Lightning Returns: Final Fantasy XIII par Djex

Quelques mois après sa sortie, je m'étais procuré FFXIII. Ayant lu suffisamment d'informations sur le jeu via internet auparavant, je savais à quoi m'attendre. J'étais tout de même curieux et ai décidé de ne pas mettre ma barre d'exigence trop haut. C'était vain. Au fur et à mesure de ma progression, la lassitude puis l'exaspération ont vite pris le pas sur l'engouement et boucler le jeu fut une épreuve ô combien pénible. Il allait de soit que sa première suite, FFXIII-2, serait du même acabit. Ne pas y jouer ne m'a donc pas manqué. Je me suis malgré tout laissé tenté récemment par Lightning Returns, les avis semblant moins divisés que sur ses prédécesseurs. La curiosité encore. Sans pourtant m'attendre à un résultat faramineux, le résultat s'est avéré malgré tout décevant. De bout en bout, la saga FFXIII aura baigné dans la médiocrité.

Lightning après avoir été en sommeil et cristalisée, pendant des siècles, est réveillée par le tout puissant 13 jours avant la fin du monde afin de le sauver. D'abord, pourquoi avoir attendu jusque là, au lieu d'éviter, tant qu'à faire, que le reste des continents (populations et écosystèmes inclus donc) ne soient engloutis ? Aucune justification si ce n'est que ça permet aux créateurs du jeu de ne proposer que 4 cartes différentes. Entre temps, la pauvre Light' s'est vue ôter sa capacité à éprouver des sentiments. De ce côté là, vu le doublage monocorde, et le regard inexpressif de Lightning dans mes souvenirs, je ne me suis pas senti dépaysé. Qui plus est, Bhunivelze (Dieu pour les intimes) lui a promis que, si elle accomplissait sa tâche, qui consiste plus précisément à sauver le plus d'âmes possible, sa soeur, Serah, lui serait ramenée d'entre les morts. Mais si elle ne ressent plus rien, ne serait-elle pas censée ne plus en avoir rien à carrer de Serah ? C'est la base de l'histoire, et ça ne tient même pas debout. Heureusement Lightning s'est vu affublée d'un bonnet de soutien-gorge en plus. Si si, ce sont les markéteux de chez Square Enix qui l'ont dit. Pour mieux mettre en valeur les costumes qu'ils disent. Tout n'est pas perdu.

Hope est toujours là. Il guide l'héroïne à distance et sert de didacticiel sur pattes, mais en dehors de ça son intérêt scénaristique frôle le néant. Lui aussi a perdu ses émotions, ce qui est fort ballot. Et autant Lightning a pris de la poitrine, autant le jeune homme s'est vu régresser physiquement en retrouvant le corps qu'il avait à l'âge de 12 ans, juste par la volonté divine ( ou des chara' designers ? ). Cela n'a a aucun sens, mais tant pis. La psychologie des personnages est au raz des pâquerettes. J'en veux pour exemple Noël. Le larron s'est monté la tête pendant des siècles au sujet d'une prophétie. Ladite prophétie stipule que tuer de ses propres mains l'élue sauveuse du monde lui ramènerait Yeul (une proche de Noël, présente dans FFXIII-2 ) d'entre les morts. Tout simplement: tu la buttes, Yeul reviendra. Personnellement, ne voyant aucun rapport logique de cause à effet (même pour un Final Fantasy), à sa place, je me sentirais pris pour un débile, surtout après plusieurs siècles pour y réfléchir... Mais Noël en tout cas y croit dur comme fer. Sauf que, peu après le combat contre Lightning, et malgré l'opportunité d'en finir qui lui est offerte, il retourne sa veste, laissant la vie sauve à son adversaire, et explique qu'il s'est menti à lui même, que ce n'était pas ce que Yeul aurait voulu blablablabla... Après donc avoir vécu dans le faux pendant des siècles, le type déroule sa propre psychanalyse et décide de refaire sa vie, le tout de son propre chef, en l'espace de deux minutes. Ben voyons.

Absolument rien ne tient debout dans cet univers. Il n'y a ni loi, ni logique. On se permet de justifier n'importe comment (de ne pas justifier du tout, je devrais dire), et ça passe. J'avais un point commun avec Lightning, c'est que vis à vis du scénario, et des personnages, je ne ressentais absolument rien. Seul Sazh, pourrait inspirer quelque chose, son rôle étant ici bien mieux réussi que celui de comique raté qu'il occupait auparavant.

Un bon point du jeu est que nous sommes libres de faire ce que l'on veut dès le début. On peut immédiatement décider de se rendre dans la région que l'on souhaite pour y entamer le scénario, puis changer de zone en cours de route pour revenir le terminer plus tard. Il y a aussi pléthore de quêtes annexes, et il sera nécessaire d'en terminer une bonne partie pour terminer le jeu, faute de quoi Lightning s'avèrera trop faible pour tenir le coup. Ce qui est gênant avec toutes ces quêtes, c'est qu'elles se ressemblent toutes. On passe beaucoup de temps à la cueillette: j'espère que vous aimez les promenades aux champignons, parce qu'il faudra en dépouiller la forêt complète de jour, et remettre ça la nuit tombée pour récolter la variété nocturne, indispensable, sinon Lightning ne pourra pas sauver le monde. Je rêve. D'autres quêtes consistent à se farcir des aller-retours pénibles, pour parler ou refiler tel objet à tel pnj. La cerise sur le gâteau étant que certains pnj, ou même zones complètes (la ville basse de Luxerion par exemple) sont inaccessibles en dehors de certaines heures de la journée. Ça justifie sans doute la présence d'une alternance jour/nuit, et pourtant ça n'a aucun intérêt, si ce n'est agacer encore plus en poussant le bouchon sur les aller-retours gratuits. Enfin, une grosse partie des quêtes est réservé à du farming pur et dur de monstre. Le soucis étant que le bestiaire est assez peu fourni, et la sensation de répétitivité arrive vite.

Côté environnements c'est assez inégal. On a le droit à de très charmants paysages comme les Dunes Mortes, ou le village des Mogs, et d'autres beaucoup moins comme Luxerion qui est décidément raté. Je pensais que le jeu aurait le mérite d'être propre techniquement mais ça n'est même pas le cas. Certaines textures sont assez dégueulasses, les pnj ont parfois du mal à ouvrir la bouche etc...

Le système d'équipement est assez intéressant. Passer du temps à optimiser ses différents équipements et choisir ses sorts en conséquence est prenant et offre quelques possibilités. On doit parfois adapter sa tactique pour venir à bout de certains types d'ennemis. Malheureusement, je n'en dirais pas autant du système de combat. En premier lieu, on peut déplacer (lentement...) Lightning durant les combats ce qui n'a aucun intérêt puisque spammer un coup au corps à corps la fait automatiquement charger vers l'ennemi, et inversement pour les sorts à distance, qui poussent l'héroïne à reculer rapidement. Pourquoi permettre des mouvements (limités qui plus est) via le stick qui aurait, de toute évidence, pu servir autrement? Second écueil, les jauges ATB se vident très vite et mettent beaucoup de temps à se remplir. On passe grosso-modo son temps à spammer les boutons d'attaque jusqu'à vider ses jauges, puis attendre que les jauges veuillent bien se remplir et ainsi de suite. Plutôt ludique au début de la partie, mais lassant après quelques dizaines de monstres tués. Le pire étant les monstres ayant beaucoup de points de vie, qui sont une calamité à mettre à terre, tellement le rythme devient mollasson. Il y avait vraiment mieux à faire de ce côté là, mais de toute évidence, Square Enix a préféré ne pas se fouler et bricoler à partir de ce qui s'était fait sur FFXIII. Je veux bien que le moteur graphique soit le même pour le rentabiliser, mais là c'est à peine si le jeu a l'air fini.

Je passe très rapidement sur la bande son qui n'a ma pas spécialement marqué. La plupart des pistes sont du recyclage plus ou moins inspiré, ce qui me fait pester contre ceux qui s'extasiaient devant les premières pistes musicales dévoilées avant la sortie du jeu.

Lightning Returns ne doit son existence qu'au cupide besoin de rentabiliser ce qui a été construit sur FFXIII en minimisant les temps de production, et ça se voit car le jeu en porte tous les stigmates: qualité graphique inégale, musiques recyclées, bestiaire limité, histoire baclée, aucune réelle nouveauté, durée de vie artificielle... Tout y est. La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que la saga FFXIII touche à sa fin. Ouf !