Ōkami
8.2
Ōkami

Jeu de Hideki Kamiya, Clover Studio et Capcom (2006PlayStation 2)

Okami a été créé par feu le studio Clover (studio à l'origine de Platinium Games). Pour un passionné de dessin et surtout de culture nippone comme moi, ce jeu a été une véritable bénédiction. En fait, un jeu par des passionnés pour des passionnés.


Okami est ce que l'on pourrait appeler un "Zelda-like", puisque le jeu reprend le même principe : une grande zone principale menant à toutes les autres zones, des phases d'exploration de différentes villes, et des donjons se terminant par un boss. La seule différence réside dans les combats, plus orientés action-RPG.



Melting-pot nippon



Un bref mot sur l'histoire, qui reprend tout un tas de mythologies nippones (le Japon s'appelle aussi le Nippon). Vous incarnez Amateratsu, déesse du Soleil réincarnée en louve alors que le monde est menacé par Orochi, le serpent à 8 têtes. Votre principal objectif sera d'aider un guerrier froussard nommé Susano à éradiquer la vilaine bête. Bien entendu, l'histoire ne s'arrêtera pas là et vous participerez au cours de votre aventure à de très nombreuses quêtes annexes qui sont autant d'histoires mythologiques. C'est d'ailleurs un des points forts du jeu qui touche les joueurs comme moi : les références multiples, les éléments, les détails qui nous rappellent des films, des livres ou d'autres jeux. En tout cas, il y a un nombre incroyable de choses à faire, et je vous garantis que vous n'allez pas voir la fin tout de suite !


Pour aller plus loin, tous les monstres que vous rencontrerez sont des Yokai ("chose attirante dont on se méfie"), que l'on trouvent dans toutes les légendes nippones. Possédant toutes un certain design, ces créatures apparaissent sous maintes et maintes formes, toutes plus étonnantes les unes que les autres (pour ceux que ça intéresse, allez jeter un œil à des œuvres comme Kitaro le repoussant de Shigeru Mizuki). Dans Okami, c'est un réel plaisir de combattre ces monstres pour peu qu'on s'y intéresse un peu, du yokai de base (démon musicien) au grand Kyubi ("renard à 9 queues") en passant par les démons araignées/femmes :p. Là encore surgissent les multiples références, que l'on connait principalement des mangas comme Dragon Ball ou Naruto.



Vous reprendrez bien un peu de cel-shading ?



Le gros point fort du jeu est sans aucun doute son aspect graphique, allant parfaitement de paire avec son univers. Clover étant à l'origine de la série Viewtiful Joe, on savait à quoi s'attendre ! Le jeu opte donc pour un type de cel-shading magnifique reprenant les plus belles estampes et calligraphies japonaises. On peut très bien être complètement insensible à ce genre de style, il faut tout de même reconnaître qu'il est parfaitement maîtrisé. Les contours sont noircis et élargis, faisant ressortir magnifiquement les teintes et les couleurs. C'est certainement l'un des plus beaux cel-shading jamais réalisé. L'aspect graphique n'est pas là simplement pour faire joli, mais sert complètement l'univers et le gameplay.


Outre éradiquer les puissances maléfiques, le but du jeu est aussi de rendre à la nature ses beautés perdues. En particulier tout au long du jeu, vous allez devoir faire revivre de grands cerisiers en fleur, symboles de la végétation magique du Japon. Chaque cerisier qui renaît est l'occasion de voir également renaître toute la zone qui l'entoure. Le cel-shading permet ainsi de bien mettre en avant cette renaissance grandiose de la nature.


Le cel-shading est aussi en adéquation avec l'une des mécaniques de gameplay du jeu : le pinceau céleste. Obtenu dès le début de l'aventure, ce pinceau vous permet de littéralement dessiner sur l'écran et, grâce à différents pouvoirs, d’interagir avec certains objets, personnages ou éléments du décor. Tracez une ligne droite pour trancher, un point pour appuyer, un cercle pour faire apparaître un soleil (ce qui fait le jour se lever), etc... Au passage, ces pouvoirs vous serviront aussi en combat, usant à chaque fois une certaine quantité d'encre et produisant divers effets sur les ennemis.



De donjons en donjons



Zelda-like oblige, vous vous déplacez sur une carte qui n'a rien à envier à Hyrule ou Termina, à la poursuite de la quête principale ou de multiples quêtes annexes. Il arrive parfois de se perdre, même si votre compagnon Issun (une sorte de puce parlante) vous indique souvent où aller. C'est d'ailleurs à mon sens le seul défaut du jeu, Issun pousse un peu le joueur et rend le jeu (trop) facile et un peu plus linéaire.


Comme dit précédemment, il y a trois phases de jeu. D'abord l'exploration dans le nippon, sorte de Plaine d'Hyrule ; puis la visite des villages et de leurs habitants, qui consiste généralement à débloquer l'accès au donjon ; et pour finir le bon vieux donjon et son boss. Parlons un peu des combats d'ailleurs. Les ennemis se déplacent sur le nippon sous la forme de parchemin flottants. On peut alors choisir de les éviter ou de les combattre, bien que le combat est souvent inévitable, les parchemins vous poursuivant dès que vous approchez. Même si il n'y a pas de système d'expérience, les combats reprennent ceux d'un action RPG classique : lorsque vous touchez le parchemin, une arène apparaît ainsi que les ennemis, que vous devez copieusement rosser.


En combat, vous pourrez utiliser l'une des trois catégories d'armes blanches : les épées, les miroirs et les rosaces, possédant toutes leurs attributs propres de défense et d'attaque. En gros, les épées sont destinées au combat rapproché, les miroirs sont plus orientés défense et contre-attaque, tandis que les rosaces sont faîtes pour le combat à distance. Si certains combats deviennent vite lassant, d'autres vous demanderont dextérité et astuce, surtout contre les boss.



Conclusion



Pour le reste, je n'ai pas énormément de choses à dire, car il faut bien avouer que Okami reste très classique dans sa progression et ne fait que reprendre tous les éléments du genre (venir en aide à tout un paquet de protagonistes, résoudre des énigmes plus ou moins retorses, participer à d'autres activités comme la pêche, améliorer ses armes et récolter de nouveaux pouvoirs, suivre un scénario à multiples rebondissements, etc...). Le jeu vaut surtout pour son aspect graphique splendide, son ambiance atypique et son charme incroyable.


Okami est un gros gros coup de cœur et un grand grand jeu de la PS2, qui n'a malheureusement pas eu le succès mérité, même avec sa réédition sur Wii. Certes, le jeu est un peu trop facile et linéaire, il est même peut-être difficile pour certaines personnes de s'y plonger, mais une fois son univers accepté, c'est une sublime épopée qui nous attend !

Vash
9
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Créée

le 29 avr. 2015

Critique lue 420 fois

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Vash

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