Bonne surprise que cet épisode réalisé par la Team Ninja, sans pour autant postuler au rang de chef d’œuvre du jeu d’action. Côté scénario, Other M est la suite directe du Super Metroid de la SNES. On y voit d’ailleurs en ouverture les dernières secondes de l’affrontement entre Samus et Mother Brain. Ce qui surprend, c’est la place accordée au scénario et à la mise en scène, souvent au détriment de l’exploration. Pour un jeu estampillé Nintendo, c’est très scénarisé avec pas mal de cinématiques et une épaisseur psychologique inattendue (flashbacks, questionnement personnel, twist…). Ça se suit très bien même si on est plus proche d’un Resident Evil que d’un Witcher 2.
Côté ambiance, ça lorgne évidemment vers Alien (mais c’est le cas depuis le début de la série) avec toujours pas mal de clins d’œil (Ridley…) et une relation Samus / Mother Brain, calquée sur celle de Ripley / Reine. Il y a une tension permanente, très survival, dans les longs couloirs de cette Station-Bouteille (l’endroit où se passe l’action). Solitude et mélancolie donc, des sentiments renforcés par la personnalité introvertie de Samus. Amusant de voir aussi que les trois personnages principaux sont des femmes, avec un rapport mère / enfant assez développé, ce qui reste rare pour un jeu d’action.
En contrepartie, le jeu est plutôt linéaire pendant les ¾ du temps même si on peut courir les bonus et autres power-up plutôt bien planqués. Déception pour ceux qui attendaient un vrai Metroid. Mais disons que c’est un choix et que le game design suit plutôt bien cette logique. Les différentes aptitudes de Samus ne sont donc pas à rechercher dans le jeu (puisqu’elle est censée les avoir sur elle dès le départ) mais sont débloquées par Adam, qui commande la mission, au fur et à mesure des situations. Un peu facile comme idée de scénario mais ça permet de se concentrer sur l’action.
Côté action, on est à la croisée du BTA et du TPS avec vue de ¾ qu’on peut faire basculer (quand on le veut en pointant la Wiimote sur l’écran) vers une vue FPS. Malin, dynamique et plutôt nerveux. Le jeu utilise d’ailleurs très bien cette mécanique, notamment contre les boss. On garde donc le meilleur des deux mondes : la vue troisième personne qui permet d’imposer le personnage de Samus et la vue première personne qui dynamise l’action. Si le système de combat est pêchu, il reste assez sommaire avec un bouton pour le tir et la charge et une esquive à placer au bon moment avec un timing assez large. Efficace et original sans être très profond.
Il manque un peu de variété et 2 ou 3 scènes cultes à Other M pour tutoyer les sommets des jeux d’action actuels. Si le côté linéaire ne dérangera que les nostalgiques des premiers épisodes, on regretta un système de combat un peu light et une façon de mettre en scène les aptitudes de Samus trop guidée (en gros chaque situation requiert son pouvoir spécial sans réflexion de la part du joueur).