MGS 2 nous éloigne de Solid Snake et nous rapproche de Raiden, une recrue toute jeune qui travaille chez Fox Hound. Le jeu nous offre 2 missions en tout et pour tout, pour une douzaine d’heures de jeu suivant le niveau de difficulté sélectionné. Deux missions ça fait un peu léger quand on compare aux jeux actuels mais il faut voir comment le chef d’oeuvre de Kojima a été développé. On commence aux commandes de Snake pour une mission sur un bateau immense: infiltration, espionnage, tout y est. C’est une sorte de prologue superbe puisque interactif. Techniquement le jeu ne souffre pas si l’on est juste assez indulgent. Evidemment les effets visuels ne sont pas fantastiques, le sang est baclé, l’eau n’impressionne pas et la lumière respecte les bases de la physique, sans plus. Pourtant, pour ce qui est à la base un jeu PS2, ce Metal Gear Solid 2 s’en sort très bien !
Mais ce qui m'intéresse avant tout c'est l'ambiance, on continue notre mission, on assomme les ennemis, on les endort et puis on les cache dans des casiers, du grand Snake. On se retrouve à se cacher sous des caisses en carton, histoire de respecter les classiques puis on subit quelques cinématiques et discussions radio. Rien de bien transcendant mais le décor se plante plutôt bien. Il n’y a pas à dire, le jeu a bien vieillit. Mais comme je le disais au début, dans MGS 2 ce n’est pas Solid Snake la star, mais Raiden. Un noob lâché en pleine mission 2 ans après notre première mission avec Snake dans le prologue.
Vous incarnez donc Raiden, un type envoyé en solo (comme notre Snake international) dans des missions improbables. Sur le « Big Shell » cette fois ci, lieu hautement symbolique puisque créée après votre mission de 2007. La mission de base par en cacahuète, vous devez « improviser » dans un environnement hostile, où infiltration rime avec élimination. La seconde partie du jeu est beaucoup plus rythmée, avec des combats de boss, des time limits qui apparaissent à droite et à gauche et un panel d’armes qui devient plus important. Le scénario part en vrille, on se mets à se poser des questions, à chercher à comprendre ce qu’il se passe. Et c’est là que se situe le coeur du jeu : le questionnement. On se met à douter de nos actions, de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas, de qui est qui et de qui fait quoi. Heureusement, Kojima avait écrit son histoire avant d’arriver à la fin et tout se tient, L’histoire principale de Metal Gear Solid 2 n’est pas sa seule qualité puisqu’il regorge de missions alternatives.
Ce premier volet de MGS sur consoles 128 bits est un chef-d'œuvre intemporel, on peut le dire. De l’infiltration à l’ancienne et de l’action pure, toujours d'actualité nous permettant de vivre une expérience toujours aussi riche émotionnellement. L’histoire fait toujours autant réfléchir et les cinématiques de fin donnent toujours autant la migraine. Du grand Kojima !