Metal Gear
6.7
Metal Gear

Jeu de Konami et Ultra Software Corporation (1987PlayStation 3)

Epopée Metal Gear - Part I: En terrain (in)connu

Je crois que le temps est venu pour moi de me faire l'intégrale de la saga Metal Gear, histoire de me mettre à jour pour la sortie de Phantom Pain qui semble bien être le dernier épisode auquel je toucherai. Après tout, il faut bien que ça s'arrête un jour ou l'autre. Le départ du créateur de la série me semble le moment idéal pour fermer le rideau. Mais avant de penser à la conclusion, je repars du tout début pour un long voyage à travers le temps en compagnie de quelques-uns des personnages les plus fascinants que j'aie rencontrés dans les mondes virtuels...


La première mission de Solid Snake face à un Metal Gear. Il y a de quoi avoir des putain de frissons pour un fan. Même si... bipbipbip. Bon, c'est pas le plus beau jeu 2D auquel j'ai touché. Et la musique, bien que sympathique, tourne en boucle sans presque jamais changer de tout le jeu. Je crois d'ailleurs qu'il y a trois pistes principales, ce qui s'apparente presque à un foutage de gueule. Malgré tout, ça fonctionne. La vue du dessus rappelle celle des épisodes en 3D jusqu'à Snake Eater. La musique d'infiltration n'est pas casse-couille et accompagne efficacement nos pérégrinations jusqu'au boss final. Elle est aidée en cela par les bruitages amusants dont certains sont restés inchangés (ou on été peu modifiés) jusque dans les derniers épisodes. La simple apparence de ce Metal Gear prouve combien les codes de la série sont respectés et ont traversé les âges. Et il y a mieux...


L'ancêtre du Codec est là, avec un transmetteur qui nous permet de contacter nos alliés et vice-versa. Il y a aussi la boite en carton, les missiles téléguidés, les points d'exclamation au-dessus de la tête des gardes, le passage obligé en prison... Je n'ai jamais joué à cet épisode mais je me sens pourtant en terrain connu. Troublante sensation de confort alors même que je me perds rapidement dans ce petit labyrinthe de Outer Heaven, avec toutes ces cartes qui ouvrent les portes de la forteresse de manière totalement chaotique. Mais je m'y fais. Je finis par prendre mes marques et à prendre du plaisir. Big Boss, la légende, supervise toute l'opération. Ni lui ni Snake ne sont encore ce qu'ils sont aujourd'hui et pourtant les voilà dans toutes leur pureté de pixels. Troublant.


Je joue en difficulté originale (celle de la version MSX2) et ne rencontre pourtant pas trop de résistance. On m'avait dit que le jeu était difficile, mais pas vraiment. Une fois qu'on a compris que l’ascenseur fait office de check point et que tuer un ennemi au poing peut rapporter rations et munitions, il n'y a plus de problèmes. Les ennemis ne voient qu'en ligne droite. Même pas en cône, non. Je comprends ça vers la moitié du jeu (vous foutez pas de moi), ça me facilite encore plus l'avancée. Le scénario est rachitique mais il a le mérite d'exister. Vers la fin du jeu, un retournement de situation complètement inattendu (hum...) et un passage où Big Boss brise le quatrième mur (d'une façon très proche de Metal Gear Solid 2) nous prouvent la volonté farouche de Kojima de surprendre le joueur, déjà à l'époque.


Encore aujourd'hui, cet épisode fondateur est agréable à parcourir, déjà assez fin dans sa mécanique d’infiltration, quasi inédite à cette époque, même si on ne peut pas encore ramper sur le sol ! Et je ne vous parle pas du plaisir de découvrir l'architecture qui servira à édifier toute la mythologie de la saga. Ha si, je l'ai déjà fait plus haut... Deux gros points noirs tout de même:



  • Les boss, bien trop simples à battre. Aucun d'entre eux m'a barré la route plus de 4 minutes. Y compris le boss final.

  • L'obtention (obligatoire) du lance-roquettes, potentiellement très prise de tête car particulièrement incohérente. La seule véritable faute de level-design pour moi.


Sinon, il faut accepter que les ennemis repopent à chaque changement d'écran, ce qui augmente artificiellement la durée de vie du soft, mais c'était ainsi pour tous les jeux à cette époque. Alors même si c'est soûlant, on fait avec.


Pour le reste, ça n'a rien à voir avec la vilaine version de la Nes. Tout est soigneusement pensé pour une expérience aussi riche que possible avec les limitations de l'époque: les pièges, les items à découvrir, les petites subtilités de gameplay et même des touches d'humour là où on ne s'y attend pas. Metal Gear n'est peut-être pas aussi culte qu'on pourrait le penser mais il reste indubitablement un passage obligé pour tous les fans de la saga... Une poignée d'heures qui lança trente ans d'aventure.

Amrit
7
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le 17 avr. 2015

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Amrit

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