Outlast
7
Outlast

Jeu de Red Barrels (2013PlayStation 4)

Étude sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus.

Ça m'avait manqué. M'asseoir dans le noir à minuit, devant un écran, un casque sur les oreilles et jouer à un survival-horror avec des gammas très bas pour n'y rien voir. Il y en a eu quelques bons depuis la dernière fois que j'ai pratiqué ce petit rituel devant Condemned 2, mais aucun des récents titres d'horreur que j'avais pu essayer (et apprécier d'ailleurs) n'étaient suffisamment long ou suffisamment mon trip pour mériter une telle mise en condition, pour ne pas dire mise en scène. Outlast le méritait bien.

Outlast n'a certainement pas le génie global d'un Silent Hill qui laisse le joueur parfaitement dépressif, incapable de retourner jouer mais en même temps hypnotisé par l'univers glauque et malsain. Outlast est en revanche un train fantôme de très très haute volée et avec un petit supplément d'âme. Il prend beaucoup aux found-footages à la première personne, mais montre que définitivement en terme d'horreur le jeu vidéo est meilleur. Il est d'une efficacité redoutable que je trouve à peu de films quand bien même j'en apprécie l'ambiance. Plus que les jump-scares somme toute bien placés et à mon sens, pas trop en surnombre une fois le début du jeu bien engagé, c'est surtout le stresse qui est remarquablement entretenu.

Le jeu joue par contre sur deux ou trois idées de gameplay reprises quatre ou cinq fois mais l'impuissance du personnage et cette maudite caméra dont les piles se vident d'autant plus vite que l'on essaye d'y voir quelque chose dans le noir permettent à mon sens de maintenir un vrai suspens sur bien des séquences. Rien n'est incroyable ou jamais vu dans Outlast, mais globalement tout marche. En refaisant le jeu avec un acolyte, je n'ais cessé de répéter "cette séquence est super tu vas voir" que cela soit pour la peur qui en sort ou pour ce qu'elle offre à voir.

Je finis rapidement sur deux choses: l'histoire très banale qui tiendrait lieu d'arc narratif secondaire dans American Horror Story. Et la technique du jeu qui est impressionnante et surtout optimisée à l'extrême. Sur mon laptop de bureautique en mousse, le jeu tournait très bien. Et même en ultra low il reste suffisamment bien foutu pour tenir sa direction artistique sans souci.

En bref, un excellent survival-horror qui m'a redonné le goût du rituel nocturne. Un survival-horror dans lequel j'ai du parfois dire "stop" faute à des nerfs trop à vif pour continuer. Un vrai plaisir.

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le 23 mai 2014

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seblecaribou

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