Metro Exodus
7.3
Metro Exodus

Jeu de 4A Games et Deep Silver (2019PC)

Ne mets pas tes mains sur la bestiole : tu risques de te faire bouffer très fort

Depuis Stalker : Call of Pripyat, j'étais en manque d'environnements vastes et désolés à parcourir avec une vieille kalash rouillée. Quelques années plus tard, le nouveau titre post-apo Metro 2033 se dévoila, le développement avait été assuré par une partie de GSC Gameworld et il adaptait un roman d'un certain Dimitri Glukhovsky. Le livre en question fourmillait de détails dans ses descriptions du nouveau monde ténébreux et sordide créé dans les sous-terrains moscovites suite à une une frappe nucléaire. Au-delà des mutants, certains passages plongeaient le lecteur dans des cauchemars éveillés, lorsque le Metro radioactif s'emparait de ceux qui osaient l'arpenter. Un peu comme la Zone du Stalker... de Tartovski cette fois.


Dans le jeu Metro 2033 comme dans les productions GSC, l'économie des ressources telles que les munitions demeuraient un facteur de tension et d'immersion. L'ambiance soignée parvenait à illustrer brillamment le roman d'origine. Mais... le game design complètement couloir m'a refroidi.
La sensation d'être livré à soi-même, la possibilité de se perdre, de se cacher dans n'importe quelle ruine... Cela n'était plus d'actualité. Il fallait simplement suivre les rails.


Lorsque Metro Exodus a pointé le bout de son nez irradié, j'ai eu l'espoir de retrouver à la fois l’environnement touffu de Glukhovsky et la liberté des jeux Stalker. Et si ce n'est pas vraiment le cas au final... Il faut admettre que cet opus est une franche réussite. L'exode des protagonistes permet d'exploiter pleinement le 4A Engine et d'offrir au joueur un large panel d'environnements ; ouverts, claustros, sauvages, urbains... dans tous les cas ça décoiffe. Les mondes semi-ouverts offrent des panoramas dingues et ce n'est pas la taille des maps qui empêcheront les détails d'affluer. Autre petite nouveauté kiffante que je n'attendais pas : lorsqu'on ne sera pas à pied, quelques véhicules seront à notre disposition (pour braver les tempêtes de sable par exemple). Et on parle beaucoup de l'aspect graphique mais le travail du son, tant sur les armes que sur les ambiances, est remarquable.


Dès le premier Metro, l'ergonomie de l'inventaire et l'absence de HUD constituaient un pas en avant dans le FPS moderne. Exodus a bien entendu gardé tous ces éléments d'immersion et le joueur ne sent jamais perdu pour autant. La progression reste fluide et naturelle, il faut juste faire ses crafts judicieusement car tout se passe in-game.


Les personnages qui accompagnent Artyom me faisaient ni chaud ni froid au début du jeu mais il faut admettre que les développeurs s'efforcent à nous faire prendre part à cette "famille" d'exilés. Au fil des niveaux, leur personnalité et liens se dessinent. Les dialogues restent néanmoins assez ras-des-pâquerettes, ce qui dans le jeu vidéo constitue la normalité malheureusement... L'histoire quant à elle dispose d'enjeux simples mais qui justifient plutôt bien tout le sanglant bordel qu'on va laisser à notre passage ! (et on est pas constamment obligé de tuer, ce qui donne un supplément d'âme au jeu).


Pour les claviéristes-souris, je recommande de faire le jeu en difficulté maximale parce que même en hardcore, les munitions n'ont jamais été un problème. Du coup ça a un peu foutu un coup à la frousse que j'aurais dû ressentir dans l'ensemble.


Donc non, je n'ai toujours pas retrouvé l’austérité extrême et l'atmosphère mélancolique des Stalkers, mais à défaut d'être inoubliable, le voyage proposé par Metro Exodus reste horriblement plaisant !

hotshort
8
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le 1 avr. 2019

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