L.A. Noire
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L.A. Noire

Jeu de Team Bondi, Virtuos et Rockstar Games (2011PlayStation 3)

Malgré la qualité de ses productions, on a parfois reproché à Rockstar de tirer un peu sur la corde des GTA avec un paquet d’épisodes et d’extensions dont le principe n’évolue pas, sans parler du hit Red Dead Redemption en forme de trompe l’œil puisque là encore, malgré le changement d’univers, le concept ne changeait pas d’un iota.
Avec LA Noire, Rockstar propose enfin du nouveau!
Vous voici dans la peau d’un vétéran de la seconde guerre mondiale rentré au pays à la fin des hostilités afin d’intégrer la police de Los Angeles, nous sommes en 1947.


Nous n’emprunterons pas quatre chemins, l’univers est très soigné, comme toujours avec Rockstar. Les graphismes sont parmi les plus beaux vus sur PS3, la ville fourmille de détails dans le respect du contexte historique et la bande son est très réussie (alternant compositions originales, morceaux d’époque et musiques plus « cinématographiques ») bien qu’un poil moins marquante que celle de « RDR ».
On notera tout de même quelques vilains retards d’affichage et quelques bugs débiles comme les subites apparitions ou disparitions d’éléments de décor, voitures ou personnages.
Les doublages en anglais sont impeccables comme toujours, mais on se heurte à l’habituel problème des dialogues durant les phases de conduite qui vous font soit faire des accidents, soit rater en partie la conversation, selon l’élément sur lequel vous porterez votre attention. Le scénario étant un tantinet décousu, il est vraiment regrettable de rater certains dialogues, même si vous pouvez toujours ensuite retourner dans votre mémo afin de vous remémoriser tous les éléments importants.
Dans l’ensemble cependant, LA Noire ne déçoit pas sur la forme.


En revanche, la frustration pointe assez vite le bout de son nez. La liberté du soft est bien moins importante que dans les GTA-like habituels. Vous pouvez toujours vous déplacer sur la grande carte du jeu mais les interactions avec les habitants de la ville ou avec les décors sont très réduites. A titre d’exemple, vous ne pouvez pas dégainer votre arme quand bon vous semble, mais uniquement durant certaines phases d’action. Les scènes de fusillades étant au passage correctes mais en dessous d’un Uncharted par exemple, que ce soit en terme de dynamisme ou de confort de jeu.
Ce manque de liberté est déjà frustrant en soi mais s’avère encore renforcé quand on se rend compte que de nombreuses scènes sont totalement scriptées, lors des phases de poursuites par exemple, qui restent sympa si vous n’êtes pas amené à devoir les refaire plusieurs fois. Dans le cas contraire, le plaisir s’envole lorsque vous vous apercevez que vos ennemis font à chaque fois exactement la même chose.


Si le jeu bénéficie d’une durée de vie plus qu’honnête (comptez une vingtaine d’heures, voire plus si vous êtes motivé à vous taper toutes les missions annexes, dont l’intérêt est très variable), une certaine répétitivité s’installe rapidement avec un cycle un peu monotone du type enquête sur la scène de crime/interrogatoires/arrestation. Heureusement la fin du jeu se démarque un peu de ce schéma et l’ensemble demeure malgré tout suffisamment accrocheur pour ne pas réellement ennuyer. Surtout qu’on la dit, la réalisation est bluffante, notamment pour ce qui concerne le travail sur les visages des protagonistes, dont seul Heavy Rain peut éventuellement se targuer de faire mieux.
Enfin, on a parfois la désagréable sensation que la façon dont on mène notre enquête est finalement relativement secondaire et que cela n’a que peu d’influence sur le déroulement global du jeu et sur l’évolution de notre personnage, avec lequel on partage du reste trop peu de choses en dehors de son milieu professionnel et qu’on a, du coup, l’impression de ne pas trop connaitre.


Si la liste des défauts peut paraître longue, c’est aussi parce qu’on a le sentiment que LA Noire aurait pu être un grand jeu, le croisement idéal entre GTA et Heavy Rain.
Si une suite devait voir le jour, on aimerait vraiment pourvoir disposer de davantage de possibilités et de liberté et que nos choix soient plus déterminants sur le déroulement du jeu.
Malgré tout, ne vous y trompez pas, la team Bondi a réalisé du beau boulot et on prend un vrai plaisir à rejoindre une nouvelle scène de crime, lorsqu’une nouvelle enquête démarre.


[Initialement publié sur Jeuxvideo.com le 22/05/2012]

billyjoe
8
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Créée

le 22 nov. 2018

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Billy Joe

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