Milieu des années 2000, souvenez-vous. Bioware est un studio attendu au tournant. Fer de lance du RPG occidental, l'ensemble est connu par des productions réussis et relativement rafraichissantes. Baldur's Gate bien sûr, mais aussi Neverwinter nights et un peu plus tard : le fantastique Knight of the old Republic (KOTOR pour les intimes, aka l'une des meilleures adaptations de la franchise Star Wars) ainsi qu'un certain jade empire (une petite réussite).
4 ans après KOTOR, Bioware remet le couvert avec la SF, sort alors fin 2007 le dit Mass Effect, objet de cette critique. On y découvre un avatar nommé Shepard, un commandant de l'alliance (sorte de confédération des nations terrestres) présenté vaguement comme un Jésus plus costaud que caustique et résolu à sauver les miches de l'univers (je schématise).
Il serait inapproprié de résumer l'ensemble du titre par ces quelques phrases : le jeu a un univers riche, faussement complexe mais très crédible ou on ressent très fortement les influences de Star Wars (fatalement )et des nombreuses œuvres parsèment l'histoire de la SF. Le joueur prend une claque d'entrée, passé le tuto, lorsqu'il arrive à la citadelle : un joyau dense et vivant, cité complexe aux tons space-opéra. L'univers est là, posé comme une pêche sur le toit ouvrant d'une voiture et un codex bien utile vous sera d'un grand secours pour vous plonger dans cet univers si incroyablement détaillé, et cohérent.
Alors pourquoi une note si basse ? Parce que le scénario, qui est globalement d'une bonne facture, ne représente évidemment pas l'intégralité du contenu de ce jeu. Oui car, il s'agit d'un jeu vidéo et le jeu vidéo, aux dernières nouvelles, et un média à part offrant la chance de faire évoluer le joueur à travers des liens interactifs forts avec le support ludique. Mais Mass Effect malheureusement délaisse son game-design au profit du scénario. Il est même prétexte au scénario.
Cette sensation on la ressent dès la citadelle quittée, lorsque l'on se rend compte que les planètes visitées, accusant un level-design archaïque, ne présente finalement que peu d’intérêt et que le système dit "RPG" en réalité étonnamment mal mêlé à une sorte de TPS mou du genou , est très bancal.
Mauvais plan cul oui. IA aux fraises, exploration limitée, système de combat mauvais , prétexte à un scénario qui, au fil du temps, se parfait dans un manichéisme insupportable, et pire encore des phases véhiculées ATROCES. (le Mako qui représente au bas mot 1/4 de l'aventure, vous renvoi 15 ans en arrière). Et ne parlons pas des planètes au nombre limité, le reste des astres se limitant à des lunes aux textures Nintendo 64 sans identité ou il n'y a rien à faire d'intéressant.
Mass Effect se complait alors dans la propre vanité de son univers si riche, délaissant ses propres mécaniques de jeu, mal fichues et moins complexes qu'un jeu sorti 4 ans plus tôt (KOTOR) comme apposées au dernier moment "histoire de dire" . L'ensemble oublie d'être fun nom d'un chien ! délaissant les interactions ludiques et outils qui pourraient rendre le soft plus passionnant à JOUER. Son système de combat bâtard et ses méthodes d'exploration douloureuses sont ostracisés. Reste un système de dialogue bancal ou les choix n'influencent que peu le sentiment d'appartenance au titre.....
Mass effect est un jeu que je ne comprends pas, parce qu'il choisit de délaisser les éléments propres à ce que l'on attend d'un jeu vidéo. Premier gros représentant du RPG occidental dit "moderne" ou l'essence du RPG est diluée dans un marasme de quêtes moisis et d'un game-design prétexté, afin de mettre en avant son univers et son écriture.... (hein the Witcher ?). Je ne suis probablement pas fais pour ce genre de titre et ne comprendrais jamais le déchainement des passions à son égard.