Mass Effect 1 avait été une claque. Son ambiance, son univers hors du commun pour le fan de Space Opera que je suis m'ont fait attendre le deuxième épisode avec une impatience rarement eue en vingt-cinq ans de jeux vidéos.
Cinquante-cinq euros pour un jeu ! Soit, à vue de nez, plus de trois cents cinquante balles ! La dernière fois que j'ai payé une somme pareille pour un jeu, ça devait être pour une daube sur Playstation à la fin des années 90.
Le reste de l'article sera bourré de spoils. Je pars du principe que depuis tout le monde a déjà joué à la saga Mass Effect et en connaît l'histoire. Sinon, c'est que vous avez raté votre vie.
On avait laissé ce bon commandant Shepard après la destruction de Sovereign et plusieurs révélations. Une race de machines surpuissantes allait débarquer incessamment sous peu pour tout détruire. Mais bonne nouvelle, on avait retardé l'échéance au prix de la destruction de la moitié de la Citadelle et de la perte ou non du Conseil.
Alors que Shepard est en train d'exterminer quelques poches de résistance Geth, son vaisseau est abattu et, en essayant de sauver son timonier, il est propulsé dans l'espace. Le ton est donné. Le jeu se veut beaucoup plus épique, hollywoodien. En un mot : cinématographique.
A son réveil, Shepard a perdu tous ses repères. Son équipage, le Normandy. On met de côté provisoirement les Moissonneurs pour un autre ennemi : Les Récolteurs que l'on pense alliés des Moissonneurs.
C'est le mystérieux Homme Trouble à la tête d'une organisation terroriste pro-humaine, avec qui Shepard a eu maille à partir dans le premier épisode, qui lui confie cette mission : découvrir qui ils sont et ce qu'ils cherchent en kidnappant des colons humains.
Pour se faire, Shepard écumera les systèmes Terminus réputés pour être un repaire d'esclavagistes, pirates et autres mercenaires pour recruter son futur commando. Le 1 n'était pas spécialement optimiste. Le 2 nous enverra nous balader sur la station Oméga dirigée d'une main de fer par une Asari du nom d'Aria. Mais également sur un vaisseau-prison où l'on y tabasse des détenus ou sur Tuchanka, la planète d'origine des Krogans, ravagée par une guerre nucléaire.
Cet aspect recrutement, cher à Bioware, et les quêtes de loyauté pour chaque personnage, concerne la quasi-totalité du jeu. Il est facile de deviner que, Mass Effect ayant été conçu à la base comme une trlogie, Bioware a surtout cherché à travers Mass Effect 2 à en faire un épisode de transition. Histoire de garder quelques cartouches scénaristiques dans leur manche.
Je n'ai donc pas retrouvé les moments épiques connus sur Virmire avec la discussion avec Sovereign et le choix cornélien, Ashley/Kaidan, à effectuer. Ni de moments réellement poignants comme lors de la discussion avec Vigil, l'intelligence artificielle prothéenne sur Ilos. Lorsque le scénario décolle enfin, lors de la mission suicide, c'est déjà terminé.
Pour un jeu dont l'histoire est quand même le point fort, c'est assez rédhibitoire. Qu'en est-il du système de jeu alors ? Fortement inspiré de Gears of War, il embarque un système de couverture, une énergie qui se remonte toute seule comme par magie. Mais les scènes d'action sont beaucoup plus pêchues que dans le 1. On tire, on utilise un pouvoir, on se met à couvert pour recharger ou se soigner. C'était osé de la part de Bioware de dynamiter un peu tout ça. Ils ont fait de même pour Dragon Age 2 avec moins de succès.
Comme je l'ai dit plus haut, si le commando d'origine brille par son absence, Shepard fera ami-ami avec quantité d'autres personnages plus ou moins attachants. Si je passe rapidement sur Jacob, trop plat, j'ai été ravi de retrouver Garrus et son balai dans le cul, Tali la quarienne mécano et d'autres : Miranda Lawson dont vous pourrez admirer le fessier à de multiples reprises, Thane Krios l'assassin philosophe, la milf Samara, le fantasque Mordin, la poétesse Jack.
Ce qui m'amène à parler brièvement de leur quête à chacun. Il est d'autant plus nécessaire de les accomplir qu'ils vous donneront tous un upgrade pour le Normandy parfois indispensable pour la mission suicide. D'une manière générale, les quêtes annexes sont beaucoup mieux écrites que dans le 1. Là où précédemment, ça se résumait à entrer dans un bâtiment et le vider de ses occupants, dans Mass Effect 2, elles sont plus longues, plus scénarisées et plus variées.
Ce jeu, je l'ai beaucoup descendu à sa sortie en 2010 pour son scénario plat, son trop-plein d'action, l'absence de méchant et ses personnages du 1 qui passaient à la trappe quand ce ne sont pas des lieux entiers comme la Citadelle dont on pouvait facilement se perdre et qui là n'est composée que de quelques étages ou des véhicules comme le Mako (ok, là ce n'est pas une grosse perte à part si vous aimiez escalader les montagnes).
Mais il a beaucoup mieux vieilli que son grand frère. L'atmosphère est beaucoup plus sombre, ce qui n'est pas déplaisant. Les personnages restent attachants. Chacun a son histoire très bien développée et je reconnais bien là la fameuse patte Bioware.
Et puis bon, tu sais qu'il y aura un troisième épisode. Tu as envie de connaître le fin mot de l'histoire. Donc, tu ne lâches pas la manette jusqu'au générique final. Ce jeu réussit à te happer du début à la fin malgré à chaque fois des petits défauts qui sont chiants et qui l'empêche d'être un chef d’œuvre. Le joueur EST Shepard. Il écrit ou a l'illusion d'écrire sa propre histoire. Qui trouvera sa conclusion que chacun appréciera dans Mass Effect 3.