Kingdom Hearts 1.5 HD ReMIX
7.9
Kingdom Hearts 1.5 HD ReMIX

Compilation de Square Enix (2013PlayStation 4)

L’évènement que constitue la sortie de ce fameux « Kingdom Hearts 3 » en ce début d’année ne m’a pas échappé. Jusqu’à ce moment je n’ai qu’une vague connaissance de la saga « Kingdom Hearts ». J’ai conscience de ce qu’elle représente dans le paysage vidéoludique, je sais qu’elle propose un mélange original entre des univers propres à Disney et à Square Enix et je sais aussi qu’elle a la réputation de raconter une histoire complexe mais néanmoins difficile à suivre. Et apparemment, ce sont plutôt de bons jeux, du moins en ce qui concerne les épisodes canoniques. L’engouement des joueurs entourant la sortie de ce dernier épisode, que je savais très attendu (voire ardemment désiré), a éveillé m’a curiosité.


J’ai apprécié les films Disney. Et je les apprécie toujours, dans une moindre mesure. Mais pas au point de vouloir jouer à un jeu qui prend place dans ces univers. À 26 ans, je ne considère pas faire partie du public visé. Cela étant, après avoir remarqué les avis très positifs au sujet de la série et de ce troisième opus, notamment chez les joueurs de ma tranche d’âge et d’autres un peu plus âgés (le rédacteur de Gamekult, père de famille trentenaire, a été conquis), je me suis tout de même demandé si je n’étais pas en train de rater quelque chose. Visiblement, la saga de Tetsuya Nomura a de jolies choses à raconter. Ainsi, plus que le nouveau jeu en lui-même, qui semble au passage très beau et agréable à jouer, c’est surtout ce qu’éprouvent actuellement les fans de la première heure qui m’intrigue sérieusement.
Apparemment, découvrir la série avec son dernier épisode ne permettrait pas d’apprécier le jeu comme il se doit. Les résumés et autres vidéos explicatives disponibles sur le net, bien qu’apportant des éléments suffisants pour la compréhension globale de l’histoire et des enjeux, ne semblent pas suffire pour une expérience de jeu optimale. Soit, je vais donc démarrer par le début, manette en main.
Face au rayon du magasin, je résiste à l’envie d’acheter ce troisième épisode tout neuf et porte donc mon choix sur la compilation PS4 située à côté, décidant de m’armer de patience avant de poser les mains sur ce jeu plein de mystères. J’attaque donc avec la version HD remasterisée du tout premier « Kingdom Hearts ».


Je n’irai pas par quatre chemins : je n’ai pas vraiment apprécié ce jeu. Je n’ai pas la nostalgie des anciens films Disney. Celle des jeux vidéo du début des années 2000 non plus. Mes premiers pas ont été extrêmement laborieux, la faute à une maniabilité affreusement rigide du personnage principal. Après avoir passé plusieurs heures sur le Spider-Man de 2018, aux côtés d’un Peter Parker plus agile que jamais, le décalage est particulièrement dur à encaisser. Pas de bouton pour esquiver, une caméra beaucoup trop proche qui nuit à la lisibilité de l’action, des mouvements lourds et mous,… D’autre part, le système de jeu des RPG japonais n’a jamais vraiment été ma tasse de thé. Je préfère un jeu qui met à profit les réflexes ou le sens de l’observation, plutôt que l’optimisation d’un ensemble de statistiques nébuleux résultant d’une combinaison d’équipements et de compétences. Et impossible de baisser la difficulté en cours de partie afin de faciliter le tout (jeu d’époque oblige). Par ailleurs, après une pause pour rechercher quelques informations et astuces, je me suis rendu compte que les réponses choisies lors des dialogues avec les personnages du début de l’aventure ont configuré le système de telle sorte que je serai désavantagé lors de ma progression, le gain d’expérience étant ralentit pour les 40 premiers niveaux. Drôle d’idée !... Moi qui m’imaginais obtenir une anecdote rigolote sur ma personnalité en cours de jeu suite à ces questions, je suis tombé de haut…


Malgré tout, je n’ai pas laissé tomber et ai souhaité poursuivre. En tout cas aussi loin que ma tolérance le permettra. Les combats s’enchainent donc, l’histoire progresse, les personnages ne sont pas foufous mais bon… Donald et Dingo, bien que drôles et sympathiques, sont quasiment inutiles en combat, la faute à une intelligence artificielle perfectible. Au troisième monde, le titanesque Cerbère a failli avoir raison de ma patience. Après avoir pris l’air et consulté les astuces du jeu, je parviens tout de même à terrasser la bête et reprendre le jeu en main.
Cette première partie du jeu fût la plus difficile. Voilà seulement que, au bout de 10h de progression et d’acharnement, je maîtrise à peu près le gameplay et commence à prendre un peu de plaisir à jouer, notamment à partir du niveau à Agrabah. Heureusement les compétences débloquées au fur et à mesure m’ont permis d’ajouter une roulade et d’autres mouvements à Sora, améliorant ainsi nettement la mobilité et l’efficacité du personnage en combat. L’équipement s’améliore, le stock en potions et en objets de soutien s’agrandit. La jouabilité devient un peu plus confortable, même si les problèmes de caméra et d’I.A. persistent. Et les phases en vaisseau faisant la transition entre chaque mondes sont toujours d’une qualité discutable. Un bémol concernant les musiques du jeu : bien que fidèles aux univers dont elles sont issues, elles deviennent très vite agaçantes ! La boucle est vraiment trop courte, on entend le même air tout le temps (le fond sonore de la ville de traverse est le pire de tous !!!!).


Mon degré d’affection diffère selon les films Disney. J’aime beaucoup ceux qui se font aujourd’hui (« Raiponce », « La Reine des Neiges », « Les mondes de Ralph »,…) mais je garde tout de même un bon souvenir des plus anciens. Les mondes visités dans ce premier jeu sont plaisants, sans plus. Mais je dois reconnaître qu’ils sont très bien intégrés, on retrouve des environnements, des scènes et des personnages au comportement très fidèles aux œuvres originales. Les clins d’œil sont chouettes !
Quelques moments m’ont marqué durant cette aventure. Comme cette rencontre très touchante avec ce bon vieux Winnie l’Ourson (que je n’avais pas vu depuis des années) assis sur son tronc d’arbre, seul, en train de réfléchir à « Comment dire au revoir à Winnie ? ». Car tous ses amis ont disparus, et ce sera probablement à son tour bientôt, a-t-il expliqué.
Mais aussi ce passage avec Pinnochio, qui s’est fait subtiliser son cœur sous le motif que, après tout, une simple marionnette de bois n’en a pas besoin, ce cœur serait plus utile à une véritable personne qui n’en a plus.


C’est donc ma curiosité entretenue tout du long, grâce à une intrigue qui s’étoffe et à de petites étincelles narratives, qui m’a poussé à aller jusqu’au bout malgré les difficultés éprouvées à traverser le jeu. Car ce dernier est à présent beaucoup trop éloigné des standards actuels (je pourrais dire qu’il a vieilli mais cette phrase n’a, fondamentalement, aucun sens lorsqu’il s’agit d’un produit virtuel) et présente de sérieux soucis de gamedesign, notamment concernant certains niveaux où on ne sait pas du tout où aller, faute d’objectifs clairs, tels que la « jungle profonde ». On passe de tableau en tableau, espérant trouver la suite de l’histoire. Dans ce cas, les scripts se déclenchent sans qu’on ne sache trop comment.
Certains boss ont été difficiles, je me suis régulièrement aidé des astuces pour éviter de perdre du temps. Après une dernière partie que j’ai trouvé interminable, multipliant les faux boss de fin et les retournements de situation, je suis enfin arrivé jusqu’au grand vilain. Celui-ci a failli de nouveau me faire lâcher la manette, tellement j’ai trouvé la difficulté aberrante. Mais c’est un peu de ma faute car je n’avais pas la patience de monter en niveau (un système de jeu que je trouve idiot). C’est avec un réel soulagement que je suis enfin parvenu jusqu’à la cinématique de fin. Plus que le jeu en lui-même, c’est le fait d’être finalement parvenu à en venir à bout qui me satisfait.


À l’avenir, je mettrai directement le mode facile afin de pouvoir apprécier de jouer. Malgré cette expérience un peu spéciale, je reste curieux de connaître la suite des évènements et de voir ce que les autres jeux proposent, car la série semble avoir une identité unique. Et puis, sinon, elle aura eu le mérite de m’avoir enfin fait regarder le film « Aladdin »…

Vakarius
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le 17 févr. 2019

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