Nioh
6.9
Nioh

Jeu de Team Ninja et Koei (2017PlayStation 4)

Après le succès de la saga Souls/Bloodborne, j'attendais que les développeurs s'en inspirent, étant très friand des jeux de From Software. Et voilà que ressort Nioh, un vieux projet de 10 ans, inspiré d'un scénario abandonné de Kurosawa. Et il ressort, après être passé par pas mal d'étapes (y comprit le silence), comme fortement inspiré des jeux de From Software. De quoi me ravir au plus haut point, mais il y a un risque. Le risque d'un double sans saveur, sans âme, cherchant à surfer sur le succès critique des Souls mais sans arriver à ce niveau de qualité. Heureusement, il n'en est rien. En effet, Nioh s'inspire grandement de ses ainés, mais là où l'on pourrait craindre d'un simple double de moindre qualité retranscrit dans le japon féodal, Nioh trouve les moyens de s'en détacher assez par ses idées de gameplay, d'univers et d'agencement pour trouver sa propre voix.
Nous suivons donc William, un pirate protégé par un esprit. Celui ci, enfermé dans la tour de Londres, trouve le moyen de s'échapper. Mais son esprit protecteur se fait enlever par Kelley. William le suivra jusqu'au Japon, en pleine guerre civile, pour retrouver Kelley et récupérer son esprit.
Bien sûr, Nioh a des similitudes avec les Souls. Les niveaux assez labyrinthiques, les raccourcis, une certaine idée de la difficulté, forçant le joueur à apprendre sans s'appuyer totalement sur le niveau de son personnage, le concept de devoir récupérer son "corps" après une mort au risque de perdre l'amrita (autre nom pour les âmes, le sang,... Bref, ce qui sert de monnaie pour monter de niveau, entre autres). Mais il se détache sur de nombreux points.
Déjà, la narration est bien plus claire, les objectifs faciles à comprendre. Pas de narration cryptique, tout est indiqué, y comprit un bestiaire, un glossaire présentant personnages, esprits, etc. Elle n'est pas forcément meilleure pour autant, le scénario comme la narration ne font pas d'étincelles, c'est assez basique.
L’architecture est aussi très différente. Si, au sein même du niveau, ça ressemble pas mal aux Souls, c'est de manière plus globale que ça change. En effet, Nioh est découpé clairement en missions à sélectionner, que ce soit les missions principales où annexes. Car oui, il y a de la quête annexe, faisant revisiter les niveaux de la quête principale (la plupart du temps), mais en la modifiant (point de spawn, placement des ennemis, chemins fermés etc). Donc pas de zones reliées, mais une carte du monde avec sélection de mission.
Nioh possède aussi un système de loot, tout droit tiré des hack&slash, avec système aléatoire, couleurs désignant la rareté, stats aléatoires et sets permettant d'avoir des bonus si l'on réuni plusieurs pièces. Le système, s'il est mal fait, peut facilement plomber un jeu, le facilitant grandement où au contraire, par le jeu de malchance au loot, le rendre plus difficile. Heureusement ici aussi Nioh gère son sujet. Les loots sont nombreux sans atteindre des quantités indécentes, et il y en a pour tous. De plus un système de forge, permettant de créer, modifier où encore fusionner les armes et armures permet de donner encore plus de latitude au joueur.
Mais là où Nioh se détache le plus de ses prédécesseurs, c'est sur son gameplay. Bien plus nerveux et profond, on reconnait bien là la patte de la team Ninja. 5 types d'armes au corps à corps différentes, 3 à distance, permettant déjà une bonne variété. Mais rajoutons à cela un système de posture de combat (basse, moyenne et haute), la gestion du poids des armures comme dans les jeux de From, un système de skills à débloquer pour chaque type d'armes, le fait que les ennemis bénéficient des même choses... Un système de magie (l'onmyo) mais aussi de techniques ninja (ninjutsu). Une grande variété, une grande nervosité dans le jeu qui le démarque de ses grands frères. Ah, oui... Les armes à distance sont vraiment utiles.
Ma partie a durée 70 heures, sachant que j'ai laissé pas mal de choses et de possibilités en plan (je n'ai joué que corps à corps avec double katana, sans magie ni ninjutsu), qu'un NG+ s'est automatiquement débloqué (très bonne idée, on peut passer d'un NG+ au jeu normal à tout moment sur la carte du monde d'une simple touche) permettant de tout refaire avec des ennemis plus forts bien entendu mais aussi de meilleurs loots (dont les équipements divins) et que je suis loin d'avoir tous les trophées ni toutes les possibilités et maitrises accessibles par le jeu, on peut dire que la durée de vie est des plus correcte. Ah, oui, l'ombre d'un DLC (voire d'une suite) flotte sur le jeu. Et autant je me méfie globalement des DLCs, autant ici je n'ai qu'une hâte: qu'il sorte, que je me lance dans le NG+ pour retourner dans ce jeu, définitivement excellent.

Créée

le 11 mars 2017

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