Sorti sur MSX2 en 1987, Metal Gear fait partie de ces jeux intemporels, qui sont à faire dans la vie d’un gamer. Non seulement il reste encore jouable de nos joueurs, mais il nous démontre aussi comment un créateur visionnaire avait déjà su comment réinventer un gameplay. Personnellement, j'y ai joué sur Playstation 2, avec Metal Gear Solid 3 : Subsistence, mais le site ne permet pas de choisir cette plateforme, pour une raison obscure. J'ai donc mis sur Playstation 3 puisqu'on peut aussi y jouer grâce à la Metal Gear Solid HD Collection, qui comporte aussi ces titres là.
Dans ce tout premier épisode, situé en 1995, Solid Snake n’est pas encore le héros que nous connaissons tous. La plus jeune recrue de l’unité FOXHOUND, dirigée par le charismatique Big Boss, est envoyé dans la base d’Outer Heaven afin de retrouver Grey Fox, le meilleur agent de FOXHOUND capturé auparavant à l’intérieur de cette base (et en ayant pu appeler juste avant Big Boss en laissant deux mots : "Metal... Gear..."), mais aussi de confirmer si oui ou non, la base abrite bien une arme destructrice du nom de Metal Gear.
Si le scénario n’est pas aussi étoffé que les derniers Metal Gear, il pose néanmoins les grandes bases de cette saga. La trahison, les armes bipèdes, l’infiltration, le personnage de Solid Snake, les boss charismatiques… Tout est déjà présent ici. Ici, pas question de foncer contre les soldats ennemis. Il faudra faire preuve de patience et d’intelligence pour les passer discrètement, sous peine de vite crever comme une merde. Notre espion ne dispose d’aucune arme (outre ses poings) au début de son infiltration, il faudra se débrouiller sur le terrain afin d’en récupérer, comme le veut la règle de l’unité FOXHOUND.
Le gameplay est assez simpliste dans l’âme, on assomme les gardes par derrière, on les contourne, de même que les caméras, on défonce le boss, on récupère un objet clé (cartes de sécurités, nouvelles armes), et l’on avance tout en glanant des infos sur la base et le Metal Gear. Si l’aspect infiltration est une réussite, bien que rudimentaire, il faut garder en tête que ce genre de jeu à l’époque était une véritable prouesse, là où les jeux étaient portés sur l’action à 100%. Hideo Kojima, le génial créateur de cette série, voyait déjà plus loin, et révolutionnait le jeu vidéo avec ce premier Metal Gear.
Le jeu n’est pas des plus faciles, une erreur et la mort arrive très vite, cependant il reste accessible, jouable, et fun à jouer. Graphiquement, pour l’époque c’était du bon boulot. Alors forcément, ça pique vraiment aujourd’hui, mais pour un peu que l’on fasse abstraction de cette partie, ça le fait. Les musiques sont excellentes par contre.
Metal Gear était déjà une révolution dans le monde du jeu vidéo, en misant sur l’infiltration plutôt que sur l’action, il a prouvé que le jeu vidéo pouvait être plus que ce qu’il y avait sur le marché. Là où l’on se contentait de tirer sur tout ce qu’il bougeait, Kojima a choisi d’éviter cette effusion de sang tout en exploitant un scénario, certes minimaliste, mais pas dénué d’intérêt, comportant son lot de rebondissements et de personnages forts. Les prémices de l’une des meilleures sagas que le jeu vidéo ait connues, sans aucun doute.