C'est vrai, la première fois que j'avais lancé Mass Effect (PS3), j'avais été un peu déçu, mais je n'osais pas me l'avouer. En dehors d'un background savoureux, je ne rentrais pas trop dans l'histoire, mais c'est surtout le gameplay qui me rebutait. Là où dans Fallout 3 par exemple, il y a la première zone qui fait office de tutoriel, ici, Sheppard est lâché dans le vif du sujet. Deux trois conversations et déjà en route pour Eden Prime. Ce qui m'avait frappé, c'était mon incompétence face à des combats ardus. On me donne en apparence la jouabilité d'un Gears of War avec une composante RPG dont je ne saisis pas tout. J'ai l'impression de louper plein de choses pour avancer. Je semblais tellement perdu face à deux ennemis au loin, et ce n'était pourtant que le début du jeu... Du coup, une fois arrivé à la Citadelle, force est de constater que je n'avais pas relancé le jeu depuis presque deux ans. Frustrant, surtout que c'est la trilogie que l'on m'avait offert, pas juste le premier épisode...
Et puis, entre temps, il y a eu le cas Bioshock. Ce jeu, lorsque je l'avais testé rapidement, m'avait laissé indifférent, et pourtant, je sentais que je passais à côté de quelque chose, et surtout d'un genre que j'affectionne, à savoir le RPG en vue première personne. Pour faire simple, je lui ai redonné une seconde chance en l'achetant, et ce fut un véritable coup de cœur.
Fort de cette expérience, et avec le quatrième Mass Effect annoncé, je me suis dit que j'allais retenter ma chance. J'ai ressorti le premier jeu, et je me suis laissé convaincre de prendre la version féminine de Sheppard (je pense que je préfère jouer des personnages féminins, de toute façon). Cette fois, je n'ai surtout pas repris la classe de personnage calibré « action » mais essayé un mélange entre maîtrise des armes et des différents pouvoirs qu'offre le jeu.
Si le passage d'Eden Prime ne m'a toujours pas paru si simple que ça, avec l'ajout des pouvoirs, je me suis senti plus confiant, et j'ai surtout eu l'impression de progresser. Disons qu'à mon premier run, j'avais sous-estimé ces pouvoirs, qui me sont désormais indispensables dans ma progression, de même que le menu du Commando et des Équipements. Et là, la magie commence à opérer. Le passage de la Citadelle m'empêche de décrocher et j'enchaîne quêtes secondaires sur quêtes secondaires (15 heures de jeu en 2 jours, tout va bien). Je redécouvre le jeu, les musiques me plaisent, Sheppard et l'univers aussi, je rentre dans l'histoire, plutôt bien ficelée. J'apprécie d'autant plus l'originalité du personnage : on ne démarre pas de rien, on est déjà un leader, avec un passé, et c'est nous qui donnons les ordres, ce qui amène à des choix de dialogues plutôt cocasses ! Mieux, on s'attache même aux différentes personnalités des membres de notre Commando, avec lesquels on peut parler entre deux missions, et dont les discussions ne se résument pas à deux / trois lignes, car, oui, tout est bien écrit. C'est définitivement pour ça que l'on aime les jeux de rôles Bioware, après tout : le jeu fourmille de dialogues et les choix que nous prenons semblent avoir une vraie incidence sur la suite des événements, les personnages se rappelant de tes choix même parfois bien après.
Le jeu est particulièrement riche au niveau du background : des planètes comme s'il en pleuvait (Destiny et No Man's Sky n'ont rien inventé), avec un descriptif pour chaque, des astéroïdes à découvrir, des millénaires d'histoire et des races diverses et variées. C'est aussi ça, le charme de Mass Effect.
J'émettrais un bémol tout de même lors des phases en véhicules, sur les planètes : disons que le petit tank avance un peu n'importe comment, et que tous ces passages sont au final, déjà, surprenants, dans le sens où je n'en avais jamais entendu parler, et un peu rébarbatifs, les planètes étant assez vides, généralement sans vie. Celles-ci sont là pour nous amener aux missions mais en vérité, parmi les nombreuses planètes, beaucoup se ressemblent, avec une skin différente, de même que les intérieurs qui s'y trouvent, lorsqu'il s'agit de missions secondaires... Mais avec Fallout 3, pour ça, j'ai été servi, et on s'y fait. Cependant, les phases en véhicules sont plus nombreuses que prévues, et j'ai plus l'impression de jouer à un vieux jeu PC qu'à Mass Effect. Retour à pied.
L'IA est un peu en mousse, à généralement foncer dans le tas. D'un autre côté, vu qu'ils peuvent très bien te spammer à plusieurs, ou que, de près, en l'absence de shotgun et de pouvoirs, on peut vite se retrouver en danger de mort, même en Normal, c'est un mal pour un bien. Mais, globalement, ma Shepardette est devenue très forte avec ses pouvoirs et son shotgun, et la difficulté est allée... decrescendo, ce qui est assez inhabituel. Les alliés sont bien utiles, si l'on sait s'en servir (on en revient aux fameux pouvoirs), mais ils peuvent aussi se mettre dans le pétrin tous seuls, ou rester coincé à cause d'une porte, portes qu'ils ne savent pas ouvrir d'ailleurs. Bon, on a vu ceci dit bien moins efficace comme acolytes.
Dans le reste des défauts, je pourrais parler des longs chargements (surtout quand tu meurs à répétition), l'impossibilité de se la jouer infiltration alors que certains passages s'y prêtaient, des bugs : pistolet qui ne veut plus tirer, bugs de collision, de sons, d'animation, et pleins d'autres petits trucs, sans compter les quelques baisses de framerate ou de freeze mais c'est, du moins je pense, lié au portage sur PS3. Là encore, bien des jeux sur PC m'ont mis dans cette situation, alors, dans le fond, on passe outre. Là c'est plus pour chipoter.
Au niveau visuel, la direction artistique est vraiment intéressante. Sans être folle, la modélisation est convenable et les autres races sont bien foutues, ce qui n'est pas sans rappeler Destiny, si on regarde de loin. Comme cela a sûrement déjà été dit, les derniers niveaux sont plutôt bien foutus en affichant plus de détails que lors des premières planètes, malheureusement, c'est déjà l'heure pour le jeu de se terminer. Car oui, au final, c'est bien beau tout ça, mais en se prenant au jeu celui-ci se termine en une trentaine d'heures, le temps de faire la plupart des missions secondaires. J'aurais bien évidemment pu prolonger la durée de vie en cherchant divers matériaux sur les planètes, mais comme je le disais auparavant, se balader sur des planètes vides n'apporte que peu de satisfaction. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'aurais pas vu le temps passer, cette fois. Il me tarde de commencer le second épisode, de connaître la suite de l'histoire, et surtout de voir la conséquence de mes choix.