“Alors les gars, on a la licence Might and Magic qui a plus trop la cote en ce moment auprès des joueurs. Il faut la relancer pour toucher un nouveau public, autre que ces vieux barbus toujours mécontents. Des idées ? Jean-Michel de la compta ?
- Oui, moi j’aime bien les jeux où il faut aligner des billes identiques. Je joue à ça tout le temps dans le métro.
- OK, faut vraiment que j’arrête de faire mes réunions avec toute la boîte. Quelqu’un d’autre ?
- On pourrait faire un dungeon crawler à l’ancienne avec des déplacements case par case et...
- Jean-Mich, te voilà producteur !”


Et ainsi naquit Might and Magic : Clash of Heroes (MMCH, pour les intimes). Enfin, c’est une interprétation de l’histoire pour donner du corps à ce récit. La vérité est tout autre, Jean-Michel a seulement été nommé responsable du game design, mais ça, on y reviendra. Bref, MMCH est un puzzle-game, comme on dit quand on manie plusieurs langues sans pouvoir les séparer distinctement, et plus précisément un match 3, c’est-à-dire un jeu où il faut aligner, verticalement ou horizontalement, au moins 3 pièces identiques pour déclencher un effet. Pour l’instant, tout ça n’a rien à voir avec Might and Magic et son monde fantastique, je vous l’accorde. Mais ça va venir, alors cessez de m’interrompre.


Ici, point de pion ou jeton de couleur mais des créatures (vous voyez, je vous l’avais dit) avec des caractéristiques différentes et qui vont gagner de l’expérience au fur et à mesure des batailles. Ces dernières d’ailleurs, divise la zone de combat en deux : d’un côté, vos bestioles, que vous devez déplacer afin de les aligner verticalement pour déclencher des attaques ou horizontalement pour créer des murs défensifs, de l’autre, celles de l’ennemi qui va essayer de faire pareil mais en mieux. MMCH se joue au tour par tour et le but est bien évidemment de péter la sale tronche de l’adversaire en faisant traverser jusqu’au bout du terrain vos adorables monstres.


Pour pimenter tout ça, vous, le héros, possédez un pouvoir spécifique activable ponctuellement en plus de quelques breloques qui affectent la partie. Vos petites bêtes, elles, sont plus ou moins efficaces en attaque ou défense et peuvent avoir des propriétés particulières comme geler ses adversaires, par exemple. En plus de cela, il est possible de chaîner des attaques afin d’en augmenter la puissance en prévoyant qu’elles s’exécutent au même tour ou encore de regrouper des formations identiques en les alignant verticalement pour qu’elle fasse plus de dégâts. MMCH renouvelle relativement bien l’intérêt en alternant entre combats classiques, puzzles et objectifs particuliers, le tout dans un univers coloré et très mignon. Enfin, tout ça, c’est durant la première partie de l’aventure.


Et c’est là que l’on sent que Jean-Mich est comptable, il s’est dit que vous en auriez pour votre argent et que, tant qu’à faire, ça ne coûterait pas plus cher à produire. Alors, il a multiplié les factions qui peuvent être incarnées, chacune avec ses créatures et ses particularités, et vu qu’il a horreur du travail inutile, a imaginé que le joueur devrait toutes les jouer pour arriver au bout de l’histoire. Puisque c’était compliqué de prévoir un gameplay qui tiendrait sur 30 heures, il a aussi eu la brillante idée de vous faire recommencer à zéro à chaque fois : expérience à refaire, artefacts spécifiques à collecter et mêmes types de combats et quêtes secondaires. Chaque arc prend environ 5 heures à compléter et devoir tout recommencer après autant de temps et pour si peu de renouvellement n’a d’intérêt que pour clôturer l’année, euh l’aventure. Ne pensez pas que cela donne l’occasion à la trame scénaristique de se développer car celle-ci ne vole pas bien haut et sert plus de prétexte pour vous faire passer d’un camp à l’autre.


Là où l’on tenait un jeu bien rythmé, intéressant dans ses mécaniques et avec de la variété sur 5 ou 6 heures, on se retrouve avec un titre répétitif au possible, lassant et incroyablement long. Les mœurs ont bien évolué depuis la sortie de Might and Magic : Clash of Heroes mais s’il fallait une preuve que faire rentrer une durée de vie de 30 heures au chausse-pied était une moins bonne idée que d’en faire 8 maîtrisées, en voilà une démonstration exemplaire. A défaut de nous offrir un excellent jeu, ce bon vieux JM aura au moins servi à ça.

Pitrobot
6
Écrit par

Créée

le 2 avr. 2017

Critique lue 135 fois

Pitrobot

Écrit par

Critique lue 135 fois

D'autres avis sur Might & Magic: Clash of Heroes

Might & Magic: Clash of Heroes
Shibal
8

Critique de Might & Magic: Clash of Heroes par Shibal

Il y y a des puzzles-games/rpg qui se foirent, d'autres qui sont de franches réussites. Clash of Heroes fait définitivement parti de cette dernière catégorie. Un gameplay béton, équilibré, addictif...

le 16 mai 2010

6 j'aime

Might & Magic: Clash of Heroes
kalidus_bebop
8

M&M, ca fond dans la bouche du démon , pas dans votre main

Critique du jeu version PC: Excellent portage que cette adaptation pc, des graphismes fins, des dessins bien animés. On a à faire a un tres bon puzzle game comme je n'en avais pas fait depuis...

le 14 oct. 2011

3 j'aime

Might & Magic: Clash of Heroes
Alexleserveur
7

Might and Magic : Clash of Heroes (DS)

Clash of Heroes, c'est la bonne surprise du début d'année 2010 sur DS. La recette est simple : on prend l'univers d'un Heroes of Might and Magic, on rajeunit les personnages et on donne un look un...

le 27 mai 2010

3 j'aime

Du même critique

Grand Theft Auto: San Andreas
Pitrobot
5

Enlisé dans la modernité

Qu’il soit question de gagner une partie de billard, de se payer une veste cool ou encore de soutirer de la drogue à un dealer, il n’y a pas de meilleur outil de négociation que la batte de baseball...

le 26 févr. 2017

6 j'aime

LEGO City Undercover
Pitrobot
5

Sous un déguisement de bon jeu

Souvent, un a priori positif suffit à se mettre en de bonnes conditions pour apprécier un produit culturel. Ça marche aussi pour une personne. Tenez, si je vous dis que je suis une personne...

le 25 févr. 2014

6 j'aime

1

Runaway: A Road Adventure
Pitrobot
5

Fuite d'aventure

Qu’il m’en aura fallu du temps pour terminer ce jeu. Débuté une première fois peu de temps après sa sortie, je me suis arrêté à la moitié du jeu. Recommencé il y a 3 ans, je suis arrivé jusqu’à...

le 27 avr. 2014

4 j'aime