Avec un an de délai, je me suis enfin plongé dans LA révélation de 2015, à l'occasion de sa sortie boite. En un sens je suis content d'avoir attendu pour pouvoir y jouer d'une traite plutôt que d'avoir eu à subir plusieurs mois de suspense entre chaque épisode !


Car oui, Life Is Strange mérite à mon avis tous les éloges qu'on a pu entendre à son sujet. Et sous quelque couture que je l'examine, je trouve la réalisation excellente et efficace.


L'ambiance : Max a un avis sur littéralement TOUS les objets qu'elle croise. Ça donne un petit peu plus de profondeur aux décors. Et donne quelques infos supplémentaires sur ce qu'il se passe dans la ville et sur le campus : objets perdus, organisation de fêtes, associations, graffitis ...
Il y a des références geek/pop/scientifiques/artistiques absolument partout, même dans les éléments non interactifs. Cf les plaques de chaque voiture (mention spéciale au B R K B D du camping car du dealer Frank...).
Dans quasiment chaque épisode, il y a des espèces de séquences de pause ou Max s'assied sur un banc / glande sur le lit / joue de la guitare. Je me suis surpris plusieurs fois à laisser ces séquences durer quelques minutes, sans rien faire, à réfléchir aux événements précédents ou simplement à savourer l'atmosphère, bercé par la musique. Comme le personnage.


La bande son, justement, colle parfaitement à l'histoire, et réussit même à en accentuer les émotions. Il y a du beau monde : Angus & Julia Stone, alt-J, et évidemment Syd Matters (tout aussi touchant que dans Upside Down). Après vérification c'est d'ailleurs bien ce groupe qui a composé les chansons originales du jeu. N'uff said.


Le gameplay n'a rien de révolutionnaire. On se ballade tout en scrutant l'environnement ou parlant à des gens pour obtenir des informations. Mais cela devient fichtrement intéressant quand le voyage temporel entre en jeu, forçant à adopter un "point de vue non linéaire" : aller dans le passé pour préparer le terrain, voir un dénouement dans le futur puis revenir en arrière pour le prévenir, ou même se téléporter. Et faire des choix. Encore et toujours ! D'ailleurs dans ces moments une petite icône "effet papillon" se charge de rappeler que tel choix aura des conséquences : pas sympa pour les plus paranoïaques des joueurs (dont je fais partie). Au final on passe autant de temps manette en main qu'à profiter des cinématiques.


Les succès sont pour une fois parfaitement intégrés au jeu, et n'ont rien de débile ou infaisable. Il s'agit de chercher, voire même de créer, des occasions de photos insolites. Comportement qui, je trouve, correspond vraiment à Max et renforce l'immersion et l'attachement au personnage. Et pour les angoissés perfectionnistes (dont je fais aussi partie), il est possible de retourner dans un chapitre / sous-chapitre / section déjà joué pour récupérer les photos manquantes.


L'histoire : là ça devient difficile de ne pas spoiler ! J'ai l'impression d'avoir été dans des montagnes russes qui ne font que monter pendant 4 épisodes, avant la chute et le dénouement final. Le thème principal de l'amitié Max-Chloé ne m'a pas personnellement touché, mais pose tout de même la question : jusqu'où peut-on aller pour sauver la personne qui compte ?


Épisode 3 : le meilleur (comme Star Wars)


J'ai adoré la dernière partie de l'épisode, qui rend vraie la citation rabâchée par Jefferson selon laquelle les photos sont de petits fragments du temps.
Les différentes tentatives pour empêcher William de prendre la voiture, apparemment toutes soldées par un échec forcent l'interrogation : "Peut-on vraiment changer le passé ?". Jusqu'à finalement y parvenir, et savourer le générique montrant les mauvais moments remplacés par des bons. Et là, la dernière seconde, la révélation. "Oh non, qu'est-ce que j'ai fait ?". Brillant.


Épisode 5 : Il alterne entre moments poussifs et géniaux, quel dommage !


Tous les choix intermédiaires des épisodes précédents sont anéantis par le choix final. Du coup le plus important n'est peut-être finalement pas quels choix ont été faits, mais plutôt comment ils ont été vécus. Soulagement aussi : pas besoin de refaire 1000 parties pour voir les conséquences des autres choix combinés. Une deuxième suffira !
Et j'adore le fait que rien n'explique le pouvoir de Max, ni si d'autres l'ont. Jefferson ?


Aller, puisqu'il faut tout de même trouver quelque chose à redire : ce jeu me donne mal à la tête au bout d'une bonne heure. Sans doute à force de tourner la caméra dans tous les sens pour apprécier les décors / chercher des easter-eggs / résoudre les énigmes. Au moins ça empêche de tout marathonner :p


Cerise sur le gâteau pour conclure. L'état de ma réflexion sur la vie, les choix, le temps, après cette expérience est bien résumé par la meilleure citation de la meilleure série de tous les temps : Doctor Who.



People assume that time is a strict progression of cause to effect, but actually, from a nonlinear, non-subjective viewpoint, it's more like a big ball of wibbly-wobbly, timey-wimey... stuff.
- The Doctor


Aurnot
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 févr. 2016

Critique lue 197 fois

Aurnot

Écrit par

Critique lue 197 fois

D'autres avis sur Life is Strange

Life is Strange
Leon9000
9

La Vie est belle

Life Is Strange pourrait être défini de bien des manières mais ce que ma mémoire de joueur retiendra c’est qu’il s’agit du premier jeu vidéo m’ayant donné le sentiment d’être humain. Jamais une...

le 3 févr. 2015

96 j'aime

7

Life is Strange
GagReathle
8

The Walking Dead

A la fin de mon parcours de Life is Strange, si le jeu m'avait laissé une impression positive, celle-ci était malgré tout nuancée par rapport aux divers avis dithyrambiques que j'avais pu retrouver...

le 22 août 2016

64 j'aime

16