Metro: Last Light Redux
7.4
Metro: Last Light Redux

Jeu de 4A Games et Deep Silver (2014PC)


Je me souviens des petits nuages dans l'immensité du ciel et de la douceur du vent sur mon visage. Ma mère m'a acheté une glace... C'est la dernière fois que j'en ai mangé. Ce jour-là, l'humanité a été exterminée. Les juste et les mauvais ont dû rendre compte de leurs actions. Nous nous sommes cachés de l’œil de Dieu dans le métro. Nous avons échappé à sa colère et il a apparemment décidé qu'il n'était pas nécessaire de nous achever.



Belle entrée en vigueur si je puis dire... Metro : Last Light Redux, en tant que remake du jeu éponyme est une surprise totale. Acheté en bundle sur Steam pour six balles à peine, je me suis alors dit qu'il était temps que je retourne cette franchise que je n'avais qu’effleuré du bout d'une manette graisseuse de xbox 360 chez un ami. Très sincèrement, j'ai pu constater avec délice que parfois, si ce n'est rarement, la suite d'un jeu est encore meilleure que l'original. Et Last Light surpasse en tout son prédécesseur selon moi.


Metro 2033 était un bon jeu, mais pas exceptionnel, aussi n'ai-je pas spécialement eu envie d'écrire une critique sur le jeu lorsqu'il fut terminé, il y a un peu plus d'une semaine. On avait alors droit à un FPS somme toute très classique et linéaire que l'univers à la fois original et plein de potentiel ne parvenait guère à porter au devant de la scène. C'était tout de même une expérience vidéo-ludique assez plaisante que l'on finit rapidement sans trop se donner de mal (mis à part certains moments en surface).


Pour en revenir à l'histoire, notre personnage est un survivant, se terrant dans le métro de Moscou en compagnie de joyeux compagnons que l'on envoi pour les besoins du scénario aller voir si les mutants des tunnels et de la surface supportent toujours aussi bien le plomb dans la mâchoire. Au delà de quelques paisibles petites stations s'amassent monstres en tout genre, factions militaires (les Rouges et les Fachos) et bandits de métro de la pire espèce, ceux-là même qui te volent ta navigo à la sauvette. Dans le premier opus, nous suivions une trame principale au traitement plutôt confus qui nous baladait à droite à gauche des lignes, à l'extérieur où les radiations empêchent de respirer sans masque. On ne faisait alors qu'avancer en défouraillant à tout va, mutants comme humains, rencontrant une pelleté de PNJ histoire que quelqu'un cause enfin dans le jeu.


Petite parenthèse mais je ne comprends absolument pas le délire dans certains jeux, même récents, à faire du héros le spectateur muet des événements. On ne lui demande pas de raconter sans cesse sa vie (les carnets de note disséminés un peu partout font très bien le travail) mais d'au moins répondre quand on lui cause, là c'est juste frustrant de voir qu'on te prend presque pour un demeuré.


Le tout restait très convenu et ne surprenait que rarement : le plus souvent grâce à d'habiles hallucinations mettant en scène les Sombres, cette étrange race post-apocalyptique parlante que l'on est chargé d’annihiler pour la beauté du geste. Une fois la besogne accomplie en fin de jeu, on ne pouvait qu'être un peu déçu. Il manquait quelque chose...


Et c'est là que sur son cheval radioactif et putride apparut Metro Last Light. Dès le début, le joueur est saisi par une narration beaucoup plus travaillée que les graphismes léchés par effet remastérisant soulignent et rendent d'autant plus crédible. Enfin nous allons entrer plus en profondeur de ce monde souterrain aux richesses insoupçonnés. Enfin nous allons avoir droit à une quête principale parfaitement définie sans gloubiboulga d'idées incongrues. Non, l'objectif de départ est simple : un des Sombres a survécu et nous sommes chargés de mettre fin à sa misérable existence. Sur le papier ce n'était pas très emballant et sentait pas mal le vieux DLC moisi. Sauf que dans les faits, le jeu est un petit malin qui arrive fort bien à te balader, c'est pourquoi je ne m'étendrait pas davantage, vous laissant le soin de découvrir tout ça par vous-même.


Ce que je peux en revanche vous révéler c'est qu'enfin nous allons gratter de l’ambiguïté dans ce scénario, chose totalement inexistante dans le jeu original. Nous avons de la profondeur...et c'est beau, vraiment. Pour un FPS du genre avec son lot de gameplay tantôt nerveux tantôt poussant à l’infiltration, d'armes customisables aux capacités diverses (...) on est loin du cliché. L'ambiance y joue un rôle de choix et aura raison de beaucoup d'entre vous, moi compris. Certaines missions, en particulier dans les marécages, sont terrifiantes et pleine d'adrénaline quand d'autres parviennent à intelligemment jouer sur l'ombre et la lumière. La trame finale est par ailleurs finement écrite, tellement qu'il en est difficile de lâcher son clavier. On y croit, on se laisser aller à ce monde à la fois plein de terreur mais aussi plein d'espoir...


Ce qui est réellement intéressant avec cette suite c'est que l'on est prêt à remettre en question tout ce pourquoi nous nous sommes battus dans le premier opus. Ces Sombres n'étaient au final pas belliqueux, faisant de vous, l'instrument injuste de leur destruction. Eux n'étaient pas le problème mais la solution. C'est cela qu'incarne le dernier être de cette espèce, celui-là même qui tentera à vos côté de rétablir l'équilibre du métro en se sortant les pattes d'une guerre aussi intestine qu'inévitable. La guerre je n'en ai volontairement pas parlé plus haut car elle repose sur la trahison de votre premier compagnon de jeu, Pavel. Ce dernier nous met en confiance si bien que l'on fait tout pour le sauver. Et à l'image de sa trahison c'est le retour à la réalité de cet univers qui vous matraque violemment. Les factions communistes et nazis ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles veulent simplement survivre, quitte à éliminer la concurrence pour s'attribuer plus de place. C'est la nature de l'homme, l'apocalypse n'y changeant rien. C'est alors qu'entre guerre de pouvoir et utilisation d'armes bactériologiques, que le conflit prend de l'importance jusqu'à devenir absolument explosif dans les tout derniers moments...

Fosca
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le 20 nov. 2015

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