Après une trilogie devenue mon jeu culte (je la rejoue au moins une fois par an), pas mal d'espoirs étaient placés dans ce nouveau Mass Effect, d'autant qu'on sautait le pas sur la nouvelle génération de consoles.
Hélas le jeu s'avère globalement être une déception. Alors il est loin d'être calamiteux, mais il ne soutient jamais la comparaison avec la trilolgie originale, ni avec les jeux équivalents (à savoir RPG en monde ouvert) récents.
Premier défaut, le monde ouvert justement, assez mal géré et qui a tous les défauts habituels du genre: on perd le fil de l'intrigue, on passe son temps sur des quêtes fedex sans intérêt, et à courir d'un bout à l'autre des maps (voire de planète en planète juste pour une ligne de dialogue, c'est long pour pas grand chose), etc...
Si l'histoire principale est pas trop mal, elle ne procure jamais les mêmes frissons que la lutte de Shepard contre les moissonneurs. Les missions qui la composent ne sont jamais aussi trépidentes, et le scénario atteint vite ses limites. Le pionnier que l'on incarne, Ryder, peut être attachant (perso j'ai opté pour la version féminine), mais on ne peut pas en dire autant des autres membres de l'équipe. Ils ont tous du mal à rivaliser là encore avec les équipiers de la trilogie. J'ai quand même beaucoup aimé le vieux Krogan, utile au combat et qui a les meilleurs dialogues lors des phases d'exploration. Et l'Asari Peebee aussi fait un bon personnage.
Le jeu se déroule sur un seul secteur de la galxie Andromède. Logique, n'ayant ici aucun relais cosmodésique (bien que pour aller si vite d'un système à un autre, les vaisseaux volent à des milliers de fois la vitesse de la lumière quand même!), malgré tout il faudrait des années pour voyager d'un secteur à un autre. On explorera donc uniquement Héléus. Mais ce secteur s'avère assez immense, presque 40 systèmes solaires là où les plus gros secteurs de la voie lactée en comptaient 5 ou 6 de mémoire. Mais pour y faire quoi? On se pose sur quelques planètes (dont certaines ont une très large map) qui sont utiles à l'intrigue, mais pour tout le reste on se contente de scanner pour trouver de temps en temps des ressources totalement inutiles. Pas très gratifiant tout ça, et on a jamais le sentiment d'être un vrai explorateur.
Le scénario nous présente 2 nouvelles races aliens. Les Angara, habitants du secteur Héléus, avec qui il faudra s'allier, et les Kerts, ennemis farouches venus d'ailleurs et qui assimilent les autres races à travers tout Andromède. Le final contre l'archonte Kert sera sympathique à jouer (et ouvert sur une éventuelle suite), mais là encore ça n'atteint jamais les grands moments de la trilogie.
Graphiquement le jeu est soigné et plutôt joli, mais pas aussi beau qu'un Horizon zero dawn ou même un Witcher 3. Et techniquement, même après 7 patchs et beaucoup de gigas de MAJ, ça reste beaucoup buggé et souvent approximatif. Un jeu à la finition bâclée pour sortir dans les temps.
Niveau gameplay les combats peuvent être assez funs (même si je préfère le 3 sur ce point là). Le problème est que, n'ayant aucune spécialisation, Ryder peut apprendre toutes les compétences possibles, et ce trop-plein de liberté donne donc un vrai fourre-tout, et ôte une option de rejouabilité à mon sens, puisqu'on a largement de quoi tâter à tous les styles de combat dès le premier run.
90h de jeu tout de même en ce qui me concerne (mais on peut le boucler en moins que ça), mais pas forcément envie d'y retourner, alors que je ne me lasse jamais de rejouer la trilogie.