Metal Gear Solid
8.5
Metal Gear Solid

Jeu de Konami (1998PlayStation)

J'aurais attendu 2014 pour découvrir cette pépite, mais comme on dit : "Mieux vaut tard que jamais". Je ne vais pas faire de suspense, Metal Gear Solid m'a totalement séduit.

Commençons par décrire l'emballage. Graphiquement, le jeu fait parti des plus beaux de la console. La 3D de la Playstation ne vieillit pas toujours très bien, mais là, je trouve que ça le fait encore, même quand on découvre le jeu aujourd'hui. En dehors des textures très pixellisées en gros plan (surtout lorsqu'on rampe dans les canalisations et lors de certaines cinématiques), le rendu visuel est très soigné. Les modèles sont détaillés et bien animés, on sent qu'on a affaire à une grosse production de l'époque.
Côté sonore, on est également gâté, avec quelques musiques magnifiques (j'ai encore le thème de fin dans les oreilles) et surtout une gestion des bruitages aux petits oignons. J'ai même apprécié le doublage français, qui n'a pourtant pas une très bonne réputation à ce que j'ai pu lire ça et là. Personnellement, je trouve les voix bien choisies. Un peu caricaturales, certes, mais elles donnent un certain second degré qui va très bien au jeu.
Une excellente réalisation ne serait rien sans un bon gameplay, et c'est encore une bonne surprise, ici aussi, Quand j'ai refait quelques hits de la Playstation récemment (Tomb Raider et les Resident Evil, pour les citer), il m'a fallu à chaque fois un certain temps pour me réadapter aux rigidités des commandes et reprendre du plaisir à jouer. Cela n'a pas été le cas pour Metal Gear Solid. Les commandes sont fluides, Snake répond au doigt et à l'œil. J'ai regretté l'absence de saut mais, malgré tout, les possibilités d'action restent nombreuses. L'armement est varié, tout comme la panoplie de gadgets, digne de James Bond.

Mais outre sa réalisation, l'autre grand point fort de Metal Gear Solid est sans conteste son scénario. Il m'a impressionné par sa densité. L'histoire commence comme une mission d'espionnage classique, mais elle regorge littéralement de rebondissements qui donne toujours envie de continuer pour en savoir plus. Entre deux trahisons et buts secrets révélés, on découvre un background qui entremêle habilement les faits réels à de pures inventions pour aboutir à un monde d'anticipation/SF vraiment cohérent. Des thèmes sérieux comme le nucléaire et la génétique côtoient des éléments plus fantaisistes comme des pouvoirs psioniques ou un cyborg ninja, sans que cela choque le moins du monde.
Les personnages, alliés comme ennemis, sont chacun doté d'un caractère et d'une histoire qui les rendent vraiment uniques. Les boss ne sont pas que des boss, mais des moments mémorables : le cyborg qui arrête les balles avec son sabre, le duel avec Sniper Wolf, les pouvoirs psychiques de Psycho Mantis, les provocations de Revolver Ocelot, Vulcan Raven le bourrin mystique et l'increvable Liquide Snake, autant de souvenirs videoludiques forts. Les alliés du codec ne sont pas en reste. C'est quand même le seul jeu où cela me faisait plaisir de sauvegarder, juste pour entendre une nouvelle citation de Mei Ling (j'ai fini avec 42 sauvegardes, tant pis pour mon rang ^^).
Tout en racontant une intrigue sérieuse, le jeu ne manque pas d'humour. Les clichés (trahisons en cascades, morts qui ne sont jamais morts), sont nombreux mais bien utilisés et dénotent d'un second degré certain. C'est pour ça que je trouve le doublage français très à propos. Le quatrième mur est également brisé à plusieurs reprises : Psycho Mantis lit le contenu de notre carte mémoire et nous force à changer de port manette, Revolver Ocelot nous prévient qu'il est inutile de songer à utiliser une manette turbo pour réussir son épreuve... Autant d'idée géniales à l'époque qui fonctionnent encore très bien aujourd'hui.

Cette critique est dithyrambique mais j'ai tout de même trouvé quelques défauts. Le jeu est bien trop court, une dizaine d'heure dont plus du tiers (peut-être même la moitié) à visionner des cinématiques et à lire le codec. Certes, l'histoire m'a passionné, mais je n'aurais rien eu contre des séquences d'exploration plus longues entre deux boss, avec des énigmes ou des passages secrets à découvrir par exemple.
Il y a aussi la fin que je n'ai pas trop aimé. Mais je parle juste de la toute fin, les cinq minutes juste avant le générique, que j'ai trouvé un peu trop fleur bleue à mon goût, ce qui ne collait pas avec le reste du jeu. Mais comme il y a deux fins possibles, j'essaierais l'autre lors de ma prochaine partie.

Somme toute, ces défauts sont bien mineurs en regard de toutes les qualités du jeu. Si comme moi vous ne le connaissiez pas encore, je vous le conseille chaudement.

Créée

le 6 nov. 2014

Critique lue 238 fois

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Loki Asgarder

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