Mirror's Edge
7.1
Mirror's Edge

Jeu de DICE et Electronic Arts (2008PC)

Il y a de ces jeux qui sont devenus, au fur et à mesure des années, cultes et que l’on se doit d’essayer, ne serait-ce que pour pouvoir dire à tous ces bons à rien qui érigent des statuts foireux à quel point ils ont TORTS. Bien sûr, comme vous êtes une personne bien, vous, ils vous faut des arguments, le moins possible ad hominem tant qu’à faire mais qui distillent néanmoins la mauvaise foi qui vous caractérise et qui permettra de clore le débat plus rapidement. Idéalement, une analogie avec des œuvres existantes peut vous apporter tout ça et donner l’occasion de critiquer deux choses à la fois, ce qui n’est pas anecdotique quand on se doit de corriger tous les gens qui se trompent dans le monde/Internet. Eh bien, c’est votre jour de chance car voici aujourd’hui une mise en application directe de cette philosophie de vie : Mirror’s Edge, c’est comme Sonic.


Le postulat étant posé, nous pouvons maintenant élaborer le propos. Pourquoi cette comparaison ? Non, pas uniquement parce que les deux sont finalement surévalués (exemple de mauvaise foi). La raison principale repose sur le fait que les deux sont des jeux de rythme, de vitesse où le plaisir est intense dès lors que l’on est capable d’enchaîner les bonnes commandes et de garder la fluidité de l’action. Or (conjonction transitive évoquant un discours construit, cohérent), je disais donc or, ce moment de grâce a peu de chance d’être permanent puisqu’il correspond à une réalisation parfaite du côté du joueur, ce qui est quasiment impossible sans avoir écumé largement les niveaux des heures durant. Cela ne serait pas réellement gênant si l’interruption de l’action n’engendrait pas de la frustration.


Vitesse nulle, il faut repartir, prendre de l’élan, retrouver l’état précédent. Et cela peut prendre quelques secondes, voire plus en cas de chute. Et quand enfin le sentiment pourrait revenir, un nouvel échec. Car comment anticiper l’inconnu ou ne pas rater un saut prévu pour un timing parfait ? La prise à partie sur des choses évidentes sur lesquelles on ne peut qu'acquiescer est un bon moyen d’obtenir l’adhésion générale plus rapidement, notez. Mirror’s Edge, production plus récente, profite de son monde épuré pour guider le joueur avec des marqueurs de couleur. Bien que cela atténue le côté “die & retry” de Sonic, cela ne résout pas tout, et ajoute de nouveaux problèmes. Regardons comment je vais maintenant retourner le seul point positif que j’ai volontairement concédé aux défenseurs de ce titre.


Comme je le disais précédemment, cela n’empêche absolument pas de rater des sauts millimétrés demandant des réflexes que seul peut avoir un adolescent de 14 ans drogué au League of Legends ou de ne bêtement pas savoir par où passer à certains moments. De plus, et c’est là où c’est plus gênant, cela casse cette notion de fuite permanente pourtant au cœur de l’histoire (plutôt sommaire et sous-exploitée au demeurant) en transformant le jeu en lecture de marqueurs. Il n’est plus question de trouver le chemin qui permettra de s’échapper au plus vite mais de suivre les éléments de décor qui apparaissent en surbrillance. Le sentiment de liberté censé être offert par le plaisir du parkour en prend un coup. Et toc, mouché, hein ?


Bon, on pourrait ergoter sur les sensations plutôt réussies de la vue intérieure ou l’esthétique particulière de ce Mirror’s Edge mais je n’ai même pas mentionné les combats avec d’autres humains et la disposition aléatoire des points de sauvegarde, alors je pense qu’il est préférable de s’arrêter ici, n’est-ce pas ? Tout bon argumentaire se doit de terminer par une synthèse, rappelons ici l’essentiel : Mirror’s Edge est un jeu où la fluidité du déplacement est la clef de voûte de son gameplay. Seulement, avec une lisibilité pas toujours au top et des actions faisant appels à des trajectoires et des timings parfaits, Mirror’s Edge, à l’instar de Sonic, trébuche bien plus souvent qu’il ne vole. Oui, le plus important est de conclure avec une image appropriée et un poil pompeuse.

Pitrobot
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le 12 mars 2017

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