Lone Survivor par Samish

J'ignorais complètement ce que pouvait bien être Lone Survivor avant d'y jouer. Vous auriez vu ma tête quand j'ai compris que c'était un survival horror ! Il faut dire que je suis une bonne grosse flippette en règle générale. Oui, j'assume.

Du coup je me suis dit : "mon couillon, tu t'es fait avoir, eh bien maintenant tu vas le finir !". Et c'est ce que je fis.

Une horreur un peu trop passagère

Effectivement le jeu fait assez peur pendant les premières minutes. On a des hallucinations bizarres, les décors et la musiques sont hyper oppressants, les monstres sont bien moches comme il faut. Impressionnant de parvenir à un résultat aussi glauque pour un jeu en 2D. Dans quoi me suis-je lancé ??
Mais je dois dire que cette impression se dissipe assez vite. Les monstres sont peu variés, on a une arme avec peu de problèmes de munitions, un couloir nettoyé restera nettoyé, ... On se téléporte assez facilement dans son appartement, donc les séquences d'exploration sont relativement courtes. Bref, on reste stressé, mais la "peur" des premiers instants se tasse. Surtout que dans la deuxième moitié du jeu les environnements sont beaucoup moins confinés.

Une interface peu confortable

Pour moi il s'agit du plus gros défaut du jeu : l'interface est très lourde, et on a du mal à faire faire au personnage ce que l'on veut, surtout en situation d'urgence.

La carte est très bien réalisée, très claire, et pourtant dans les faits il est très difficile de naviguer dans les couloirs. Il faut dire que les environnements sont en 2D mais le plan est en "3D". Exemple : au bout d'un couloir, vous prenez une porte et celle-ci mène à un couloir perpendiculaire au premier. Après plusieurs portes de ce type, je peux vous dire qu'il devient très difficile de dire de quel côté on avance sans se référer à la carte. On s’accommode de cet état de fait la plupart du temps, mais c'est sans compter une séquence de course poursuite qui devient chaotique à cause de ça. D'autant plus qu'ouvrir la carte (ou les menus) ne met pas le jeu en pause !

J'ai aussi regretté que le système d'inventaire soit si rigide. Les combinaisons sont difficiles à réaliser, et les interactions entre objets ne sont pas intuitives. Par exemple je n'ai rien réussi à cuisiner (à part du café) de tout le jeu alors que je savais que c'était une possibilité ! Depuis le début j'avais un "jambon appétissant" qu'il me fallait cuire, et j'avais beau avoir une cuisinière fonctionnelle et une casserole : cela ne fonctionnait pas. Il m'aurait sans doute fallu une poêle, mais en situation de survie c'est un peu idiot de faire la fine bouche à ce point, non ?
De même, pour obtenir une bouteille vide, il est nécessaire de boire une bouteille de lait périmé pour la vider. Mais... ce ne serait pas plus logique de jeter ce lait dans la nature plutôt que de se forcer à le boire ? Gné.

A part ça je confirme ce que j'ai lu dans d'autre critiques : le héros a tout le temps faim. En soi cette mécanique est une bonne idée, qui apporte du réalisme, mais à mon avis il manque quelque chose, comme une barre de satiété qui permettrait de savoir où en est notre personnage. En l'état, on a beau lui donner à manger on ne sait pas vraiment si ça a servi à quelque chose.

Mais globalement un bon jeu et de bonnes idées

Allez. J'ai peut-être l'air sévère, mais dans son ensemble j'ai apprécié Lone Survivor.

Tout d'abord n'oublions pas qu'une partie ne dure que trois heures environs. Du coup tous les défauts que j'ai évoqués n'ont pas vraiment le temps d'entacher l'expérience de jeu.

Et comme je l'ai dit, l'ambiance est vraiment chouette. Même si l'horreur aurait pu être plus durable, on a quand même du mal à lâcher sa console.

Enfin, le scénario est un des gros plus du jeu. Très obscur, après avoir vu les différentes fins on arrive malgré tout à échafauder des théories cohérentes. Les personnages et le contexte sont énigmatiques, mais tout s'assemble plutôt bien, et le jeu n'a pas volé son statut de survival horror pshychologique.

Conclusion

Un bon petit survival, accessible aux froussards, à l'histoire étonnamment profonde pour un jeu de cette durée. Il peut se recommander sans risque !