On the Road again : The Game

Mad Max le jeu reprend Mad Max Fury Road le film dans une histoire un peu alternative, sous la forme d'un open-world relativement classique mais efficace.

Retour en Terres Désolées

Côté scénario, on se retrouve dans le même univers (ou en tout cas approximativement la même timeline) que le dernier film en date, puisque Immortan Joe règne sur les Terres Désolées, et que Max se voit forcé d'affronter l'un de ses fils : Scrotus (qui n'est pas dans le film de mémoire). Bon, c'est plus une histoire alternative qu'une histoire parallèle, mais le scénario n'est de toute façon pas le point fort du jeu. Divisé en cinq actes assez courts, les missions principales sont peu nombreuses et, mise à part les deux premières heures de jeu, le joueur est plutôt laissé libre d'aller où il veut. C'est d'ailleurs l'un des défauts récurrents des open-world, puisque les moments de tension du scénario peuvent être complètement occultés par le fait que l'on puisse à tout moment préférer aller faire des sauts en bagnole ou des missions secondaires.

Bref, le scénario est naze et se résume a du "battre les méchants, récupérer sa caisse, aller vous faire foutre". Mais après tout, ça correspond assez bien à du Mad Max. Car paradoxalement les protagonistes et antagonistes du jeu sont assez bien réussis. Max en tête bien sûr, qui est très certainement le plus grand tueur psychopathe que j'ai pu incarner dans ma vie de joueur (sans problème comparable à Jack dans Madworld :p), tant il massacrera des gens tout au long du jeu. Mais les différents chefs des forteresses ainsi que les ennemis sont également plutôt cool ; on retrouve très bien l'ambiance des films, où certains essayent de survivre tant bien que mal, tandis que d'autres servent religieusement un maître devenu fou.

A noter quand même que la fin du jeu, bien que très courte, est assez dingue et intense, et typiquement dans l'esprit de la série.

Du sable plein les yeux

L'ambiance est par contre clairement le point fort du jeu. Que ce soit les courses-poursuites en voiture, les attaques de convois, où encore les combats au corps-à-corps, tout est assez recherché et très plaisant à jouer. La direction artistique est assez dingue, et on sent que les développeurs se sont creusés la tête pour créer des décors diversifiés, un challenge au vu de la taille gigantesque de la map et du caractère désertique général des lieux. Vous visiterez tour à tour des décors rocheux, de grandes plaines désertiques, des lieux plus industriels, mais aussi des cavernes, des restes de métro, etc... Et comme tout bon open-world qui se respecte, vous aurez des millers de trucs à collecter, comme les "reliques historiques", de vieilles photos faisant office de témoignage du passé et permettant de contraster de belle manière avec la folie du présent.

Le jeu en général est également très violent et particulièrement glauque, tout en conservant le côté post-apo métal des films. Entre le cannibalisme, les tortures et Max qui tue 10 ennemis à la minute, vous en aurez pour votre argent :p. Seules les tempêtes (soit des tempêtes de sable, soit des orages un peu plus costauds) sont un peu ratées, car bien moins impressionnantes que dans le dernier film, et surtout car elles peuvent être "skipées" simplement en entrant dans un camp... Au passage, le jeu est aussi sujet à quelques bugs de collisions vraiment très drôles (surtout en voiture) et, plus embêtant, à quelques ralentissements assez chiants.

Tuning et poings américains

Mais venons-en au gameplay et à la transcription de ce qui a fait la renommée des films. Le corps-à-corps tout d'abord est très similaire à du Batman Arkham, mais en un poil plus souple, et en plus violent, car Max peut passer en mode "fureur" afin de décupler ses capacités. Ajoutez à cela la possibilité d'utiliser des armes contondantes ou explosives, et également un fusil à canon scié bien bad-ass. La variété des ennemis est appréciable, même si on a vite fait le tour (mais participe encore une fois à l'ambiance du jeu, chaque ennemi ayant un rôle propre au sein de sa communauté).

Les escarmouches en voiture sont elles aussi bien foutues, à condition de s'habituer à la conduite un peu arcade de l'engin. Votre voiture peut être améliorée (tout comme Max d'ailleurs) et bardée de différents gadgets, comme un harpon ou des cracheurs de feu latéraux. Tiens, je n'ai pas parlé de "Chumbucket", un gollum-like (mais vraiment hein) qui sera votre compagnon tout au long de l'aventure, et s'occupera de réparer votre voiture ou de tirer au harpon. Il y a par contre quelques bizarreries au niveau des améliorations, certaines ne se débloquant qu'après certaines missions alors que d'autres plus puissantes sont disponibles simplement à l'achat à tout moment. De manière générale il y a un manque d'équilibre entre la difficulté et la progression de l'histoire, ce qui s'explique par le fait que le joueur peut aller où il veut, et ainsi améliorer Max ou sa voiture au maximum très tôt dans le jeu.

Enfin, un petit mot sur les choses à faire et sur la progression du jeu. Comme je le disais, le scénario n'est finalement qu'un prétexte pour faire avancer l'histoire, et surtout débloquer les différentes régions à explorer. Le terrain de jeu est vaste et divisé en gros en cinq parties, quatre d'entre elles étant sous l'influence d'un chef de forteresse. Dans chaque région il vous faudra aider les chefs à survivre en réduisant l'influence de Scrotus, soit en détruisant entre autres des convois, des champs de mines, et surtout des camps ennemis. Ces camps sont clairement le sel du jeu, et même si le principe est très répétitif (entrer dans le camps, buter tout le monde, tout faire péter), le level design est toujours différent et agréablement renouvelé. En fait, ce qui est intéressant, c'est que rien ne vous oblige à aider les gens, vous pouvez très bien foncer vers la fin du jeu en effectuant un minimum de missions secondaires ; mais aider les gens vous permettra de récupérer un maximum d'expérience et de ferrailles (l'argent du jeu), et donc d'améliorer votre équipement pour vous faciliter la tâche. Encore une fois je trouve cela assez dans l'esprit des films et de la personnalité de Max, qui n'aidera son prochain que s'il a quelque chose à y gagner (où si des gens l'emmerdent un peu trop).

Conclusion

Dans la forme, Mad Max est un open-world ultra-classique sauvé principalement par son ambiance et son gameplay nerveux. Dans le fond, le scénario est assez décevant (exceptée la fin) mais les protagonistes sont suffisamment travaillés pour qu'on reste accroché au jeu. L'ensemble n'est malgré tout pas parfait, et suivant la façon dont on joue, le jeu pourra paraître (trop) répétitif, vu le déséquilibre entre missions principales et missions secondaires. Reste une épopée post-apo assez folle et bien dans la lignée de la saga cinématographique.