Lorsque j'avais entre 10 et 13 ans, j'adorais la saga audio du Donjon de Naheulbeuk. J'aimais bien entendre le nain insulter l'elfe, la magicienne faire de la merde, l'ogre qui bouffe tout ce qui traîne... Bref quelque chose qui m'a plu jeune et qui m'a fait acheter les premiers tomes des BD, en fait simples retranscriptions dessinées de la série audio. J'ai donc lâché cet univers pour de plus complets (à l'époque), puis gardé un bon souvenir des épopées de la compagnie sans nom (des fiers de hache). Lorsque j'ai réécouté la saga audio il y a quelques années, j'ai compris que nos goûts changeaient -c'est étonnant non ? - et que cet humour, et cette histoire me laissaient plus de marbre. Faut dire que se retaper 6h de saga audio, surtout en passant après Reflets d'acides (bien meilleur je vous la conseille), ça passe beaucoup moins bien que lorsque j'étais un jeune idiot plus inculte que je ne le suis.


Quid du jeu bon sang ? Eh bien ce n’est pas extra. Alors on me dira que je suis vilain d'avoir critiqué un jeu fait par une pauvre petite équipe, comme on m'a autrefois dit de ne pas être trop méchant envers les petites chaînes YouTube, parce que ça décourage les << créateurs de contenus >>. Eh oui, il faudrait faire comme leurs mamans et leur dire que tout ce qu'ils font est génial et miraculeux ! Et puis quoi encore ?


On aurait pu s'attendre à un jeu d'aventure, ou alors un jeu en coop où chaque joueur contrôle l'un des membres de l'équipe. Je pense que ces alternatives auraient pu être prometteuses. Dans les faits, nous nous retrouvons avec un jeu de rôle(s) tactique, au tour par tour, qui pourra rappeler les Divinity Original Sin ou bien Dofus/Wakfu. Alors j'ai joué qu'aux Meuporgs susnommés et on peut remarquer des caractéristiques communes, comme le tour par tour, les gentils encadrés en bleu, les ennemis en rouge, la mini-carte dans un coin, la vue qui rappelle les jeux en 3D isométrique, etc. On peut très bien y jouer et le finir à la souris, comme y jouer avec le clavier, ou une manette. Le seul problème que j'ai eu, c'est que la touche clavier pour mettre un point de passage ne fonctionnait pas, je ne pouvais utiliser cette fonction qu'avec ma manette. Je recommande quand même d'y jouer au clavier-souris, bien plus pratique pour ce type de jeu.


D'après d'autres amateurs de cet univers ayant joué, j'ai cru comprendre que cette production ne respectait pas totalement l'univers créé par John Lang. Des souvenirs qu'il me reste, ça colle pas mal, mais je comprends que les contraintes vidéoludiques obligent à faire des concessions, à l'inverse des fans aveugles. D'ailleurs ces mêmes fans qui sont aller emmerder cette pauvre journaliste de jeuxvideo.com, tout ça parce qu'elle n'a pas assez bien noté le jeu de l'année (sic), mais dans quel monde vit-on ? Pourquoi ne pas aller titiller le journaliste qui a mis 18/20 à Assassin's Creed : Valhalla plutôt ? La blague du chèque doit encore fonctionner...


Alors, l'histoire de L'Amulette du Désordre se présente au joueur presque comme l'original, mais les voix ont changé, et ça aussi ça sort les fans de leurs gonds. Oui-da je conçois qu'entendre Benzaie à chaque bout de couloir ça doit-être gonflant, mais moi j'ai fait fi de mon dégoût et ai terminé le jeu. On retrouve aussi deux comédiens qui campaient Perceval et Merlin dans la série KaamelotT d'Astier (manque plus que la chouffe et du métal et on sera dans le cercle privé des beaufs pédophiles qui utilisent cette merde d'émoji " :3 "), ainsi que JBX (faiseur de saga audio compétent), Bob Lennon (vidéaste regardable et meilleur comédien que son confrère) ou les "acteurs" de N00B (web-série que je n'ose continuer après l'épisode 1). Bref du << " beau monde " >>, alors qu'on ressent quand même une redondance dans les voix des personnages. Un scénario promis par les développeurs comme "bon", alors qu'en vérité je vous le dis, ça se laisse suivre sans surprise et c'est prévisible (comme la réélection de Macron). Donc, ça parle d'exploration du donjon de Naheulbeuk où nos aventuriers vont devoirs braver des dangers toujours plus grands dans l'espoir de récupérer la douzième statuette de Gladareulfah et permettre l'accomplissement de la prophétie. En gros c'est de loin l'histoire original mais en plus long, plus chiant et avec des "rebondissements". Au contraire de ma critique sur Death Stranding, dans laquelle je divulgâchais sans vergogne une des révélations finales, je n'en ferai rien ici car je pense le joueur moyen pas assez débile pour ne pas comprendre. En fait je n’ai pas vraiment envie de parler du scénario, parce que 70% du temps de jeu est composé de combat, mais surtout que ce n'est pas vraiment intéressant. En plus la fin est frustrante... Lisez plutôt des trucs bien, classiques ou intelligents. Ne faîtes pas comme moi à vous laisser crever en jouant/regardant/lisant des merdes, devenez meilleurs.


Et donc les combats ? Ce n’est pas trop mal. Le début du jeu laisse à penser que ça va être hyper tactique, qu'il va falloir user des bonnes compétences au bon moment, soigner, aider tel ou tel personnage car dans cette situation X il faut que j'emploie la stratégie Y, bref ça laisse présager un peu de cassage de méninge. Puis l'on progresse et on se rend compte que combattre comme un bourrin fonctionne parfaitement. D'ailleurs la plupart des personnages est tout simplement optimisée pour taper d'abord et retaper ensuite. Seulement le barde, le ranger et la magicienne ont un peu plus de profondeur dans leurs jouabilités, alors que les autres sont des no brainer (pour parler comme un cadre de start-up jeune et dynamique). De plus ces personnages sus-nommés sont les moins chiants du lot (avec l'ogre), l'humour du duo nain-elfe (auquel s'ajoute parfois le barbare) étant lourd sur la longueur, mais heureusement qu'on peut les rendre muets (merci pour cette option). J'ajouterai que les personnages se complètent un peu, malgré le << bourrinisme >> ambiant.
Maintenant les gros problèmes des combats sont leurs longueurs. C'est interminable. Les ennemis mettent mille ans à jouer et ça me frustre, même en accélérant leurs mouvements manuellement (touche espace, impossible à la manette) ou automatiquement (ce que j'ai coché en fin de jeu) ça prend des plombes, et en plus les chargements de tours sont de plus en plus longs vers la fin du jeu. Notons également, l'omniprésence d'échecs critiques et d'esquives des ennemis. Ceux-là venant se rajouter à la frustration de la longueur... J'ai appris que les jets de dés étaient en fait pré-calculés, et que recharger quinze fois une sauvegarde ne changera rien à l'échec critique qui a lieu sous nos yeux. À mon avis, des partisans du moindre effort ont dû coder ça, j'aurais grandement préféré un vrai jet de dés. En plus les ennemis sont toujours plus nombreux, donc leur temps de jeu est bien plus long, mathématiquement on passe plus de temps à regarder les ennemis faire des trucs que jouer.
Et ces mêmes chargements sont aussi d'une longueur... Sur 27h de jeu j'ai au moins 1h à me taper des chargements, il y en a entre chaque zone/étage, quelle indignité, surtout en 2020, être un studio indé ne pardonne pas d'être une brêle en codage.
Additionnons à ce tas des menus mal fichus, des dialogues plats, des blagues nulles et répétitives (ou qui faisaient mouche sur un moi deux fois plus jeune), les tutoriels invasifs, des déplacements lourds, une caméra gérer par Didier 60 ans obèse, des allers-retours lassants…


En somme un jeu pas terrible dans son ensemble, désagréable à jouer, mais qui procure tout de même une certaine satisfaction lorsque l’on peut jouer.


Oubliable donc.

Muig
5
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le 11 nov. 2020

Critique lue 803 fois

3 j'aime

Muig

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