangereux. Dansé sur les mers fantastiques des anciennes reliques.

Le songe de cette nuit d'été, suave et chaleureux, tendre et mystérieux nous étreint. De l'orange salé des sables éternels, à la lumière froide des cavernes humides, on a parcouru un monde unique, au gré de la magie qui habite les lieux, et reprend sur lui progressivement le contrôle, faisant du rêve et de l’avatar que nous sommes un objet de désir plus puissant et magnifique encore.

Journey, c’est l’obsession que cette muse hypnotisante provoque, qui ensorcelle subrepticement et ne nous relâche que dans l’apothéose d'un voyage inattendu.

On cligne des yeux au sortir d’un sommeil si paisible et épanouissant, éblouis tout du long par la grâce et la souplesse de l’accomplissement désintéressé de cette mission divine qui nous dépasse.

En sortant à regret de cette torpeur, on ne peut s’empêcher de jeter un dernier regard en arrière, et voir ce monde incandescent qui nous rappelle, nous réclame, jouant ces quelques notes devenues si familières qu’on les croirait nées à l’intérieur de soi.

On y reviendra surement. On en parlera. Beaucoup. On écrira à son sujet. Peut-être même qu’on en rêvera de nouveau.
Journey nous a happé pour de bon, Journey nous emporte, nous fait valser sur les cimes insoupçonnées de la perfection avant de nous déposer délicatement, prenant soin de ne pas nous rendre malade de ce retour brutal sur la terre ferme, après une balade enchantée, tellement courte, tellement belle...

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le 22 mai 2013

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hillson

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