Kingdom Hearts III
6.9
Kingdom Hearts III

Jeu de Square Enix et Disney Interactive Studios (2019PlayStation 4)

Kingdom Hearts ! Le nuage onctueux et confortable sur lequel de nombreux enfants des 90's aiment se reposer, bien qu'il soit difficile de le suivre sous les différents cieux qu'il traverse. Car, oui, c'est avant tout une histoire de saga, de liens complexes entre les opus, d'auto-références, de réécritures des œuvres empruntées et d'un part d'originalité niaise mais cohérente. C'était plus ou moins le propos dès le premier opus. Celui où l'on découvrait cet étrange mariage entre Disney et Final Fantasy avec ce prologue sous acide où l'on courait sur des vitraux en démontant des petits monstres noirs. Ensuite, le second opus vint corriger le scénario du premier afin de lui rappeler que les intrigues seront bien plus complexes vu que ça semble bien parti pour une longue série. Du coup, forcément, on va pas faire un troisième soft aussi rapidement. On va plutôt sortir des opus "spin-offs" qui n'en sont pas forcément puisque qu'ils restent canoniques et loin d'être futile quant à leur apports à la mythologie de la saga. Birth By Sleep, en particulier mais aussi Dream Drop Distance ou encore 358/2 Days. Et encore, on oublie Chain of Memories, ReCoded et d'autres mini-épisodes ou court-métrage parfois sortis uniquement au Japon. Autant dire que l'attente était grande pour un dernier épisode consacré à l'intrigue entamée en 2002. La "hype" comme on dit dans le milieu vidéoludique demeurait dantesque pour des fans de tous les horizons, de toutes les frontières ! Et cette fameuse et dite "hype" aura, sans doute, jouer un grand rôle au sein du théâtre de la déception. Méfie-toi, Artaud, moi aussi, j'invente de la dramaturgie.


Premier constat en lançant le jeu : c'est beau. Sora, Donald et Goofy (notre trio préféré de protagonistes) sont au top du top de leur forme. Effectivement, les dessins sont impeccablement détaillés et fourmillant de détails. Ce sont, notamment, la texture du cuir sur les vêtements de l'Organisation XIII et certains autres personnages qui dévoile ce soucis du détail jusqu'à la minutie des plus petites particularités. De même, certaines cinématiques en CGI (plutôt nombreuses sont être envahissantes) mettent les cœur au garde-à-vous. La gravité reste fidèle à elle-même (pour la physique des cosmétiques et non pour les acrobaties des héros) et chaque brise laissant les cheveux de Sora voler au vent se fait quasiment ressentir par le joueurr. C'est propre, c'est beau, c'est soigné et c'est même encore plus beau que les dernières productions Disney par moment. Évidemment, il s'agit toujours de cinématiques vidéoludiques, ce qui fait que la narration s'en retrouve meurtrie dans son esthétique mais dans l'ensemble on suit l'action avec des étoiles dans les yeux. Le plus frappant reste peut-être les transitions entre cut-scenes et phases de gameplay demeurant quasiment invisibles, pour le plus grand bonheur de tout le monde. Et là, on ne parle pas de la 3D volontairement kitsch des premiers Kingdom Hearts pour ensuite basculer sur de la cinématique très PS2 mais bien d'une technique CGI faisant pâlir Pixar et qui ne souffre d'aucune altération lors de sa passation de pouvoir. Une grande prouesse.
Il est toutefois regrettable que certains mondes ne disposent pas tous d'un soin équivalent. Comme d'habitude au sein des opus Kingdom Hearts, le but sera de se rendre à l'intérieur de différents univers issus de Disney afin d'y vivre moult aventures. Là-bas, on va croiser les héros locaux tandis que Sora et ses compagnons se fondront tant bien que mal dans la foule. Chez Monster Inc., par exemple, ils seront tous les trois transformés en monstres plus mignons que gentils tandis que chez les Pirates des Caraïbes, ils auront revêtu un habit relatif à l'ambiance de l'époque. C'est là que la bat blesse par moments. Le monde des flibustiers, correspondant à la fameuse histoire de Sparrow, fait pâle figure en se laissant modeler par des graphistes vidéoludiques. Barbossa, Jack, Will, Beckett et les autres font pitié plus qu'autre chose et seul Jones parvient à s'en tirer. Mais le constat est le même chez Les Nouveaux Héros avec notre trio préféré qui peine à se fondre dans la masse. Malgré cela, les inespérés Toy Story et Monster Inc. s'en sortent assez bien même si l'on aurait voulu une percée plus notable dans leur univers. Cependant, de manière foncièrement graphique, ils n'ont rien à redire.
Et pour rester dans le domaine des images, les phases de combats sont les plus brouillonnes depuis le dernier Dynasty Warriors. L'exagération n'est là que pour assoupir la portée de l’inconsistante mêlée, précisons-le. En effet, il va seulement falloir spammer les boutons d'attaque et d'actions contextuelles afin d'en découvre avec les ennemis. Ceci est un autre soucis mais à l'écran, Sora effectue dix mille actions par seconde, avec des animations certes impeccables mais trop promptes pour être lisibles. Tout s’enchaîne extrêmement rapidement au point où l'on ne sait plus pour quel geste exactement on a appuyé sur telle ou telle touche. Au point, qu'au bout d'un moment, on abandonne et l'on se contente de tapoter les différentes touches de baston sans ambages, un regard sur le téléphone et l'autre sur maman qui prépare des glaces à l'eau de mer dans la cuisine.


Ainsi, le gameplay en lui-même se retrouve plombé par cette illisibilité constante. Tout seul contre un ennemi et on est déjà pommé mais pour peu qu'on soit accompagné et qu'une horde de sans-cœurs qui ont la pêche ramènent leur fraise, on se retrouve face à un cocktail de fruits explosifs. L'une des difficultés du soft est sa facilité déconcertante. Eh oui, Jamy, ça vire à l'indécence, quelquefois ; le mode normal devrait être le mode facile et le mode expert devrait être le mode normal et ainsi de suite. Les batailles sont très peu équilibrés, surtout du point de vue scénaristique car on a beau nous en chier une galette comme quoi Sora a perdu tous ses pouvoirs (Donald et Goofy aussi ?), il est toujours surpuissant face à ses adversaires. Une fois que les sorts les plus dévastateurs sont débloqués, cela en devient presque gênant. Il suffit d'envoyer Foudre dans la tronche des adversaires pour ensuite les désosser à coups de clefs de 12, à coups de clés de bras en attendant que la barre de magie se régénère. Difficile d'avaler la pilule sans un grand verre d'eau aromatisé à la déception, surtout quand on repense aux combats des précédents opus (Sephiroth ! Ansem ! Vanitas ! Xemnas !) où là, on prenait sévère si on s'était pas correctement préparé. Car oui, les boss souffrent du même soucis même si le constat diffère légèrement. Certains sont inoffensifs as fuck comme disent les jeunes alors que d'autres offrent, sans crier gare, un challenge sans concession. Ainsi, on arrive comme un kéké devant le dernier monstre d'un monde pour finalement se faire jarter parce qu'on y a trop cru. Alors, on revient en faisant un tout petit peu gaffe et on démonte ledit méchant sans un soucis.
C'est l'un des principaux défauts qui nuisent à ce Kingdom Hearts. Et le constat est accentué car le soft tente sans cesse de réinventer le gameplay. Parfois, c'est réussi comme les batailles navales directement empruntées d'un certain Black Flag mais d'autrefois, c'est juste une nouvelle façon esthétique d'occire des ennemis mais toujours en spammant la touche croix et triangle. Parfois on appuie sur rond pour voir ce que ça fait. Du coup, ces changements qui partent d'un bon sentiment sont parfois bienvenus mais n'amènent dans la majorité des cas qu'une vague animation de plus qui ne nous dira rien d'autre que : " martèle les touches ! ". Si l'on rajoute à cela que ces phases offrent des attaques bien trop puissantes et démesurément dantesques, la facilité du soft se fait bien sentir. En revanche, en dehors des combats, ces diverses tentatives de varier le gameplay se font avec plus d'aisances. Courses entre les buildings, backslide sur les parkings jusqu'au coeur de l'artère. On fait des wallrun, on plane, on ricoche contre les murs, on se met à grinder pour aller plus vite, on prend le bateau et ce n'est pas tout ! Le concept de fluidité, reprit directement de Dream Drop Distance, se retrouve néanmoins amoindri suite aux plaintes des joueurs prétextant qu'à la fin du jeu, on se téléportait presque. Alors, Sora se retient et c'est tout aussi bien car le level-design se veut beaucoup plus horizontal que durant les derniers opus portables, sauf quelques rares exceptions. Inutile donc de grimper de partout pour trouver des cachettes secrètes comme avant. Un mal pour un bien, dirons-nous.
Malgré tout, on risque de moins s'amuser dans ce Kingdom Hearts. Car, y'a déjà les emblèmes fétiches (les collectibles du jeu, en gros) qui sont souvent très amusants à dénicher et parfois très énervants. Mais aussi le bistrot du Petit Chef (celui de Ratatouille, pas celui de Terasawa) dont l'intérêt est extrêmement limité ; que ce soit pour s'amuser (encore du QTE) ou pour se servir des recettes que l'on réussit à cuisiner. Même le leveling et le farming sont beaucoup moins utiles tant le niveau est démesurément bas dans ce nouvel opus. L'absence de difficulté, même en mode expert aseptise le plaisir et l'implication morale du joueur. Lorsqu'un adversaire s'avère trop harassant pour nous, il suffit d'aller monter de seulement deux niveaux (on préfère alors les lieux où les hordes d'ennemis pullulent comme lors de la phase finale du jeu) et c'est bon. En dix minutes, on est prêt pour retourner se latter contre le grand vilain. Du coup, on utilise peu ou pas du tout tout le délire sur la cuisine de Picsou, on oublie aussi l'optimisation des Keyblades (très anecdotique) ou encore l'artisanat dont les apports ne servent plus à grand-chose si ce n'est se faire un stock de potion. Surtout qu'à peu près tous les composants tombent dans notre poche sans que l'on doive prendre la peine de les chercher spécifiquement. Alors, on file droit vers la ligne rouge du jeu. Parce qu'en plus de la facilité déconcertante du soft, le scénario ne décolle jamais. Du coup, on force. On rush jusqu'à ce que l'on puisse trouver quelque chose bouge enfin ! Mais non. Jamais.


Effectivement, la grosse déception que représente Kingdom Hearts 3 vient bien de son scénario. Et pas seulement de son intrigue principale mais bien de tout ce qu'implique ledit "scénario". L'un des défaut du soft, qui peut aussi sembler être un avantage et dont la portée n'est pas intrinsèque au jeu, c'est que ce dernier pèse sur ses épaules tout un héritage provenant de la génération PS2, principalement. En plus d'être une saga aussi complexe que celle des Metal Gear, les fans étaient en droit d'attendre une qualité d'écriture autant relevée que celle des précédant softs (en particulier Birth By Sleep, beaucoup plus mature, sombre et surprenant que les autres). Après tout, c'est l'opus censé achevé toute l'histoire amené depuis la première virée dans la salle de l'Éveil. Même si l'on sait pertinemment que la licence continuera (tant que Disney aura du pèze) encore et encore, c'est bien l'intrigue de Xehanort qui s'achève. Ce dernier est une sorte de Florent Pagny qui a pas digéré de rater tout ce qu'il a entreprit alors il veut ouvrir Le Royaume des Coeurs. Pourquoi ? Bah, on sait pas. Même Sora se le demande et lui aussi. Évidemment, Kingdom Hearts oblige, on a affaire à des dialogues dignes d'une conversation chez le psy avec un taux d'ésotérisme et de métaphores absconses frôlant les nine thousands. Le cœur à ses raisons que la raison ignore. Beaucoup de concepts et d’événements abstraits mais aussi énormément de " ta gueule, c'est magique ". Et c'est bien le soucis relevé dans ce paragraphe : tout est confus. Les motivations des méchants dans les épisodes précédents étaient claires même si on se doutait que y'avait une couille, voire plusieurs, dans le potage comme avec les plans de Xemnas dans le 2. On les comprenait, on éprouvait de l'empathie, on suivait le fil de leur avancée, on arrivait à les juger et le tout semblait cohérent car correctement amené et introduit quand il le fallait. Le prologue de Roxas était, par exemple, un bijou en matière d'ambiance, déjà, mais surtout une leçon d'écriture car en deux heures de jeu, on avait les bases de tout l'épisode déjà posées et solides. Là, on ne comprend rien. Surtout lorsque les méchants se mettent à parler...
Bien sûr, dans une saga aussi riche et fourmillant d'épisodes secondaires, canoniques ou pas, on est en droit de s'attendre à quelques incohérences. Entre un dialogue par-ci, par-là, des idées jamais continuées ou autre, ce n'est pas bien grave. En revanche, lorsque ces erreurs sont directement liés au plot twist final, c'est plutôt contraignant. Il y a notamment le rôle du "Young Xehanort" mais aussi Xigbar dont les révélations sont surprenantes dans un premier temps mais finalement inutiles après réflexions tant son personnage est laissé de côté. Sans parler d'Ansem et de Xemnas qui font ici office de figurants alors qu'ils étaient, respectivement, les antagonistes principaux et finaux du 1er et 2ème opus. Ne parlons même pas du voyage dans le passé, issu directement de Dream Drop Distance, qui se perd ici dans des explications à peines poussées et peu tangibles. Dès que les héros ne comprennent pas une situation, ils se disent directement " ça doit être le moi du passé ". Ou alors " ce sont mes sentiments venant d'une autre époque ". On a jamais compris comment fonctionnaient ces voyages dans le temps, surtout dans cet épisode où ils ont une importance, semble-t-il, capitale. Dans Dream Drop Distance, on s'en foutait un peu car on comprenant bien que lorsqu'un cœur n'était pas dans son époque, il y avait des perturbations. Les différentes incarnations de Xehanort ne pouvaient ainsi pas coexister très longtemps ensemble. Cela n'expliquait pas tout mais suffisait pour que le spectateur s'en contente. En revanche, là, la règle n'existe pas et permet même de faire un peu tout et n'importe quoi avec l’antagoniste principal. Surtout que Master Xehanort n'existe plus. Depuis Birth By Sleep, il a fusionné avec Terra pour ensuite devenir Ansem. Techniquement, le Master Xehanort du présent est son sans-cœur. Faire revenir Master Xehanort vieillissant n'avait donc aucun intérêt surtout qu'il arrête pas de se plaindre que son corps n'est pas assez puissant pour se battre. Et ce ne sont que quelques exemples jonchant tous les pans du scénario. De manière générale, il n'y a aucune surprise. Au début du premier opus, il était difficile d'imaginer la situation finale de celui-ci (merci l'esthétique des Îles du Destin). Pareil dans 2 vis-à-vis des data-données et d'Illusiopolis. Sans parler de Birth By Sleep qui se termine en triptyque funeste. Etc. Là, le but est de supprimer le méchant dès le départ. Ni plus, ni moins. Et à la fin, attention spoiler, on s'en doutait pas : bah, ils y arrivent. Un comble pour une saga qui se base sur son scénario et ses retournements de situation.
Mais bien entendu, il n'y a pas que l'intrigue qui en souffre. Les dialogues et les personnages également font pâle figure face à leur ancienne incarnation sur PS2 et consoles portables. Mentions spéciales au trio (oui, on aime le chiffre 3 là-bas) Ventus, Aqua et Terra qui ne servent absolument à rien alors qu'on se démène pendant les 3/4 du jeu à aller leur sauver la vie. Déjà qu'ils deviennent méchants dès qu'on s'en approche pour des raisons obscures, ne parlons pas de l'autre équipe Roxas, Axel et Xion car ils sont encore plus transparents que les vieux de la vieille. Il est pourtant émouvant de constater que les scénaristes essaient de condenser avec ces teams l'esprit des jeux dont elles sont issues. 358/2 Days et Birth By Sleep, notamment. Mais là, devant le soucis de Master Xehanort et de la pauvreté de l'intrigue, on se demande si Roxas et sa clique ont, un jour, servi à quelque chose si ce n'est être amis avec Sora. Autant, Ventus, Aqua et Terra sont à l'origine de tout le bordel bien qu'ils sont désormais inutiles si ce n'est pour fonder le fameux Kingdom Hearts. Si l'on peut ajouter à cela que chaque méchant est en fait gentil et que tout le monde leur pardonne pour tout le mal qu'ils ont fait (sauf Ansem le sage dont on ignore le destin et qui est encore cantonné au rang d'enculé stellaire). Il s'agit d'une confrontation décidant de l'avenir de tous les mondes visités depuis le début et même au-délà. C'est d'une ampleur incommensurable, c'est dire si les antagonistes sont des fils de pute d'avoir provoqué ce bordel. Mais non. Ils sont surtout armés de dialogues insipides, à mille lieux des thèmes métaphoriques présents dans les anciens opus. De plus, de nombreuses questions restent encore sans réponse. Des questions qui auraient dû trouver une réponse lors de l'affrontement final. Qui est le guerrier en armure ? Qui est le mec à la tignasse blafarde qui invoque les keyblades mortes ? Que chuchote Vexen à Demyx ? Et on en passe des vertes et des moins mûres. Le scénario tient littéralement sur un post-it et ce n'est pas les motivations obscures des méchants et leur affrontement sans risque qui changeront quoi que ce soit. Et ne parlons même pas de Maléfique car ses maigres apparitions pauvres en occurrences n'y changeront rien. Dommage pour ce personnage très intéressant qui jalonne la saga depuis ses prémices. Sans parler du twist final rattachant l'intrigue Xehanort aux futurs opus délibérément centrés sur la première Guerre de Keyblade (eh bah alors, l'imagination, Mr. Nomura ?)


En conclusion, Kingdom Hearts 3 est une déception sous bien des aspects, surtout si on le compare à l'héritage qu'il a laissé dans le cœur de nombreux joueurs. Pour rendre le ressenti moins sévère, il faut faire l'abstraction sur les mondes inutiles et qui ne sont jamais rattachés au fil rouge comme le faisaient avec brio KH1 ou KHBBS. La Reine des Neiges, Raiponce ou même Les Nouveaux Héros sont (scénaristiquement) totalement futiles, tellement qu'on se demande pourquoi n'avoir pas implanté des mondes plus intéressants comme Treasure's Planet ou la nostalgie d'anciennes productions Disney. Un monde voué à Picsou aurait pu, par exemple, dévoiler plus de contenu sur Donald et Goofy, ce qui aurait renforcé l'émotion quant à leur personnage lors de la fin. On sent alors une volonté de la production de faire dans le pathos. De ne prendre aucun risque. De ne froisser personne si ce n'est les marginaux qui cherchent la réflexion et la complexité dans cette saga dantesque. On sent aussi la volonté de Disney d'envoyer Sora dans des univers encore juteux parce que récents, déjà bien inutile vis-à-vis de Xehanort mais on se répète. L'aspect technique est sans reproche mais on aurait voulu qu'il prenne moins de place afin que les développeurs se consacrent plutôt au gameplay trop répétitif derrière les coulisses, au rythme éclaté de la narration et au scénario en lui-même. Surtout qu'aucun protagoniste ne risque quoi que ce soit car tous reviennent à la vie (même les méchants) avec une facilité déconcertante. Kingdom Hearts séduit toujours par son ambiance, à n'en pas douter, et par son héritage nostalgique mais c'est bien-là son seul atout si on rajoute les graphismes à l'équation. Alors, ce tant attendu troisième opus rejoint le panthéon des épisodes ayant raté l'épilogue d'une saga pourtant sans faute jusqu'alors. Ce jeu est la fin d'une licence et non d'une épopée émouvante, ni plus ni moins. C'est un produit à vendre, des cadres à payer, des stocks à écouler et des fans à faire taire. Nomura en a marre de Xehanort, des contraintes de la production ainsi que de Disney et cela se voit autrement que par ses communiqués dans la presse spécialisée. Quelque part, au sein de la nécropole des mastodontes vidéoludiques, on peut imaginer Kingdom Hearts 3 boire un canon avec The Phantom Pain, Forgotten Sands, Unity, 76 et autres Andromeda. Au revoir, Kingdom Hearts, que les vents te soient favorables. En tout cas, quand j'ai voulu te checker l'émotion, tu m'en as foutu un dans les dents comme une claque avec élan.

Djokaire
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le 5 févr. 2019

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