Une suite sympa mais lourde
Après avoir découvert et terminé d'une traite le premier opus que j'ai adoré (cf ma première critique) je me suis rapidement penché sur le suivant, et au vu des notes et de pas mal de critiques dénichées sur le web il semblait falloir s'attendre à du lourd. En bref, NOLF 2 c'était le 1 en mieux.
Hélas, j'ai peur d'avoir du coup placé la barre un peu trop haute. Bon, ce jeu n'est pas fondamentalement mauvais du tout, loin de là, et il mérite franchement d'être testé. On a clairement affaire à un FPS très cool : il est beau et n'a pas trop souffert du temps (on retrouve un peu le côté cartoon du 1 au niveau de l’esthétique et des couleurs), la prise en main simple et efficace, l'ambiance toujours parodique et très kitch, bref, tous les ingrédients pour avoir une expérience de jeu très sympa. Mais si je ne lui accorde "qu'un" 7, c'est parce qu'il souffre de la comparaison avec son prédécesseur et de quelques défauts majeurs.
Pour commencer, le problème fondamental du jeu : la lourdeur. On la trouve d'abord dans le principe même du jeu : l'infiltration. On incarne une espionne, donc la plupart du temps on doit infiltrer les lieux en liquidant les gardes et en esquivant les caméras. Mais, du coup, pourquoi est-ce que la moitié du temps quand j'utilise mon flingue silencieux ou mon mascara stun gun tous les gardes aux alentours rappliquent ? Et pourquoi les gardes éliminés repop ? Et pourquoi, en fait, quand l'alarme se déclenche il me suffit de buter les 5 gardes qui se ramènent et c'est bon? En fait, c'est le problème central de ce jeu, on n'a jamais le choix pour accomplir ses objectifs et on se rend compte que bourriner le niveau est la plupart du temps l'option la plus efficace. Et c'est dommage, parce qu'on te fournit tout un tas de gadgets sympa (mais que t'utilise pas) et de techniques de camouflage, et que le jeu lui-même alterne les phases d'infiltration et d'action histoire de donner du rythme, En comparaison, le premier opus avait peut être moins poussé les techniques d'infiltration, mais au moins elles étaient utiles et fonctionnaient.
Ensuite, on retrouve cette lourdeur dans les objectifs à accomplir, qui sont généralement simples mais parfois mal pensés. Combien de fois j'ai pu tourner en rond dans certain niveaux simplement parce que tu dois récupérer tel document ou activer tel interrupteur et que rien ne t'indique clairement ou aller ou comment faire.. Même si la plupart du temps l'aventure est linéaire et donc simple, il y a toujours un ou deux passages par mission qui te bloquent un petit moment, et franchement ça casse complètement le rythme et le plaisir de jeu.
Outre ces deux défauts principaux, j'ai aussi trouvé que l'histoire et l'humour omniprésent du premier épisode était ici moins bien gérés. Moins de dialogue débiles entre gardes à chaque coin de couloirs, moins de cinématiques (à la limite le premier en avait trop et forcément moins belles, m'enfin), une histoire sympa mais sans rebondissements et un final vraiment bof. Si on veut vraiment se marrer, il faudrait lire les 15000 lettres et notes à ramasser le long de chaque niveau (et même si j'aime la lecture, j'ai vite décroché). Malgré tout on retrouve quand même des personnages caricaturaux et débiles à souhait, un excellent doublage et une très bonne BO - même si je regrette qu'il n'y ait qu'un seul thème par niveau, ce qui peut rapidement devenir lourd (et oui encore).
Enfin, dernier détail, même si les environnements sont très bons je regrette qu'il ne soit pas plus varié et qu'il n'y en ait pas plus. Au final, on passe quand même la moitié des missions dans la neige. Mouaif.
Pour finir, c'est donc un jeu que j'ai apprécié dans l'ensemble mais qui m'a laissé plus de frustrations que de réel plaisir. Avec plus de liberté dans l'approche et la gestion de l'infiltration et des missions mieux pensées, cela aurait pu être un jeu vraiment excellent, dommage.