L'aventure qui décoiffe tout en doigté !

Sapristi : ne cherchez plus, disons-le d'emblée, si l'on devait comparer les développeurs de Gameloft à une personnalité, ça serait, sans nul doute, le regretté mime Marceau, pour peu que l'on étende son regard sur le parcours vidéoludique de cette étonnante firme. Nombreux sont les jeux, avec inspirations importantes mais entièrement assumées, que l'on retrouve dans leur catalogue faisant penser à la plupart des licences à succès du moment. Seulement, ce n'est pas leur seul créneau, oh non. Alors que la plupart des développeurs se pètent les dents à chaque fois qu'ils proposent une adaptation cinématographique, les joueurs du monde entier finissent par ne plus s'attendre à grand-chose ! Avouez-le, la version console des pérégrinations de Tintin et de son capitaine barbu ne sortait pas vraiment du lot.

Mais... mais... Gameloft (fondé tout de même par monsieur Michel Guillemot, co-fondateur d'Ubisoft, ironie sachant que c'est Ubisoft qui a réalisé le très moyen opus sur consoles... mais soit) est là et fait table rase de cette réputation entachée de médiocrité. Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (0,79€ à l'écriture de ces lignes...) est une expérience franchement surprenante pour l'iPhone/iPad. Tout d'abord, parce que le jeu respecte à la ligne le scénario du film et que les éléments supplémentaires sont d'une cohérence ahurissante.

Le jeu permet de se déguiser parmi les trois personnages principaux du film. Tintin, Milou et Haddock. Chaque phase de jeu est entrecoupée de passages narrés avec des images semi-fixes et précalculées. Les voix et la musique du film sont présentes de bout en bout... À se demander comment l'on peut compresser à ce point des fichiers pour que cela tienne sur une application de smartphone (ndlr : 24 décembre 2011 : Gaeru est facilement impressionnable et ne se rend pas compte des formidables avancées technologiques !!).

Le titre de Gameloft fait ressortir un seul mot (enfin, non, j'en dirai, même deux, tiens, soyons fou !) : trois heures (pour le prix, allez pas râler hein, ohhh !) d'intensité et de variété (les voilà nos deux mots !). D'une part, le jeu est immersif et intense : tout simplement, parce que dès que vous lancez le soft, pas une seconde ne vous est laissée pour vous reposer. Les cinématiques « in game » utilisent des actions contextuelles (appelées, plus communément dans le monde des gamers : des QTE, c'est-à-dire des Quick Time Event) et des pièces (ornées du logo de Gameloft et de la tête du rouquin, tiens !) et des morceaux de puzzle apparaissent dans le décor de façon assez régulière. Du coup, même si au début, on avoue n'en avoir cure... leur obtention devient, peu à peu, obsessionnelle. La variété (deuxième mot, rappelez-vous !) est également de mise puisque que les phases de gameplay sont hétéroclites à souhait. Phase d'escalade, phase de conduite (avion, entre autres), phase d'infiltration... Les démarches sont vues et déjà-vues mais, bon sang, que c'est maitrisé !!

Quelques extras viennent accentués vos efforts sur l'obtention des bonus présents dans le jeu. Première chose, la galerie. Avec une musique des années vingt s'évaporant d'un gramophone authentique, les différentes pièces de puzzle servent à faire un mini-jeu où vous devez recomposer des images via l'écran tactile. On avait rien demandé mais c'est toujours appréciable, non mais !!

Visuellement, le jeu est incroyablement fidèle au film et met encore plus en exergue les qualités techniques dont peuvent faire preuve les supports portables d'Apple ! Si l'on fait un calcul savant sur le rapport qualité/prix, que vous n'aimiez pas Tintin (disons, à cause d'une ligne claire dont vous ne comprenez pas l'intérêt, ce qui est loin d'être mon cas) mais que le film vous a quelque peu réconcilié avec le reporter à la houppette, son chien increvable et ce capitaine, résistant aux affres du temps, il serait criminel de ne pas s'essayer à cette application, modeste en prix et en taille mais ayant tout d'un grand ! Quoi ? Je ne vous ai pas convaincu ? Marin d'eau douce, flibustier de carnaval, tchouk-tchouk-nougat et sale vilaine bête de tonnerre de Brest ! Attention... vous voyez le genre quoi... Ça rigole pas !!